Flotation
Toy Warning -
Bluffer’s Guide to the Flight Deck
talitres/Chronowax
- 2004
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Lorsqu’on se rend sur le site officiel des anglais de Flotation
Toy Warning, il faut y regarder à 2 fois pour se
persuader qu’on n’a pas échoué sur une annexe du
museum d’histoire naturelle. C’est en effet dans la
peau d’explorateurs du XIXème siècle que le groupe
aime à se présenter, (fausse) biographie et (fausses)
photos ad hoc. Outre
un amusant pied de nez, la démarche (qui
rappelle un peu celle de Simian pour son premier album)
fait véritablement figure de profession de foi pour une
formation qui entend redonner à la pop un certain
esprit aventureux, une grosse part de mystère, ainsi
que de nouvelles lettres de noblesse. Au sens propre.
Car malgré son indéniable aspect expérimental, il se
dégage de ce premier album une atmosphère désuète,
un certain hiératisme fourbu, la sensation d’entendre
à l’œuvre quelque aristocrates désenchantés et sur
le déclin mais toujours debouts.
Si la nostalgie se taille la part du lion,
c’est toujours en accord avec une certaine excentricité
toute britannique (voir le chanteur d’opéra qui déboule
en plein milieu de Losing Carolina, immédiatement
relayé par une slide-guitar divine). D’où également
ce parfum de Vieille Europe que leurs morceaux exhalent
la plupart du temps, malgré d’évidentes influences
états-uniennes : on a beaucoup cité, et à
raison, Mercury Rev, Grandaddy ou les Flaming
Lips à leur propos. Ces longues chansons
majestueuses (souvent 7-8 minutes) ne sont également
pas sans rappeler celles de Polyphonic Spree.
Mais alors un Polyphonic Spree qui aurait égaré
son Prozac, dérivant entre l’Amérique et le vieux
continent sur un radeau de fortune.
Attention, ne pas croire pour autant d’après cette
comparaison que Flotation Toy Warning évolue
dans une bulle dépressive/primante : ce qu’il
donne à entendre est le son d’un groupe extrêmement
mélancolique (ces rythmiques mollassonnes et métronimiques,
ces arrangements comme sortis d’une vieille malle
mirifique), mais toujours ludique, éminemment joueur,
jamais avare d’un coq à l’âne ou d’une
quelconque cocasserie. D’une grande richesse émotionnelle
grâce notamment à des chœurs, cordes et cuivres
renversants (ou plutôt « chavirants » vu le
contexte très fortement aquatique dans lequel le groupe
nous fait évoluer…), les indépassables Popstar
Reaching Oblivion ou Donald Pleasance sont un
peu les titres que Radiohead aurait pu un jour
composer s’il avait décidé d’écouter son cœur
plutôt que son cerveau. En mille fois mieux. Flotation
Toy Warning est tout bonnement le groupe le plus
sentimental, poétique et mystérieux que la pop nous
ait offert depuis des lustres.
Laurent
Garcia
date
de sortie : 08/06/2004
Tracklist :
01.
Happy 13
02.
Popstar Researching Oblivion
03.
Losing Carolina – For Drusky
04.
Made From Tiny Boxes
05.
Donald Pleasance
06.
Fire Engine on Fire Part 1
07.
Fire Engine on Fire Part 2
08.
Even Fantastica
09.
Happiness Is on the Outside
10.
How the Plains Left Me Flat
Plus
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www.flotationtoywarning.co.uk
www.talitres.com
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