The
innocence mission - Befriended
Badman
Recording/Discograph - 2003
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Je n’avais jamais entendu parlé de The Innocence
Mission avant d’avoir eu entre les mains leur
nouvel album intitulé Befriended. Bizarrement il
y a toujours des groupes qui vous font changer d’avis,
sur leur genre, et sur vos a priori. The Innocence
Mission avec sa grâce terrible en fait partie.
Karen, Don et Mike
se sont connus au lycée catholique de Lancaster, ont décidé
un beau matin de former un groupe et bizarrement ne se
sont plus quittés. Karen a épousé Don,
et est devenue la voix du groupe, tandis que lui était
guitariste et le troisième, Mike Bitts devint
bassiste. Depuis 1989 ils ont enregistré 7 albums, tous
dans le même esprit et nimbés de la même aura,
vibrante et fragile qui semble envelopper chacun de
leurs morceaux.
Depuis leur formation en 1986, TIM a toujours connu
un franc succès, et notamment avec leurs trois derniers
albums (Glow, Birds of my Neighborhood et Small
Planes) qui ont été pleinement ovationnés. Ils
ont également fait des tournées avec de grands noms
comme 16 HorsePower, Emmylou Harris ou
bien encore Nathalie Merchant.
Leurs compositions sont à la fois riches et profondes,
mais l’atout que possède le
groupe est sans aucun doute la voix si particulière
de Karen Peris. Son chant est à la fois profond,
enfantin, clair et cristallin, et quelque chose en lui
nous semble familier. Les paroles qu’elle écrit sont
simples mais « touchent » le fond de choses,
qu’elle parle de
blessures amoureuses, du temps, ou bien des
regrets mais aussi d’espoir et de joie. Des titres
comme Tomorrow on the runway, Martha Avenue
love song ou bien Walking Around sont autant
de ponts entre nos plus chers souvenirs et l’univers mélancolique
dépeint par le groupe. Si la voix de Karen nous
berce, voire nous murmure (comme le fait peut-etre la
jeune femme à l’oreille du jeune homme sur la
pochette de l’album), il s’agit avant tout de
nostalgie et de choses précieuses mais fragiles.
La guitare acoustique (claire et mélodieuse), la basse
à peine voilée, les quelques percussions, qui
viennent discrètement appuyer les notes de piano et le
chant de Karen, ne sont pas sans rappeler la folk
de la fin des années 70, dans la lignée de Paul
Simon, Fairport Convention ou Joni
Mitchell (qui est d’ailleurs fan du groupe).
Un album à réserver aux spécialistes du genre, mais
aussi aux amoureux des belles mélodies et autres délicates
paroles nostalgiques. A ne pas mettre entre les mains
d’âmes esseulées et à tendance dépressive :
la beauté mélancolique pourrait vous mener au bord du
spleen et la voix de Karen, telle celle d’une
sirène, ne jamais vous ramener parmi les votres...
Alice
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