Oasis
- don’t believe the truth
A
l’heure d’établir nos bilans d’écoute de
l’année 2005 on se rend compte qu’on revient
plus que la raison ne l’impose, du côté des frères
terribles de Manchester. Enterrés après deux
albums sans grande âme, et ressuscités un peu trop
rapidement par les fans après un Heathen
Chemistry en demi-teinte ; on a prêté une
oreille timide au don’t
believe the truth, à sa sortie, précédée du
single ravageur Lyla
(sur lequel on avait honte, à l’époque, de dire
qu’on sautillait discrètement quand on était
seul à la maison, comme au bon vieux temps de la
britpop). Et puis, à l’heure du palmarès 2005 ;
à l’heure des groupes en the qui revisitent le répertoire
punk et ces autres qui pillent les Cure, on révise notre jugement hâtif. On repense à ce concert de
l’Olympia où des titres comme Meaning
of soul et Mucky
Fingers, électrisés, ne déméritaient pas
franchement à côté des standards des deux premier
opus. Et on se dit qu’à défaut de produire un
disque vraiment définitif (qu’il ne faut peut-être
plus attendre d’eux), le quatuor renaissant a au
moins réussi à produire un très bon album de pop
anglaise, bien évidemment connotée Beatles
(soit hors mode actuelle) et sonnant très Oasis.
Et que ce n’est déjà pas si mal en fait. (3.5)
Denis Verloes
Epic/SonyBMG
- 2005
Missil
- Mash up
Elle
est plutôt jolie… et on sait que ce n’est pas
un critère musical valable. Même pour un DJ. Elle
porte le survêt’ fashion et affiche dans son Mash up un véritable goût pour la mixité musicale à tendance hip
hop. Son disque est une véritable armée en marche
et une machine de guerre bien huilée (=> Missil ?)
Ca débute par du hip-hop propre sur lui ca musarde
vers le dancehall d’Elephant
Man et ça assène à coups de breaks plus électroniques, Ca
martèle sur 6 plages et ça laisse l’auditeur
hagard dans le monde du reggae et des psychotropes
aux vertus anesthésiantes, avec un Rodney P, déchaîné et une
finale sur le lit d’hôpital en dub de
Butch
Cassidy. Un instantané malin de ce que devrait
être le dance-floor contemporain si il
s’extirpait de ses vieux tics rassurants et de ses
David Gueteries.
(3.5) Denis
Verloes
www.discograph.com
- 2005
Bloc Party - Silent alarm remixed
Allez
on s’en reprend une petite dose pour
la route. Le
groupe qui surclasse dans notre cœur toutes les
sorties pop rock de l’année, s’est offert comme
il se doit « marketing-ment » parlant,
son lot de remixes pour les fans. Rien de bien
nouveau sous le soleil si ce n’est le plaisir pour
les indécrottables de récupérer une « rawette »
comme on dit à Bruxelles, un rabe de son groupe
préféré. Rien de bien transcendant donc sur cet
album pourtant bien sous tous rapports. Mention
spéciale à la relecture de M83 de The pionneers qui
mélange les deux univers de fort belle façon (on
dirait un Cure époque Judge dredd
avec un surcroît d’intensité) ; à Automato
qui transforme les gimmick sur un
price
of gasoline façon pop sautillante et
électronique; à Luno
qui se punkise terriblement bien au passage de Death
from above et à Nick
Zenner qui s’approprie un Compliments
de fort sombre mais classe façon. (3.0) Denis
Verloes
La
chro de Silent Alarm, V2
France/Wichita,
Le site officiel
Ricaine
- The Clarity of distance
Ricaine est une formation australienne qui propose
un nouvel album puissant et électrique dans la lignée
de ce que pouvaient faire à une époque des groupes
ayant pour nom Helmet, Fudge Tunnel, Shellac,
Therapy, Unsane ou Jesus Lizard.
