Sing
Sing - Ce crachin dru
Sing
Sing
chante le blues. Avec
sa guitare et sa voix grave, (on pense par moment à
Alexis HK ou encore au Higelin des débuts
)il crée une belle atmosphère, très intime, très
tranquille, très suave. Réalisé et arrangé en
compagnie de Bertrand Belin, Ce crachin
Dru a été enregistré dans une ancienne ferme
vosgienne et rien que pour ça, ce disque mérite
bien de vivre. Mais rassurez-vous, sa musique ne
sent pas le munster et vous n’entendrez pas de
vache meugler sur ce crachin dru. Mais plutôt
des guitares grincer, des violons chanter, des mains
claquer dans une ambiance de coin du feu bien agréable.
(3.5)
Benoît Richard
Head
charger - Drug 013
On
a beaucoup de mal à vraiment chroniquer l’album
de Headcharger tant on est ni versé dans, ni
féru de l’écoute de metal lourd /hardcore. Tout
juste pourra-t-on dire qu’on ne trouve pas dans la
musique de ces natifs de Caen la moindre trace
d’un gimmick qui rapproche des Millionaire
ou des Queens of the stone age des amateurs
de rock au sens « populaire ». Du lourd,
de l’incisif du rapide : signature de Headcharger.
Point positif : bien malin qui soupçonnerait
avoir à faire à une formation française sous les
éructations un peu clichée du chanteur. Point
positif encore, au long d’un album qui nous dépasse
largement, on reste éberlué par le coup de
baguette sec et bref de la caisse claire et par le
rouleau compresseur sonique qui caractérise le
groupe. Pour le reste, à moins d’être amateur
pur et dur de metal pur jus, difficile de s’éprendre
de Headcharger. Un groupe de niche, assurément
,et qui l’occupe plutôt bien apparemment. (2.5)
Denis Verloes
(Overcome
- 2005) Le
site officiel
Paul
MacCartney -
Chaos and creation in the backyard
Attend-t-on
encore vraiment quelque chose de l’homme qui fut
un jour une des têtes pensantes du plus grand
groupe de rock du monde ? Non assurément. Et
on oublie presque que l’icône des sixties est
encore un pourvoyeur de musique en son nom propre.
On sait aussi qu’il est quasiment impossible de
parler de ses créations musicales post-beatles
sans se mettre à dos une kyrielle de fans indéfectibles.
Chaos and
creation est à ce
titre un album agréable. Macca
limite les arrangements et pourvoie sa livraison périodique
de ballades fragiles essentiellement supportées par
un seul instrument, souvent
la guitare. A
64 ans, il nous délivre des mélodies limpides et
simples sans véritable engouement ni pic de
satisfaction. Ah si, on sortira de cet album pour
les fans, le single Fine
line orienté pop/rock, qui sort un peu des
clichés macartneyiens
pour retomber dans un mode plus Beatles.
Sans plus de saveur. Maîtrisé mais sans maestria. (2.5)
Denis
Verloes
Manjul
- Faso Kanou
On
est pas franchement fan, sans ostracisme aucun , du
reggae dans sa plus simple acception. Manjul
tente de nous faire pénétrer dans l’univers du
dub, du roots reggae, faisant entrechoquer la
tradition jamaïquaine avec ses racines africaines
et ici plus particulièrement du Mali. Manjul
accomode par ailleurs sa faconde old school (Lee
Scratch Perry…) d’éléments jazz, de percus
Nyabinghi traditionnels, de one drop de rock et de
ska qui colorent plus qu’ils ne transforment la
rythmique lancinante du reggae. Il convie même Amadou
et Mariam à la fête. Facile, il était
musicien de studio sur le dernier album du duo
world/pop le plus connu du monde. Il en faudrait
plus pour nous désinhiber par rapport à cette
musique, il y parvient même épisodiquement,
pourtant 15 titres bien déroulés basés sur une
seule rythmique, c’est long, vraiment très long
pour un voyage de découverte. Un album aux
arrangements bigarrés mais à sens unique, à réserver
aux amateurs d’après midi "chillantes".
