musique

Abstrakt keal Agram - Bad thriller    1/2

Gooom/PIAS - 2004

 

 

 

    Il y a des jours où, sans crier gare, sans même oser prévenir, la découverte d’un nouvel album vous laisse pantois d’admiration. Où un disque remet en cause toutes vos convictions passées en matière de musique. Où une écoute vous balance une véritable claque en pleine figure.

Bad Thriller, le nouvel album des Morlaisiens d’Abstrackt Keal Agram, est de cette trempe là. Il fait partie de ces disques auprès desquels on aime revenir régulièrement, histoire de retrouver les émois des premières écoutes.

 

Alors que leur précédent album Cluster Ville comportait quelques passages ennuyeux (ou tout du moins plus inintéressant), ici rien à dire, rien à jeter, tout à garder.

En neuf titres, subtil mélange d’abstrackt hip-hop et d’électronica, les AKA éclaboussent la concurrence (mais laquelle désormais ?) de leur classe.

L’écoute de titres comme Rivière (tout simplement un tube en puissance et peut-être le meilleur morceau de l’album) ou de Bad Thriller (qui ouvre le disque, faisant cohabiter montée sonore post-rockienne et mélange guitares acoustiques-voix) en est la preuve flagrante.

Et quand les featurings viennent donner un coup de main, le résultat est encore meilleur : que ce soit l’Atoms Family sur Street Lamp Confessions, Poor Boy sur Delta Force (titre d’une beauté renversante) ou l’excellent Arm (de Psykick Lyrikah, un MC dont on devrait rapidement entendre reparler) sur Et la nuit s’éternise (où l’alchimie entre le texte, la musique et les différents acteurs fonctionne à merveille), la claque est encore plus forte, plus belle.

Même lorsque l’on a eu notre compte, les AKA remettent ça en proposant en guise de neuvième et ultime morceau Jason Lytle (titre présent sur leur précédent album) remixé par les M83. Un titre qui contraste avec le reste de l’album mais qui n’en demeure pas moins obsédant, entêtant et au final tout simplement indispensable.

 

    En 36 minutes et 9 titres, les Abstrackt Keal Agram réalisent donc le pari fou de sortir un album de classe internationale, tout simplement essentiel en ce printemps 2004. Un album à découvrir, à parcourir et tout simplement à chérir.

Ils ont peut-être des chapeaux ronds, mais ils ont surtout du talent plein les doigts. Vive les Bretons !

 

Olivier Combes