Sans rien apporter de bien neuf par rapport à
toutes ces formations, le trio de Melbourne se lance
dans un rock hardcore, tendu, sur le fil du rasoir,
avec riffs de guitares acérés et grosse bass/batterie.
Slam et pogo garanti en concert ! (3.0)
Benoît Richard
www.ruminance.com
- 2005
Ego
- Wendy Comes
Avec sa pop baroque, parsemée de touches électroniques,
aux réminiscences 80’s et influencée par des
gens tels que Japan ou Brian Eno, Ego
nous ramène avec plus ou moins de bonheur du côté
des années 80. Malheureusement le son sent un peu
trop le home-studio et la musique assistée par
ordinateur. Les chansons sont assez peu
convaincantes et semblent un peu datée (On pense
parfois à Thiéfaine). Bref un projet
ambitieux au départ, pour un résultat final plutôt
décevant. (1.0)
Benoît Richard
www.egomusic.fr
- 2005
Signature
X ep
Comme beaucoup de formations actuelle, Signature x mélange
allégrement rock et musique électronique, mais
avec ici un coté "indus" qui ressort dans
la plupart des compositions. Le groupe chante en
français des textes qui se marient assez bien à
leur musique sombre et mécanique. Un univers à découvrir.
(2.5)
Benoît Richard
autoproduction
- 2005
« O »
- Numéro O
Pas
banale la musique de « O ». Des
guitares triturées ou de jolis arpèges, des
machines et des accidents composent l’essentiel de
cet album. Abstrait et chaotique, l’album prend
l’auditeur à rebrousse-poil avec des compos dont
on ne sait jamais ce qu’elles nous réservent
d’une second à l’autre. Inclassable, expérimental,
Numéro 0 est une sorte d’ovni
musical sympathique auquel on souhaite tout plein de
bonheur pour la fraîcheur et la liberté qu’il dégage.
(3.5)
Benoît Richard
www.antennarecords.com
- 2005
Mano
Negra - Out of time (DVD)
Les
nostalgique du rock alternatif des années 80 vont
en avoir pour leurs ronds : un double DVD Out
of Time vient retracer la carrière du groupe
originel de Manu Chao. Au programme 6 heures
d'images rares et inédites, plus un du Best of
Ultime (1989-2005) pour découvrir ou simplement se
remémorer une époque, un son et un groupe qui
tenait le haut de l’affiche dans la seconde moitié
des années 80, aux cotés des Garçons Boucher
de Berurier noir et aux groupes à rangers. (4.0)
Benoît Richard
EMI
- 2005
Kaly
Live Dub - Repercussions
"Le dub a encore de beaux jours devant lui".
C'est un peu la remarque que l'on se fait à l'écoute
de nouvel album signé Kaly Live
dub.
Loin du Dub à la papa, ce combo lyonnais mets des
épices dans le son et nous offre un cosmo-dub
passionnant dans lequel on découvre que les grosses
bass et les overdub se marient parfaitement avec
toutes sortent d’expérimentations sonores
possibles et imaginables. Avec ses interférences
orientales, Repercussions s’avère être un
album d’une grande richesse, tant rythmique
qu’harmonique, auquel les amateurs du genre
accorderont sans aucun doute toute leur attention. (4.0)
Benoît Richard
PIAS
- 2005
Drunk
with joy - Sound living
Mila
& Kris jager, deux allemand d’origine basés
à Londres sortent leur premier album sur la
structure Maze records. Mélange de trip hop à la
sauce 4AD (on pense parfois aux belges de Hooverphonic
ou à Tanita Tikaram), avec quelques
accents coldwave, d’autres plus franchement électro,
l’album Sound Living nous ramène au début
des années 90 avec un pop sensuelle à la beauté
froide et plutôt réussie. Car si souvent ce genre
d’album sent le réchauffé ou le toc, ici c’est
vraiment un esprit l’authenticité qui souffle sur
les morceaux. Arrangé sobrement, mais se permettant
quelques folies par endroit, Sound living se
révèle être une jolie surprise. (4.0)
Benoît Richard
www.drunkwithjoy.com
- 2005
Time
- Litterature
un
album de hip hop sorti de nulle part débarque en
cette fin d’année sur nos platines. Et c’est
une bonne surprise. Car le hip hop de Time se
rapproche, dès les premières écoutes, d'un style
proche notamment par des gens comme Anticon.