(2.5) Denis Verloes
(Humble
ark/Discograph - 2005)
Maxence Cyrin
- Modern Rhapsodies
Maxence Cyrin est un jeune pianiste de formation qui se passionne dès son adolescence pour la pop et les musiques modernes telles que la new-wave ou l’électro. Par la suite, il s’intéressera à des gens tels que
Burt Bacharach ou les Beach Boys, tout en gardant un œil sur la musique classique et l’opéra. De cette ouverture culturelle sans borne, va naître l’idée de reprendre des titres techno au piano. C’est ainsi qu’il revisite le désormais classique de
Laurent Garnier acid Effiel, puis d’autres titres, ensuite, issus du répertoire
d'Aphex Twin, LFO, Underground Resistance et
Massive Attack. Certains trouveront tout ça pompeux, d’autres ennuyeux ou prétentieux. Mais à l’image d’un
Christopher O'Riley (reprenant le
répertoire de Radiohead), on ne peut que saluer
Maxence Cyrin pour ce projet aventureux,
démontrant de la part de ce garçon, une belle ouverture d’esprit que l’on ne peut que saluer ici.
(4.0)
Benoît Richard
(www.fcom.fr
- 2005)
John
Lord Fonda - DeBaser
L’électro
made in France va encore frapper. Après la
furie dévastatrice du premier album de Vitalic,
voici que l’electro-techno speedée aux relents
pop fait de nouveau parler d’elle en cette fin
d’année 2005 avec John Lord Fonda nouveau
poulain de l’écurie Citizen records qui
propose un premier album taillé pour le dance-floor
quelque part entre new-wave et techno. Moins direct
mais plus varié que l’album de Vitalic
dans les styles qu’il aborde, DeBaser dégage
quelques titres puissants et avec une efficacité
imparable pourrait bien être la grosse surprise de
cette fin d’année 2005. (3.5)
Benoît Richard
(www.citizen-records.com
- 2005)
O.D.
- Artificial stupidity
O.D.
est un duo américain-helvétique composé de David
et Olivier qui propose avec artificial stupidity un
premier album au style indéfini, qui navigue entre
pop, rock, electro ou folk, dans des chansons
souvent impeccables, portées par la voix chaude et
sensuelle de David Rosane.
Aux influences multiples, le groupe égrène
ses chansons dans un album bien produit, bien arrangé,
parfois surprenant, à qui l’on souhaite toute la
reconnaissance possible et imaginable. (3.5)
Benoît Richard
(www.basementprod.com
- 2005)
Tresor
v/a - It's not over
Le
mythique club berlinois Le Tresor a fermé
ses portes en avril 2005, l’occasion pour le label
du même nom de crier haut et fort que cette
fermeture n’a rien à voir avec la fin d’une époque
et que la musique techno a encore de beaux jours
devant elle. Dans cet esprit et avec cette envie de
dire "ce n’est pas fini !" paraît
aujourd’hui une double compilation qui regroupe la
crème des producteurs et dj techno de la terre entière.
Et ils sont tous là : de DJ rush à Joey
Beltram, en passant par Scan
7 ou Gary Martin, tous n’ont qu’une
envie faire vivre encore et toujours le son Tresor
lors de soirées plus mémorables les unes que les
autres !
(3.5)
Benoît Richard
Versatile
v/a - Hot Shots
Si
pour beaucoup de nom de Versatile rappelle
les grandes heures de la scène house/jungle française,
cette compilation viendra à point nommé pour leur
rappeler que ce label fondé par Gilb’r et I:cube
est loin d’avoir dit son dernier mot, et
propose encore aujourd’hui quelques titres intéressants,
notamment dans cette jolie collection de titres
dance-floor. Composé d’inédits et de remixes, Hot
shots nous fait découvrir des noms connus (As
One, Château flight, I:cube) mais
aussi des moins connus tels que Basic Soul unit
ou encore Future Beat alliance. L’occasion
aussi de découvrir un titre inédit du futur album
de Joakim à paraître en 2006.
(3.5)
Benoît Richard
31Knots
- Talk Like Blood
Le
rock qui sort des sentiers battus est si rare
aujourd’hui, que la sortie d’un disque signé 31
knots est toujours une bouffée d’air pur que
l’on prend avec joie en pleine figure. On avait
aimé leur précédent lp the curse of the
longest day et on aimera encore ce Talk like
blood (clin d’œil au Love like blood
de killing Joke ??) tant la musique de
ce combo de Portland ne ressemble en rien
à tout ce que l’on peut entendre
actuellement. Avec des constructions complexes, qui
rappellent (en moins barré) les furieux The Mars
Volta, 31 knots propose 10 titres d’un rock
tendu et bien équilibré dans lequel chant, guitares
et batterie dominent sans partage. 31 knots
confirme de belle manière ce qu’on avait entrevu
avec leur premier mini-lp.
