Elle
à 20 ans à l’heure de la sortie de son premier
album. Elle vient de Hammersmith en Grande-Bretagne,
quartier de Londres dont elle tire son accent cockney à
couper au couteau. Comme d’autres, en ce début de
nouveau millénaire, Lily est un rejeton de
l’outil en ligne qui est en train de remplacer nombre
de directeurs artistiques : Myspace, et son
compteur de pages vue comme gage d’artiste qui suscite
l’engouement.
Comme
d’autres, Ms Allen écoute à la fois la
discothèques des ancêtres : T. Rex, Specials,
Blondie, les Slits, Prince, Kate Bush, les artistes
sur scène à Glastonbury ; mais aussi beaucoup
d’artistes drum and bass, d’autres noms de la dance
non signés ou encore le rap d’Eminem. Un
chaudron qui devait forcément mener Lily Allen
à produire du rock punk ou du rap de "lad"
britannique. En fait c’est avec un peu des deux que déboule
ce Alright, still… En mélangeant une grosse
rythmique héritée d’un goût pour la drum and bass,
quelques lascives sonorités lorgnant vers le R'N'B, des
histoires un peu sombres et un chant cockney qui
rappellent forcément le rap briton de Mike Skinner
pour The Streets ; Lily Allen jette,
la première, les
bases de la pop britannique pour la seconde partie de
cette décennie. Des bases
qui ne sont, enfin, plus portées sur la guitare
reggae des Clash ou le revival de Joy Division.
Une
pop de nana avec des histoires quotidiennes, pas forcément
roses, où des filles en club se voient harcelées par
des lourdingues multiples viennent qui gratter votre numéro
de mobile, alors que vous n’êtes pas encore saoule.
Un flow des suburbs "so british" où des dames
âgées acceptent la main tendue des ados, qui les
frappent ensuite à la tête pour mieux leur piquer
bijoux et sac
à main. Puis des portes fermées aussi, derrière
lesquelles l’imagination noire vagabonde, quand on est
obligé de parcourir la ville à vélo alors qu’on
vous a retiré le permis…
Une
sonorité d’album encore unique à ce jour, une voix
qui n’a que Mike Skinner pour comparaison -alors on se plaira à dire que Lily Allen est au rnb
mondial ce que The Streets le fut un jour au
rap-, une pop de tous les jours, en suburbs,
traitée par la lorgnette de l’ironie, comme le
fut un jour le Parklife de Blur ; des
pop songs de fille en fleur, qui sentent la bière, la
drague, la rage, le poing levé et le majeur tendu :
comme même la plus épicée des Spice Girls
n’en a jamais écrit. Le factice du marketing en moins
l’effet "c’est ma voisine de pallier qui fait
de la zique" en plus.
Et
un disque étonnement facile d’accès, moderne,
novateur, franchement pop malgré son essence hip hop,
pour se redonner un peu de peps (et pourtant ses thèmes…)
dans une fin d’été peu propice aux tubes ensoleillés
auxquels nous habituent traditionnellement nos chaînes
préférées.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Smile
02.
Knock’Em Out
03.
LDN
04.
Everything’s Just Wonderful
05.
Not Big
06.
Friday Night
07.
Shame For You
08.
Littlest Things
09.
Take What You Take
10.
Friend Of Mine
11.
Alfie
Durée
: 37’14
Date
de sortie : 17/07/2006
Plus+
www.lilyallenmusic.com
www.myspace.com/lilymusic
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