Mathieu
Persan - Does it make you feel sad ?
N’ayons
pas peur des mots, Mathieu Persan est doué. Très
doué même quand il s’agit concocter de petites
chansons pop à la fois pleines
de romantisme et de mélancolie, et traitant derrière
elles un héritage assez lourd (Beatles,
Beach Boys, The Divine Comedy...). Mais qu’importe, ce
jeune homme n’a peur de rien, et du haut de sa
trentaine pas encore entamée, il met au monde un album
ambitieux, aux arrangements luxuriants et subtils, qui
n’ont
pas à rougir quand on pense aux groupes sus-cités.
Mais n’allez pas croire que tout est facile. Car ses
chansons, Mathieu Persan les tient à bout de
bras, avec maestria et avec beaucoup d’équilibre. On
lui souhaite donc de trouver très vite un label et un
distributeur pour faire connaître au monde sa très
belle musique. Benoît
Richard
(www.mathieupersan.com
- 2005)
Dawn
Landes - Dawn’s Music
Agée
de 24, cette musicienne originaire de Louisville (USA),
installée à New York, nous propose un album bricolé
à la maison, plein de poésie et de jolies mélodies,
entre guitare et piano cheap. En plus d’être très mignonne, Dawn Landes
joue de la musique avec beaucoup de talent et dégage à
travers ses morceaux une vraie personnalité. Dans un
registre intimiste où il est
plus facile de tomber dans le cliché que de
faire quelques chose de vraiment intéressant, Dawn
Landes s’en sort à merveille, réussissant un
album très doux, très beau dans lequel elle y met
beaucoup d’elle. Benoît
Richard
(www.ocean-music.com
- 2005)
Verplanken
- Autopsy of a dream
Etrange
et saisissant album que celui de Verplanken. Très
peu d’informations sur cette formation hollandaise (ou
belge) qui nous présente un album électronique et
atmosphérique aux inspirations 70’s, (notamment Pink
Floyd, Gong, Soft Machine), groupes auxquels on
pourrait ajouter Kraftwerk ou autre bizarreries
expérimentales de cette période, très propice à toutes les
expérimentations. Jamais déplaisant, Autopsy of a dream
parvient même à nous captiver par moment par ses
boucles étranges et ses voix déshumanisées du
meilleur effet. Benoît
Richard
(www.verplanken.com
- 2005)
Room
204 - Trans Panda
Voici
donc en 2005 le second album de Room 204 sur la
structure Effervescence pour un disque brut et sec, le
temps de (re)découvrir, en moins de trente minutes, une
formation à la musique sans concession qui nous ramène du
coté de Shellac, Ocre ou encore des
champenois de Rroselicoeur.
Nerveuse, incisive, la musique de Room 204 se déroge
pas à la règle et propose 9 titres aux formats
complexes, aux tempos changeants et aux harmonies en
perpétuel mouvement. Apre et entièrement instrumental,
cet album devrait sans aucun doute régaler les amateurs
des groupes cités plus haut. Benoît
Richard
(Collectif
Effervescence - 2005)
Troy
Von Balthazar ep 1/2
Premier
essai solo du chanteur de Chokebore en attendant
l’album, ce ep vient à point nomme pour
nous rappeler la mémoire du regretté Elliott Smith
et ainsi nous faire découvrir une autre facette de la
personnalité de Mr Balthazar. En dehors de sa formation d’origine
il joue une
musique folk, simple et touchante, jouée sur le fil,
avec beaucoup d’émotion. Si ces prestations remarquées
lors de sa première partie de Dominique A (et
bientôt de Françoiz Breut) lui ont ouvert un
peu plus les portes en France, nul doute que son
prochain album ne viendra que confirmer ces belles
prestations scéniques et ce ep plutôt réussi. Benoît
Richard
(www.olympicdisk.fr
- 2004)
The
Residents - The commercial album
En
40 années d’existence, le moins qu’on puisse dire