(4.0)
Benoît Richard
(www.ownrecords.com
- 2005)
Buggy
- Blaesheim Hill
Buggy
est une formation strasbourgeoise hébergée sur le
label herzfeld qui propose une musique
pop/rock mid-tempo, aux sonorités lo-fi dont un
premier ep était paru sur le label antimatière en
2003. Quelque part entre Swell et une
certaine pop de anglaise raffinée, Buggy propose
une musique tranquille et chaleureuse, teintée de
douceur et d’une belle mélancolie à laquelle on
s’attache très vite. Assez rare pour être signalée,
ce genre de musique, si peu présente en France, a
trouvé de beaux ambassadeurs en la personne de Buggy.
(4.0)
Benoît Richard
(www.hrzfld.com
- 2005)
Norden
- v/a
Dealers
OF Nordic Music
est un duo qui a décidé d’aller porter la bonne
musique scandinave à travers le monde par
l’intermédiaire de compilations. Entre pop et électro,
les artistes présents sur cette compilations ont
tous pour point commun de proposer un titre moderne
et bien dans l’air du temps, qui marie allégrement
guitares et beats électroniques. Plutôt réussie
dans l’ensemble, cette compilation donne un aperçu
séduisant et assez juste de la production
scandinave actuelle, toujours aussi variée soit dit
en passant. (3.0)
Benoît Richard
Rinocerôse
-
Schizophonia
Voici
une chronique qu’on aurait aimé ne pas faire,
tant on tenait en estime Jean-Philippe
Freu et
Patou Carrié,
capables de mélanger depuis bien longtemps la pêche
d’une guitare à l’électronique tendance house.
Le nouvel opus lorgne sans vergogne vers
la Grande Bretagne
, quelque part au tournant des années 80 et 90. On
évitera de parler d’opportunisme, tant cette période
musicale fait partie depuis longtemps de Rinocerôse.
Accentuant plus largement le versant « rock »
de leur musique , invitant de vieilles gloires
de la pop à venir poser leur voix, Rinocerôse
entreprend un album au son massif, connoté, mélange
de New Order
et de Primal
Scream façon 2000’s,
qui sonne comme un petit frère moins génial du darkdancer
des Rythmes
digitales. Un album au son tellement massif
qu’il perd son âme, l’identité du groupe et
rend indigeste la lecture en enchaîné de tout
l’album qui bourrine plus qu’il ne percute. On
aurait toléré l’exercice d’un groupe de
perdreaux de l’année. Moins, pour un groupe à
discographie glamour déjà garnie. Erreur de
parcours ? (1.0)
Denis Verloes
(V2/SonyBMG)
– Le site
officiel
Sofa
ep
Sofa
est une jeune formation havraise qui propose ici un
ep de pop/rock de facture très classique qui
rappelle des formations dans le style des anglais de
Muse. Avec un chant assez pénible, le groupe
met en place des morceaux qui laissent entrevoir une
capacité à créer des mélodies empruntes d’un
lyrisme pompier qui n’avantage pas vraiment le
groupe. Espérons qu’à l’avenir, que Sofa
saura
s’affranchir de ces tics de jeunesse et proposer
une musique beaucoup plus personnelle.
(1.0)
Benoît Richard
(www.sofamusic.net
- 2005)
v/a
- In
The Club 3 by Didier
Sinclair
Didier
Sinclair résident de Radio FG, est un des
DJs incontournables de la scène électronique française
actuelle. A ce titre, il propose de nombreux mix
dont ce dernier dans lequel on découvre
une poignée de titre lectro/techno/house dont Daft
Punk (remixé par Vitalic), Mylo,
Lindstrom, M.A.N.D.Y., Tomas Andersson
(remixé par Tiga), ou encore Yoshimoto.
