Il
y a bientôt deux ans, on disait des Bataves de Alamo
Race Track, qu’on voyait dans
Birds at home non seulement un contre-pied à
la vague garage proto punk, fait à coup de pop
simple… comme pouvaient l’être jadis les albums de REM.
On disait aussi de la bande de Ralph
Mulder qu’elle passait encore un poil à côté de
son objectif pop final, de l’envergure espérée, mais
qu’on sentait les germes d’un album plus réussi le
jour où les mélodies arriveraient à se faire plus maîtrisées
et immédiates. Le jour où on aurait vraiment envie de
re-glisser un de leurs albums dans le lecteur, pas par
obligation, mais par envie. Ce jour est arrivé.
Si
le résultat n’est pas encore une victoire éclatante
… Il est pourtant important et respectueux de préciser
que, néanmoins, Black
cat John Brown enregistré dans les faubourgs d’Amsterdam
ne manque pas de qualité. Et l’évolution entre le
premier album qui les prétendait outsiders et le second
opus qui les place dans la cour des grands, est telle
qu’elle apparaît comme une totale évidence ou comme
la preuve d’une véritable montée en puissance du
groupe néerlandais. Une formation musicalement plus décidée
que par le passé, plus ramassée donc plus précise.
Une formation qui n’a du coup plus à souffrir de dépréciatif
d’aucune sorte, et impose un style propre.
Mélangeant
globalement de jolies pop songs quelque part inspirées
des Byrds
(pour trouver un référent très large où la double
voix est patente), Alamo race track précise pourtant son propos. On songe bien sûr à quelque Strokes,
dénué de ce son « garage » qui commence à
les desservir ; enrichis de touches « spatiales »
qui n’auraient pas déplu à XTC.
Un album par ailleurs porteur d’une certaine
« provincialité » de propos et de ton, qui
apporte aux titres une décomplexion déchargée du
qu’en dira-t-on, comme on en trouvait sur le in
a bar under the sea de Deus,
à l’époque. La seule concession qu’on a envie
de reconnaître ici au regard de la mode, consiste, en
quelques constructions mélodiques et sonorités (le côté
haché, le phrasé sur un my
heart très Bowie…) parfois un poil appuyées du côté des eighties…
Néanmoins
bien vites rattrapée par la propension du groupe à
fournir des titres ici immédiatement fredonnables
incisifs, nerveux et efficaces sans être ni trop
distordus ni trop lo-fisés, ni trop personnels ni trop
généralistes. Des titres qui semblent appeler le
plaisir de jouer ensemble plutôt que le besoin de
reconnaissance : quelque chose de l’atmosphère
des lives où ils ont été testés avant d’arriver
sur galette. La production se fait d’ailleurs ici
aussi discrète que possible. Le son est à peine nettoyé,
pour que les distorsions y sonnent claires comme à la
sortie de l’ampli, mais pas en overdrive larsenisé
pour un Zénith friand de boules Quiès.
Difficile
d’en dire plus tant la concision et la simplicité de black
cat john brown sont inversement proportionnelles de
sa qualité et du plaisir d’écoute fourni. En un
album, les Hollandais protégés de Fargo ont changé de
dimension, livrant l’album que ni Deus
ni Zita Swoon ne
semblent plus vouloir ou pouvoir délivrer. Bonne
pioche. Tardive pour nous, mais bonne pioche quand même.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Black Eat John Brown
02.
Don'T Beat This Dog
03.
Stanley
Is Hannah
04.
Kiss Me Bar
05.
The
Northern Territory
06.
My Heart
07.
The Killing
08.
On The Beach
09.
Lee J. Cobb Os Screaming A
Lot
10.
Breaker - Breaker 1-2
11.
The Open Sea
12.
Chocolate Years
Date
de sortie : 31/10/2006
Durée :
42’
44’’
Plus+
Le
site officiel
L’espace
Myspace
Sur
Youtube
Sur
Dailymotion
Sur
Myspace vidéos
|