c’est que les Residents n’auront pas fait énormément
parler d’eux. Anonymes, anti-stars par excellence, ils
décident en 1980 de créer sur album, leur propre top
40 puisque les radios font la sourde oreille à leur
techno mélange d’easy-listening, d’expérimentation
sonore sur les boucles, et de pop. En découle un projet
conceptuel, analyste, démonstratif de la notion de POP,
réédité aujourd’hui par Labels. 1) la
musique est une répétition de deux sortes de phrases
musicales : le couplet et le refrain. 2) Couplet et
refrain sont généralement répétés trois fois dans
une chanson de trois minutes 3) En supprimant la répétition
superflue, la pop-song peut se résumer à 1 minute 4) Une
minute ? Pile le temps que pourrait durer le jingle
d’une pub… 5) Ces jingles (ici 40) composent donc le
corpus de la musique populaire américaine. Cqfd. Une
happening artistique unique. Denis
Verloes
(Labels
- 2005)
French
Kicks - The trial of the century
Voilà
un groupe bien dans l’air du temps. Du rock à
guitare, une voix bien grinçante ou juste haut perchée,
un phrasé qui rappelle les oubliés Strangelove,
des rythmiques qui hésitent entre le post punk et la
Brit pop. Des longues nappes de couvertures, une
batterie peu inspirée, mais tour à tour archi speedé
ou juste fatiguée… Un bon single d’ouverture
qui lorgne férocement du côté des années des années
80’ bidouillées. Mais guère plus. Bien produits,
plein d’efforts et tout et tout, mais pas une chanson
qui retienne plus de quelques secondes l’attention.
Auditeur passe ton chemin. Denis
Verloes
(Eat
Sleep/Chronowax - 2005)
All
angels gone - Quietly
1/2
“A
la croisée des chemins de Sigur Ros, Radiohead,
et Godspeed you black Emperor, sept jeunes
musiciens tissent depuis trois ans la toile vénéneuse
d’une matière sonore en constant frémissement”,
nous apprend une bio légèrement présomptueuse. La
richesse musicale est ici au rendez-vous. Le piège de
soie tricoté par les différentes composantes :
piano, guitare, violoncelle, et bidouillages électroniques
est d’une redoutable efficacité sonore (chapeau bas
au mix léché). L’ensemble manque encore juste un peu
d’identité mélodique qui démarque les Français des
modèles auxquels ils se frottent, malgré une capacité
indéniable à créer une atmosphère. On regrettera
juste que de Radiohead et Sigur Ros ils se
soient aussi inspirés des tics vocaux façon litanie
« haut perchée » qui, répétée à
outrance au fil de ces cinq chansons, casse le plaisir
de l’auditeur et l’empêche de profiter pleinement
de la scénographie musicale. Denis
Verloes
(One
hot record/ www.allangelsgone.com
- 2005)
Mandrac
- Qwartz
Avec
son premier opus, le combo cannois Mandrac frappe
fort, et
jette un pavé sonore dans la mare d’une scène électro-bigbeato-rock
française ronronnant régulièrement autour des clichés
réconfortants tels « house » ou « French
Touch ». En
mariant l’immédiateté mélodique du format rock au
groove ronflant du funk et aux beats un peu surannés de
ce qui s’appela un jour Jungle ou Drum ‘n Bass,
Mandrac réussit un grand écart musical
sans risquer le déchirement des ligaments. A la rage et
la chaleur des guitares branchées, répond la portée mélodique
un brin passéiste du chant Freddy Mercuryen.
Au groove funky (voire hip hop lâchons le mot) de la
batterie + cymbales percutées à l’envi et au flow
vital de sections rythmiques sautillantes riches en bpm,
répond l’atmosphère parfois sombre des bidouillages
et des loops d’ambiance…
On parcourt un univers où la redite n’est pas
de mise, où le choc des genres est marque de fabrique.