une compilation assez pointue, qui concernera avant
tout les amateurs du genre et les aficionados du
dance-floor. (3.0)
Benoît Richard
The
Lucy Show - Mania
Décidément
le label Words On Music aime les rééditions
de vieux albums. Ici un album de 1986 signé The
Lucy Show dévoile un pop post-punk made in
80’s qui rappelle Echo & The Bunnymen, Felt
ou encore Pale Saints. Pop-songs romantiques,
productions sèche, comme à la plus belle,
époque donnent à cet album un aspect nostalgique
et devrait combler sans problème ceux
pour qui ce genre de production et de son a encore
un sens. (3.0)
Benoît Richard
(www.words-on-music.com
- 2005)
Mattafix
- Signs Of a Struggle
Mattafix
est un duo d’anglais qui réussit avec ce premier
album et un single plus que porteur (Big city
life) le pari de réunir sur un même disque
pop, dub, électro, folk dans un mélange des plus
digestes et
véritablement taillé pour atteindre les sommets de
charts. Très simple et très directe l’album Signs
Of a Struggle montre un duo très doué pour les
mélodies et les arrangements. Imaginez les Beatles
et Massive attack dans un studio et vous
aurez peut-être un début d’explication qu'à à
la réussite de cette alchimie. Un
brin glamour, Mattafix
enchaîne les titres
sans temps mort et démontre une belle maîtrise
sur la longueur. (4.0)
Benoît Richard
(www.mattafix.fr
- 2005)
Austin
Newcomers - locked
Nouveaux
venus sur la scène "rock actuel", Austin
Newcomers, mené par les frères Cobb,
conduisent leur musique du coté du rock à
guitares, avec des riffs accrocheurs et des mélodies
efficaces sur des terres, certes balisées et balayées
maintes fois par des formation du même genre, mais
qui révèlent un album d’une grande fraîcheur.
Avec
de nouveaux musiciens, (dont deux ex-Gingko), Austin Newcomers a enregistré ce ep
en conditions live. D’où sans doute l’énergie
et l’aspect brut qui ressort à l’écoute du disque.
(3.5)
Benoît Richard
(www.lesonotone.com
-2005) www.austin-newcomers.com
Zenzile
- Bass culture : a zenzile mix
Après
avoir fait paraitre un album en cette année 2005 Modus
Vivendi, Zenzile revient avec un mix dub dans
lequel ces angevins d’origine ont mis un peu de
leur discothèque personnelle, à savoir quelques
titres fameux issus dud repertoires de formations
d’hier et d’aujourd »hui. Des ancêtrs Lee
Scratch Perry ou Sly & Robbie aux
rois du groove langoureux des autrichiens de Tosca,
il n’y a qu’un pas que Zenzile nous fait
franchir sans problème et avec beaucoup de plaisir.
(3.5)
Benoît Richard
(wagram
-2005)
Bikini
Rumble - almost Hydrofoiling
Un
groupe qui sample un vieux titre salsa de Bernard
Lavilliers ne peut pas être totalement mauvais.
Bien au contraire, car les Bikini Rumble ont
le groove à fleur de peau et ça se sent. Et si
l’album regorge de samples roboratifs et groovy,
si la sensualité affleure sur chaque titre, si les
guitares se mêlent si bien aux sonorités douces,
c’est que le groupe a trouvé l’alchimie
parfaite pour produire un album à dominante
downtempo mais qui n’hésite pas, quand il le faut,
à aller du coté de l’électro, du hip hop ou même
du rock. Et c’est réussi ! (4.0)
Benoît Richard
(www.monteramusic.com
- 2005)
www.bikinirumble.com
Dupain
- Les vivants
Dupain,
formation marseillaise, auteur de deux albums très
intéressants, nous fait découvrir sa musique vivante,
universelle et cosmopolite. Pas vraiment world
music, pas vraiment chanson, Les Dupain
naviguent à vue et sans barrière dans un univers
musical immense dans lequel ils déclinent leur pensée
et leur vision du monde et de la société. Voyage
musical et dépaysement sonore sont une fois encore
au rendez-vous avec ce troisième album. (3.5)
Benoît Richard
(www.label-bleu.com
- 2005) www.dupainweb.com
Mansfield
TYA - June
Composé
d’un duo femme/femme, Mansfield TYA est une
formation nantaise qui, avec un violon, une guitare,
un piano et une voix réussit à toucher au cœur,
simplement, grâce à des textes chantés en anglais
ou en Français. Avec peu d’égal en France, ce
duo a rodé ses chansons aux 4 coins de la France...
et d'ailleurs avant de faire paraître ce premier
album. Avec
beaucoup de simplicité et de douceur leurs chansons
aux allures de musique de chambre séduisent par
leur imperfection, et dévoilent un univers très
personnel et un caractère bien trempé. Dommage que
l’ensemble s’avère au final un peu répétitif.