Mêlant allégrement samples et instruments
traditionnels, Time se démarque de la
production habituelle par un aspect lo-fi, un son
sec et flow débridé, très plaisant. Samplant du
jazz comme du classique, n’excluant jamais les
sonorités électroniques, Time nous offre un
album coloré et réussi dont on espère bien en entendre
parler au-delà de ces quelques mots. (4.0)
Benoît Richard
www.dirtylaboratory.com
- 2005
Dj
Click - Labesse
Après
un album en compagnie de l’actrice Rona
Hartner,
Dj click revient aujourd’hui avec un album
regroupant à la fois des compositions originales de
ce musicien amateurs de sonorités orientales, et
des titres de sa sélection, remixés ou non pour
l'occasion. De ce voyage cosmopolite, de Marrakech
à Istanbul, en passant par Paris ou Londres,
on découvre des noms connus (Magic malik, High
Tone...) et d’autres moins, mais non moins intéressants.
C’est ainsi que l’on se régale de ces musiques
électroniques épicées aux sonorités orientales
qui donnent au final 15 titres parfaits pour la danse
du ventre mais aussi pour découvrir l’orient, et
des contrées musicales si peu fréquentées
habituellement. (4.0)
Benoît Richard
www.nofridge.com
- 2005
Current
93 - Judas as a black Moth
homme-orchestre
à la tête de Current 93 et ancien membre de
Psychic TV et 23 Skidoo voit
aujourd’hui sortir une anthologie de son projet,
retraçant son parcours depuis sa création en 1982.
Affilié à plusieurs genre musicaux indé tels que
l'apocalyptic folk, l'indus ou le le gothique, Current
93 s’est toujours singularisé par une musique
radicale, des textes très sombres et poétiques. On
découvre ainsi à travers ces 32 titres, All
Pretty Little horses chanté par Nick Cave
et Shirley Collins, des versions live de Alone
et Sleep has his house. David
Tibet : un musicien auquel rendent
hommage, à travers le livret, des artistes aussi
importants que Will Oldham, Antony, Devandra
Banhart ou encore Marc Almond. Une manière
de saluer un artiste hors-norme, hors du temps, qui
a su inspirer le respect par sa constance et son
parcours.
(4.0)
Benoît Richard
Sanctuary
records - 2005
Shora
- Malval
Shora
est
une formation post-rock suisse formée en 1999.
Composé de 4 membres, le groupe propose un
post-rock très classique mais pas dénué d’intérêt
pour autant. Sur 4 longs morceaux, on découvre une
musique intense qui alterne passages calmes et
passages plus soniques.. dans la grande tradition du
genre. C’est seulement sur le dernier titre que le
groupe se démarque de ce schéma avec une
composition plus ambiant, plus intéressante aussi,
dans lequel on découvre des nappes de synthé, des
larsens de guitares, puis une voix féminine qui vient
clôturer joliment l’ensemble. (3.5)
Benoît Richard
www.conspiracyrecords.com
The
Fleets
- s/t
Formation
parisienne, The Fleets est un jeune groupe
tout juste âgé d’un an. Ce disque éponyme est
leur premier album, entièrement auto-produit. Et
c’est peut-être cela la plus grande faiblesse du
groupe : le manque d’une production de qualité.
