On l’avait déjà remarqué chez les
nouveaux signataires du label Expanding (Miller+Fiam
et Modern institute), une porte semblait s’être
ouverte, souhaitant la bienvenue aux instruments
acoustiques, même si ceux-ci ne sont et ne seront
certainement jamais légion dans cet antre de l’électronica
mélodique.
Butterfly wings make contribue
à ce que cette porte ne se referme pas, en laissant régulièrement
s’exprimer piano et guitare acoustique, qui forment
des boucles qui allant et venant, se superposant par
bribes sur un tamis rythmique ramifié, qui semble mimer
les émissions sonores de mondes végétaux et
aquatiques peuplés d’insectes (cliquetis, crépitements,
sonorités métalliques et boisées).
Rien
d’étonnant donc que cet album, au contenu onirique et
contemplatif décelable jusque dans les titres (Ballad
of a daydream, Between the rain and my skin, Sea
grass) évoque les micro-mouvements qui animent la
nature, lorsqu’on sait que Tui est par ailleurs
un baroudeur qui s’évade souvent vers l’Ecosse pour
aller à la pêche aux photographies d’insectes et de
végétaux. Des clichés dont les transcriptions sonores
sont ici audibles, comme sur Moth où les notes
de piano semblent choir, avec la délicatesse du vol
d’un papillon, telles des goutelettes sur un
microcosme grouillant d’insectes.
Au
gré de ses voyages, Tui est aussi allé piocher
des ambiances tout autant que des instruments ethniques,
pour les réinjecter dans des compos qui nous baladent
sur les continents africains (Myself and movement,
dans lequel on croit reconnaître des gamelans) ou
asiatiques (Fawn et ses cordes pincées
mitoyennes du Soleil levant).
Entre son et image, Tui préfère ne
pas choisir, et Butterfly wings make est à
considérer comme une douce peinture sonore ou une
musique porteuse d’images.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Closure
Myself
and movement
Ballad
of a daydream
Between
the rain and my skin
Hand
stitched
Moth
Weir
Happy
done gone
Fawn
She
smiles when he calls her friend
Sea
grass
Durée
: 54'
Date
de sortie
: 28
août 2006
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Expanding
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