Mais gageons, qu’à l’avenir, ces deux filles sauront
ouvrir un peu plus leur univers. (3.5)
Benoît Richard
http://mansfieldtya.free.fr
-
2005
Black Dice - Broken Ear Record
Après
deux albums particulièrement difficiles d’accès,
le combo américain de DFA revient avec un troisième
album moins torturé. Presque mélodique même, qui
contient, disons le clairement, un tube, « Smashing
Off ». Naviguant entre expérimentations
en tout genre, voix d’outre-tombe incompréhensibles,
grésillements intempestifs et bruit général, Broken
Ear Record confirme la tendance de Black Dice
à produire des albums éprouvants, difficiles à
assimiler mais au final particulièrement fascinants
et hypnotiques. Grand disque donc, qu’on évitera
toutefois d’écouter au saut du lit. (4.0)
Olivier Combes
(DFA
/ EMI - 2005)
Arctic
Monkees
- I Bet You Look Good On The Dancefloor ep
Le
buzz en Angleterre est énorme. Ils seront à n’en
pas douter la révélation de l’année 2006, si ce
n’est celle de 2005. Après une guerre de
signature hallucinante, c’est Domino qui sortira
début 2006 le premier album des Arctic Monkees,
groupe anglais comme seule la perfide Albion sait
nous en proposer.
En guise de hors d’œuvre, un premier Ep tout
simplement parfait, avec dans la catégorie
« tube de l’année », le splendide I
Bet You Look Good on the Dancefloor d’une
efficacité à toute épreuve. Du riff de guitare,
de la batterie, des chœurs et de la rapidité
d’exécution, tout y est, soutenue par une
production monstrueuse. Quant aux deux autres
titres, moins rentre dedans, ils tiennent le cap,
surtout Chun Li’s Spinning Bird Kick, un
instrumental endiablé qui fleure bon les 70s.
Il y a quelques semaines, les Arctic Monkees
jouaient à l’Astoria à Londres. Un show sold-out,
dont les places au marché noir se vendait plus de
100£ (!), alors que le groupe n’a aucun
album à son actif. Qu’on se le dise, ces gamins
(moins de 20 ans) ont l’avenir dans leurs mains.
Et l’Angleterre à leurs pieds. Le Monde devrait
suivre. (4.0) Olivier
Combes
(Domino/Pias
– 2005)
Books
On tape - Dinosaur
Dinosaur
Si le précédent album de
Books On Tape Sings the blues avait quelques chose de roboratif et de gentiment excitant, malgré la surdose de breakbeats et de samples en tout genre, ce nouveau volume des aventures sonores de Todd Matthew Drootin,
n’ a pas vraiment pas grand chose pour lui et n’apporte rien
de neuf par rapport au précédent. Caractérisé par son auteur de
"beatpunk", Dinosaur Dinosaur supporte mal une écoute
entière tant le format parait ici usé jusqu’à la corde. Répétitif, sans finisse,
Books On Tape joue son electro hip hop plan-plan, et finit par nous ennuyer profondément.
