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Touch of Class : Sucks!
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Touch Of Class/La baleine - 2003
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Non contents d’être au cœur de la spirale hype &
fashion de la grosse pomme depuis la fin des années 90s,
le duo new-yorkais, A Touch Of Class, entre
paillettes et electroclash, nous livre une compil pour le
moins extravagante et qui se veut le reflet de
l’underground flashdance made in NY. Allons regarder de
plus près ces activistes à la mode et leur musique de
boudoir…
La
créativité du binôme d’A Touch of Class, alias
Oliver Stumm et Dominique Clausen, n’a
d’égal que leurs multiples facettes. En effet, telle
une véritable boule disco, ces deux produits
pur-souches de la scène underground new-yorkaise n’ont
ni leurs langues, et encore moins leurs oreilles dans
leurs poches. A la base simples étudiants en design et en
mathématiques, les deux compères se lassent rapidement
de l’univers visuel les entourant, et notamment le monde
pré-formaté proposé par les médias : vie
meilleure, plus saine, plus arty et en conséquence…
pleine de vides ! Décidant que le meilleur moyen de
faire avancer les choses étant de se placer à la tête
de toute chose, le binôme se lance à la fois dans la
programmation musicale, et donc par extension la musique,
mais également la performance artistique et le design !
Ils
multiplient ainsi les ‘happenings’, véritables mises
en scène à mi-chemin entre art contemporain et délire
et ce, sans même se donner la peine de prévenir la
presse ni un éventuel
public : en 1999, c’est leurs fameux Bordello
Series qui les propulsent au cœur de la scène
arty new-yorkaise, tandis qu’ils mixent dans un ancien
bordel coréen (ré-aménagé pour l’occasion, tel un véritable
musée, avec lits,
sauna et même un jacuzzi), leur musique est diffusée
dans tout l’établissement via le système
d’interphones. Puis suivent les Springroll Series,
concerts mêlés à des interventions artistiques dans un
restaurant-cafétéria chinois avec le duo milanais Waldorf
comme complices !!
Leurs
performances artistiques et leurs mixes rageurs vont leur
permettre, via le bouche à oreille, de se faire un nom.
Leurs aventures se poursuivent donc au sein de leur propre
label, ATOC RECORDS, qui naît en 1999. Remixant et
produisant à tour de bras des groupes comme The Ones
ou bien les A.R.E. Weapons, ils passent aussi bien
du bootleg de Michael Jackson (Rock With You)
à des classiques disco comme Taana Gardner (Heartbeat).
Leurs sorties vinyles sont de plus en plus acclamées et
on les comparent à des gros calibres tels 2 Many Djs
ou Tiga ou bien encore James Murphy des DFA
(collaborateurs de The Rapture entres autres). Fort
de leur succès ils décident de lancer cette compilation
maison nommée Sucks !
On
se retrouve face à des remix aussi divers qu’endiablés,
qu’il s’agisse du Confortably Numb de Pink
Floyd revisité par les Scissors Sisters ou du Flawless
de The Ones (le tube qui fit craquer les charts
anglais en 99) ou bien encore le Dirty Talk de Klein
& MBO. Tout participe à une odyssée sonique
complètement survoltée et où le bon goût electro-clash
côtoie la guitare un brin nerveuse. Ainsi des titres
comme le Ride On de The Fox ou le Streetgang
des A.R.E. Weapons sonnent comme une déferlante
remuante, mêlant sonorités punk et électronique lourde,
le tout accompagné d’une bonne dose de paroles délirantes.
A noter au passage, 3 morceaux inédits du binôme Stumm /
Clausen, entre improvisation sonore et revival punk-rock
eighties.
Si
la compilation ne regroupe que des hits du label, on peut
quand même passer un bon moment avec ces 15 morceaux pour
le moins endiablés. A réserver quand même à un public
dandy-esque versé dans l’electro-fashion et un poil Patrick
Bateman-ien (*) sur les bords !
Alice
*Patrick
Bateman, héros de l’excellentissime romancier Breat
Easton Ellis (ndlr).
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