Katerine
- 8ème ciel
1/2
Barclay/universal
- 2002
Personnage à
la fois insolite et inspiré de la chanson française, Philippe
Katerine sait surprendre, étonner son monde à
chaque nouvel album par des textes bizarres et des musiques
inventives et très ludiques.
Après un
double album en partie assez expérimental et pétri de
chansons magnifiques et décalées, le vendéen revient
avec 8ème ciel sur un terrain plus
balisé et moins chaotique mais sans toutefois perdre de
sa verve si particulière qui fait, il faut bien le
dire, mon régal depuis ses débuts avec Les mariages
chinois. Et même si l’on est encore assez loin du
chef d’œuvre de poésie douce amère que constitua en
son temps Mes mauvaises fréquentations, 8ème
ciel constitue malgré tout un album riche et subtil
auquel il serait bien dommage de n’accorder qu’une
oreille discrète.
D’emblée
avec le titre 8ème ciel on se rend
compte de la grande qualité musicale de l’album dont
les arrangements jazzy baroques sont une fois de plus
signés par les Recyclers. On continue avec Où
Je Vais La Nuit, chanson douce et mélancolique
qu’on pourrait aisément faire chanter à Henri
Salvador, puis sur le plus classique Les Grands
Restaurants on retrouve les mots favoris de Katerine
tels que chien ou jardin.
Dans le genre pop-rock aux arrangements et aux sonorités
seventies on aimera Des étoiles, Inutile,
Elle A Vu ou Cervelle De Singe. Barbecue
à L'Elysée le titre sans doute le plus décalé
de l’album rappelle à notre bon souvenir l’homme
à trois mains en nous racontant un rêve dans
lequel Katerine se retrouve dans les jardins de l’Elysée
entourés de personnalités aussi diverses que Jean
XXIII ou Lolo Ferrari. Et entre ces chansons aux airs
sympathiques et inoffensifs, Katerine se permet une
nouvelle fois de convoquer l’absurde et le baroque
avec Général Fifrelin Chante Lorsque Je Joue à La
Poupée et Boulette Chante Derrière La Porte deux
chansons sorties d’on ne sait où et enregistrées en
public. Bon je reconnais que là on peut reste sceptique
mais pas sur Sainte Vierge, texte mystique et
superbe dans lequel on retrouve une fois de plus l’un
de ses thèmes de prédilection : la religion. Thème
qui l’a marqué profondément durant une enfance très
encrée dans la croyance et les rites religieux.
Au final donc , 8ème
ciel se révèle être un disque très varié et
plein de surprises avec des textes passant sans complexe
du romantisme à l’ironie, le tout servi par des
musiques fines aux couleurs des années 70.
Benoît
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