(1.5) Benoît Richard
(Alien8 - 2005)
Mademoiselle
K ep
Mademoiselle
K
c’est une jeune femme, sa guitare et sa suite
basse-batterie. Un son un peu Lo-fi (façon Blur époque song 2 dont
on aurait dégommé toute production), des petites
histoires très personnelles, incisives qui parlent
de déceptions/ réflexions amoureuses et du regard
des autres sur la personne réelle ou fictive, de Mademoiselle K. Le grand potentiel de la demoiselle, c’est sa
voix, taillée pour le rock : âpre et légèrement
fissurée. Son efficacité : les textes. Ils
collent à la personnalité mais pêchent parfois
encore par excès d’enthousiasme. Un point à améliorer :
la richesse mélodique. Le rock plaqué est
finalement assez conventionnel et ne désert pas
forcément
la Belle. Néanmoins
, y’a quelque chose… On attend la suite. (3.0)
Denis Verloes
www.spleen-productons.com
Ecouter
à
l’ombre
The
Time flys - Fly
Suivant,
s’inspirant, (copiant) d’une voie tracée par
d’un côté les mélodies Lo-Fi des White Stripes, et de l’autre de groupes punk second couteaux style
Prefects,
Fly est un album heavy punk pop qui n’a aucune prétention si ce
n’est celui de creuser plus profond le sillon
d’un genre qui a (re)trouvé ses fans, et dont le I
should coco de Supergrass
était, à l’époque, la version pop propre sur
elle. Rien de bien neuf, ni de bien original à se
mettre ici sous la dent, si ce n’est une énergie
sincère et des coups de pieds à mettre dans les étagères
de nos chambres. Pourtant, à moins d’être
(re)devenu inconditionnel du genre, aussi vite écouté
qu’oublié, à l’exception du foutrarque teenage
tears beach
boysien . (2.5)
Denis Verloes
(Birdman
records/Chronowax -
2005)
The
Young gods - XX Y(ears)
20
titres, vingt ans de carrière… Un double best of
pour ce trio suisse apparu au milieu des années 80 ;
né de la scène rock
industriel et de l’électro. Un groupe qui a réussi,
à l’époque à intéresser une scène mouvante à
son électronique encore balbutiante, mais beaucoup
plus charnelle et « biologique » que
nombre de productions de l’époque (Front
242), dans un genre sans instrument acoustique.
Oui mais… 20 titres compilés, 20, vingt années…
on comprend bien la démarche qui ne nous dispense
pas, d’ailleurs, de certaines longueurs. Car
certains titres semblent avoir pris de l’âge avec
difficulté et auraient sans doute gagné à disparaître
de la compilation. 20 remix du groupe, c’est
encore plus…
D’autant qu’on a du mal à y repérer les
quelques perles de remixeurs qui auraient pu y
apparaître. Malencontreusement cela ressemble plus
à un argument marketing qu’à une véritable
valeur ajoutée artistique. Soit 40 plages d’un
groupe qui « a vécu » et dont, à
l’exception des fans, on se demandera avec étonnement
pourquoi il fait l’objet, aujourd’hui, d’une
telle compilation mastodonte… (2.5)
Denis Verloes
Pias
- 2005 (Site
officiel)
The
Wilderness - Wilderness
Difficile
de décrire le genre
dans lequel officie The
Wilderness. Post punk, post post post punk à
tendance aérienne, clin d’œil antinomique aux
classieux Interpol
et Radio 4 en provenance des Etats-Unis ? Toujours est – il que Wilderness
est un album somme d’une démarche et d’un son
particulier, qui ne laisse pas indifférent. Soit on
aime, soit on déteste. Pas de milieu. Il y a
d’abord cette guitare sous mixée, aérienne (façon
U2, mais U2
quant à lui, surproduit) et pleine de delay qui se
dilue en lave sonore de titre en titre sans se préciser
jamais, relayé de ci de là par des trouvailles
sonores. Il y a cette basse presque invisible mais
dont les effets sont quasi physiques. Cette batterie
par opposition étonnement claire dans les coups de
caisse et de splash, qui se pique presque de jouer
les meneuses. On songe à Joy Division pour l’atmosphère, mais seulement pour l’atmosphère.
Puis la voix du fontman vient poser un phrasé plus
qu’un chant, haut perché et erraillé, sorte de John
Lydon façon P.I.L
mais qui, alors, aurait troqué sa rage image de
marque en diatribe avec un parterre à conquérir.
Une voix au mode narratif dupliqué au fil des 10
titres. On aime ou on déteste. Seconde option pour
votre serviteur qui trouve qu’elle lasse et
pourrit l’album. (1.0) Denis
Verloe
Jagjaguwar/Chronowax - 2005
Les
rythmes Digitales - Darkdancer
Si
Darkdancer en avait fait sourire quelques uns
à l’époque où le revival 80’s commençait
seulement à sévir (on voit où on en est
maintenant !), on se rend compte que six ans
après sa sortie initiale, l’album n’a pas pris
une ride. Mieux il s’est bonifié avec le
temps ! Et d’ailleurs ce n’est pas un hasard si
Stuart Price, alias Jacques Lu Cont, est
aujourd’hui un producteur recherché, puisque même
Madonna s’est attachée ses services pour ses récents
albums. Aujourd’hui agrémenté d’un cd bonus
comprenant des remixes et des vidéos, Darkdancer
ressort chez les disquaires. L’occasion pour
ceux qui seraient passés à coté de ce petit phénomène,
de jeter une oreille à cet excellent album. (5.0)
Benoît Richard
(Wall
of sound/pias - 2005)
Big
Shug - Who’s hard ?
