The
Rakes -
Capture/Release
V2
[3.5]
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Vous l’aurez peut-être suspecté, ce n’est pas dans
l’originalité d’un style
gratiné au fromage punk que
The Rakes
remporte notre
adhésion. Quoique, dans le genre, ils ont compris
au contraire de plusieurs autres formations, que s’il
suffit de plaquer un riff et une voix moitié éructante/moitié
geignarde pour
se faire signer par la maison de disque, il n’en va
pas de même pour séduire tous les publics. Ils ont
compris aussi le sens mélodique, le petit refrain qui
entête, et du coup « Les
Ringards » de Londres se placent dans une
grande tradition de pop britonne
qui reste en mémoire passée la fin de l’écoute du
CD.
Mais, c’est d’abord dans la production de l’album
que The
rakes étonne. Là où
le bruitisme semble ailleurs
être la norme, caution lo-fi
qui suggère l’indé
attitude, Capture/Release
est étonnamment propre sur lui du côté du son. Et
bizarrement on en est que plus attentifs aux riffs,
somme toutes assez prévisibles, du quatuor. De ce genre
d’attention qui fait revenir le chroniqueur à
plusieurs écoutes, persuadé que la première n’était
pas forcément la plus complète. La batterie est
claire, métronomique ; la basse simpliste, découpée,
se retrouve presque groovante.
Dans le scope des influences aussi un peu. Là où
d’autres seconds couteaux n’ont retenu que la fougue
et le majeur tendu au vent des nerveux des primes années
80, The
Rakes convie les
spectres de Fall,
Buzzcocks, Clash,
(le dub de violent
rappelle que les Skin heads
des origines étaient fans de reggae, avant de sombrer
dans la récup’ politique). Des fantômes, mais aussi
ce qui fait déjà la marque de fabrique de Bloc
Party : le tambour
battant des compos et la voix de chat qui miaule ou de Franz
Ferdinand : la structure très syncopée des
titres et le côté chanson à sautiller/ à boire. Puis
un côté british de bon aloi. Autant d’éléments que
ne maîtrise pas forcément le bataillon de ce qu’il
convient d’appeler le "nouveau tsunami post punk".
Au final un album qui surnage du lot et trouvera forcément
son public parmi les néo et rétro-néo
fans de guitare qu’on écoute en veste de treillis
badgée. Un petit plaisir d’époque quoi; panneau dans
lequel on tombe avec une bienveillante naïveté, parce
que « Work Work
Work (pub club sleep) »,
comme ils disent, ça nous touche toujours un peu.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Strasbourg
02.
Retreat
03.
22 Grand Job
04.
Open Book
05.
The Guilt
06.
Binary Love
07.
We Are All Animals
08.
Violent
09.
T Bone
10.
Terror !
11.
Work, Work, Work(Pub, Club, Sleep)
Durée
:
34’
03’’
Date
de sortie : septembre
2005
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