Quelque part entre Primal Scream et TTC,
entre Fatboy Slim ou Rage against the machine
et Happy mondays. Mais siiiii puisqu’on vous
dit que c’est possible !
Denis
Verloes
(http://mandracmusic.free.fr
- http://yellowprawn.free.fr
- 2005)
Alex
Attias presents Mustang - Back home
Depuis
1995 ce Suisse aux multiples pseudonymes est le
chantre/chancre incontestable d’une house qui rebondit
et percute la funk à de nombreuses reprises. Pour cet
album, un des éléments constitutifs semble avoir voulu
être le recours aux mêmes sonorités d’instruments
digitaux se répercutant d’un titre à l’autre :
bande son improbable du film qu’Attias verrait
dans sa tête- . On y repère pèle mêle des influences
jazz, soul, funk, mais aussi des références ethniques
et quelques incursions latines qui pimentent quelque peu
la house qui y est formatée, peu inspirée et pire…
peu dansante. Somme de sonorités et de poncifs maintes
fois entendus par ailleurs.
Denis
Verloes
(Compost/
Discograph - 2005)
Anima
- s/t
Anima
aime Nirvana, et ça s’entend tellement que ça
en est vraiment très gênant. Au delà de cet fâcheux clonage, le
groupe distille un rock brut et sans fioriture, plutôt
plaisant (comme Nirvana) avec un son pas pourri mais avec
un manque de personnalité criant ! Dommage car
avec un chant moins caricatural, les compos tiendraient
presque la route... qui du coup paraît bien longue ! Benoît
Richard
Little
- Kiuty ep
On
avait quitté Little en 2003 avec un premier véritable
album composé de musiques atmosphériques aux
influences tribales, plutôt réussi. Le revoilà avec
un ep de 4 titres à la production plus ample encore et avec une direction musicale légèrement différente,
plus pop, plus directe mais avec toujours cette manière
si personnelle de faire les choses. Mme si le résultat
est assez court (à peine 13 minutes), on sent malgré
tout la progression réalisée et la direction nouvelle
empruntée par cet artiste. Benoît
Richard
(littletrans-electrokelt
- 2005)
Zmiya
- Solmamdenlo
Les
fantômes du mythique Dead can dance ou du Trans
global Underground ne sont pas très loin de cet
album signé d’une formation nantaise qui mélange
instruments orientaux et traditionnels avec d’autres
plus occidentaux ou des machines numériques.
Passé le coté carte postale du désert, on découvre
quelques petites perles sur ce disque qui nous rappelle
une époque où ce genre de mariage musical était un
peu plus en vogue qu’aujourd’hui. Benoît
Richard
(Prikosnovénie/La
Baleine - 2005)
Benjamin
Gibbard & andrew Kenny - Home ep
Deux
figures de la scène pop indé se réunissent pour un
disque tout acoustique présenté sur le label Morr
music. Composé de 8 titres printaniers, ce Home ep
nous offre trois
morceaux personnels issus du répertoire de chacun ainsi
qu’une reprise du groupe de l’autre. Au delà du
concept, on découvre une poignée de balades sans grand
intérêt, pour un résultat qui a tout de
l’anecdotique. Benoît
Richard
(Morr
Music/la baleine - 2005)
Ignatius
- Gossamer
Steveve
Westbrook
est à la tête du projet Ignatius (à ne pas
confondre avec le chanteur français Ignatus)
propose son premier album Grossamer pour le label
américain Rocket Racer. Sans doute la formation
la plus expérimentale du label, Ignatius propose
une musique electro-techno complexe, parfois carrément
indus, froide et déshumanisée, comme peuvent l’être
parfois les compos de formations telles que Autechre.
Totalement abstraite, le musique de Ignatius développe
des boucles lancinantes, des breakbeats accrocheurs pour
un album, au final, contrasté et qui s’adresse avant
tout aux amateurs du genre. Benoît
Richard
(rocketracer/meridians
- 2005)
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