Comme
il est dit dans le disque : Big Shug
fait partie de la Gangstarr Foundation. Un MC
qui est d'abord apparu ici et là dans quelques
collaborations avent de faire paraître
aujourd’hui son premier album Who’s Hard ?, sous
le haut patronage de Gangstarr. Avec
une production confiée à Dj Premier hormis quelques titres produits par The
Alchemist, l’album déroule un hip hop solide
mais de facture très classique. Sur un flow
efficace et bien posé, on découvre des samples
habituels (soul, blaxpoitation…). L’ensemble
sonne par moment old-school. Au final, un album
assez inégal mais malgré tout plaisant à
écouter. (3.0)
Benoît Richard
(Sure
Shot Recordings/pias - 2005)
Arno
- Live in
Brussels
Arno
fait partie des figures incontournables de la
chanson francophone. Et comme tous les monstres,
quand il monte sur scène on l’aime ou le déteste.
Il n’y a pas de demi mesure. Sa voix rappeuse
jappant des paroles en français tintées d’un léger
actent flamand, Arno
est viscéral. Dans le feu des projecteurs, il donne
sans concession, généreux et torturé. Et s’il
ressemble surtout au poivrot du troquet d’en face,
vissé sur une chaise haute, une fois que les notes
s’envolent, c’est une étoile qui s’illumine.
Accompagné d’un simple piano à queue, d’un
guitare et de quelques notes d’accordéon, son
talent se déchaîne. Arno
est blues, Arno
est Jazz, il est surtout Rock&Roll dans ce
melting pot de ses meilleurs tubes agencés de façon
homogène. L’auditeur est scotché, immédiatement
plongé dans le monde d’Arno.
On s’y croirait !!! (5.0)
Hervé
Verloes
(EMI
- 2005) www.arno.be
Anis
- La chance
Anis
ne sent pas le pastis car Anis n’est pas
né dans le sud mais dans la banlieue parisienne,
même si ses origines sont du coté des terres
ensoleillées. Il se raconte dans cet album sans se
la raconter avec son accent, sa gouaille, ses
musiques un peu jazz, un peu manouche, un peu
reggae, son coté séducteur qui en ferait presque
une sorte de nouvel Henri Salvador. Quoi
qu’il en soit un premier album bien sympathique
pour un artiste qui ne manque pas d’attraits. (3.5)
Benoît Richard
(Virgin
- 2005)
Jumbo
Jet - elle m’a dit d’aller siffler lao sur la
colline
Voici
le projet bien singulier d’un musicien liégeois
nommé Jean-Michel Leclerc qui présente ici un
album dans lequel il a retravaillé au laptop des
sonorités rapportées d’un voyage au Laos en
2004. Au-delà
de la simple curiosité musicale et du coté world
music que peut revêtir ce genre de projet,
l’album dégage une vraie fraîcheur et une
manière toute particulière et très libre
d’appréhender les sonorités exotique. Mélange
très digeste d’électronica et de world music, elle
m’a dit d’aller… (malgré sa courte
durée) se révèle passionnant de bout en bout,
proposant ainsi un album rare, sautillant, léger et
fort charmant comme l’électronica nous en offre
rarement. Une vraie découverte ! (4.5)
Benoît Richard
Carte
postale records - 2005
Dj
Hell - Best of Hell
Dj
Hell, c’est le DJ, producteur incontournable
et patron du label Internationnal Deejay,
artisan du son electro techno, body-music et tout ce
que vous voulez… qui a su donner leur chance à
des gens tels que Miss Kittin, The Hacker,
Fischerspooner ou Vitalic.
Aujourd’hui il présente une petite anthologie ses
productions techno avec un double cd dans lequel il
revisite ainsi ses treize années d’activités.
D’abord avec un premier cd : Grossenwahn
1992-2005, compilation de ses plus fameux
morceaux, et ensuite avec Automation Durch
monotonie, assemblage judicieux et passionnant
de relectures de titres originaux du maître
signées Superpitcher, Peter Kruder ou
encore Dave Clark. Les amateurs du son Gigolo
seront une fois encore plus que comblés. (3.5)
Benoît Richard
(Gigolo
records - 2005)
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