Zita swoon
- A song about a girls
Chikaree/V2
- 2005
[3.0]
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Franchement, Stef Kamil Carlens (Ex-Deus,
ex-Moondog Jr) tend, avec le nouvel album de Zita
Swoon, à
peu près tout ce qu’il y a de bâtons pour que la
chronique belge et française le batte.
Recensons pour le plaisir.
Le
changement d’orientation. Quand on est à la tête
d’une spin off (de deus) aussi riche
musicalement que Zita Swoon, à la production
exemplaire, calibrée,
riche et électrique ; quand on acquiert
avec cette option la reconnaissance de la critique française
en plus de celle de son pays d’origine… On ne va pas
comme ça, dans le cadre de ce a song about a girls
remettre en cause les ingrédients de sa formule
victorieuse. Non môssieu, on ne fait pas l’essentiel
de l’enregistrement à la maison, en se passant plus
que de raison des guitares électriques très seventies
qui ont fait les grandes heures des précédents opus et
de concerts au halles de Schaerbeek (Bruxelles)
d’auguste mémoire. Non. On essaie au moins dé ménager
l’auditeur en ne cédant pas la part prépondérante
au triangle, à la batterie jazz, aux percus, à la
contrebasse, au picking, au bottleneck slide, au piano
et au violon qui murmure. Quelle est cette idée
d’aller puiser dans cette veine d’inspiration,
qu’en plus on croyait jusque là l’apanage des
ballades de Deus du compère Barman ?
Mais sacré nom, en plus
il est où le single à refourguer aux radios indés ?
La langue de Voltaire.
Quand on réussit à se faire respecter par la partie
wallonne de son pays d’origine, parce qu’on parvient
à tâter de l’universalisme, en recourrant à
l’artifice et l’efficacité de la rythmique de la
langue anglaise… Quand on porte les couleurs de son
pays dans le monde en confortant les bien pensants que
la seule voie de succès hors frontière d’un groupe
rock belge est d’adopter le grand briton… On ne va
pas comme ça irriter les francophones de son pays,
en composant la moitié de l’album dans un français
bien écrit et
plein d’accent d’Anvers. On ne s’en va pas
titiller la mauvaise fois des auditeurs du sud du pays,
qui vont y voir une forme surdimensionnée de crise d’égo
mégalomane.
On
ne va surtout pas se mettre la « France qui
chronique l’indé » à dos en appelant au chevet
d’une de ses chansons marshmallow une (d’ailleurs méconnaissable)
la purge variétoche irritante, la rousse de Hasselt, Axelle
Red. Faute de psychologie élémentaire… On sait
que la brèche est ouverte, et qu’on parlera de rejet
pour faute de goût. C’est que c’est pas facile ma
bonne dame d’acquérir un statut de « copain de
la famille » qui parle bizarre et, comme Arno
van Oostende occupe déjà la place… où va-t-on bien
pouvoir mettre Stef ?
Alors
que reste-t-il à part un massacre médiatique annoncé ?
Ben un album laidback et down-tempo, surprenant pour qui
était addict du life a sexy sanctuary de 2001
mais pas désagréable pour autant à ceux qui
connaissent le travail acoustique de Karlens pour
les films ou les pièces de théâtre. Un album
tranquille pour le dimanche après midi qui explore, en
sortant des rails tracés pour Zita Swoon jusque
là. Un disque qui réussit parfois le pari de l’usage
du français, parfois se prend les pieds dans le tapis
avec une langue qui du coup sent l’ampoulage
intellectualisé ou l’ironie. Un album recommandable néanmoins,
pour autant qu’on essaie de garder un vrai fond
d’objectivité musicale, en évitant les délits de
faciès ou les délits d’opinion.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Me & Josie on a Saturday night
02. Intrigue
03. Hey you, watshadoing ?
04.
Selfish girl
05. De quoi a besoin l’amour ?
06.
Sad water
07. Clair obscure
08. Josiesomething
09. Thinking about you all the time
10. 100
11. Individu animal
12. Remember to withhold
Durée
: mars 2005
Date
de sortie :49’
07’’
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