Car autrement, tout tient plutôt bien la route. Oh,
rien de bien révolutionnaire. Un pop-rock efficace
(guitare, basse, batterie), qui rappelle beaucoup Eiffel,
des chansons immédiatement mémorisables (Writing
a Letter, Life Plumbers, Turn Off The Lights) et
un titre pas complètement abouti mais qui pourrait
être les prémices d’un grand morceau (The
Meeting). Bref, un disque sympathique. Avec des
moyens financiers plus grands, sur qu’on entendra
un peu plus largement ce groupe qui mérite d’être
découvert. (2.5)
Olivier Combes
www.the-fleets.com
- 2005
Glasnost
- Glasnost Ep
Trois
titres. Ni plus ni moins. Mais trois titres
prometteurs pour ce groupe de Charente Maritime.
Certes, le rock est fondamentalement basique. Mais
comme ils le disent eux-même, il est « bien
quand même ».
Sorti
en mai dernier, cet Ep précède un album qui
devrait voir le jour en février prochain. Et à en
croire des morceaux comme Young Berry Jam, No
Advice (voire le titre caché très acoustique),
totalement emballant et efficaces, il n’est
pas exclu de réentendre parler de Glastnost
dans les mois qui viennent. On parie ? (3.5)
Olivier Combes
http://glasnost.news.free.fr
- 2005
Un
Homme et Une Femme Project
- La Seconde Ep
Luke
aura fait du mal. Ce pseudo groupe qui dit faire du
rock alors qu’il joue dans la cour "variété
française" aura influencé (en mal) bon nombre
de groupes. UHUFP en est malheureusement
l’exemple parfait. Si on arrive à penser à Eiffel
de temps en temps (10 jours en mai), ce qui
est un moindre mal, cet Ep de 4 titres fait surtout
penser au combo auteur de La Tête en Arrière,
du riff de guitare à la voix qui en fait cent fois
trop en passant par les textes à la limite de
l’insipide.
Plutôt
bien produit par Emiliano Flores (Encre, Domotic),
La Seconde Ep reste un disque de « rock
français » comme on dit, sans grand intérêt.
En
clair, pour peu que l’on aime Luke et ce genre de
groupes, on écoutera avec attention ce disque.
Sinon, on passera son chemin. Et vite. (1.5)
Olivier Combes
Kill
the young - Kill the young
Le
chanteur a une voix qui oscille régulièrement
entre celle de Morissey,
peut-être un des effets du Manchester où ils ont
établi résidence, et les énergies des disparus Marion.
La
musique oscille continuellement entre pop/rock et
rock/grunge. Les guitares sont en continuel fuzz (même
son même octave ou presque), et les mélodies sont
régulièrement accrocheuses quoiqu’un peu trop
aguicheuses pour être réellement honnêtes. On
apprécie moyennement, se disant que l’uniformité
du son, la relative vacuité des paroles, et la répétition
ad libitum de la même recette en font un groupe
pour les djeun’s et un produit de consommation
ultra rapide. On attendra un second album ou une
disparition dans les limbes de l’oubli pour se
prononcer réellement.
(2.5) Denis
Verloes
Blip
/ Discograph
- Site
officiel
Neko
- Ghost tracks
Avec
un
genre très largement usité : le post rock énervé
Mogwaïen
pétri des tics du genre, déboule Jukebox
première plage du EP. Maîtrise du ton, du format,
de la technique, des accords, mais
pas de véritable personnalité. Puis le son
s’arrondit et le propos se précise oscillant
entre sonorité Sonic
Youth et un brin de pattern Jazzy comme
subliminalement distillés dans les compositions. Un
soupçon d’électro aussi, intimement mélangé à
toute l’histoire du rock « à l’ancienne »
et qui
s’invite dans le son post rock du groupe.
L’originalité n’est pas de la partie certes, et
on regrette juste que Neko
ne parvienne pas encore à vraiment apposer sa
« touch », sa patte, qui fasse décoller
ce EP de très bonne facture de la très bonne démonstration
de genre au super bon single de groupe au son déterminé
et reconnaissable. Mais gageons que ça ne saurait
tarder. (3.5) Denis
Verloes
autoproduit
Vegastar
-
Un nouvel orage
Chouette,
chouette les Kyo
ont troqué leurs baggys
et leurs cheveux pas coiffés pour une forme nu metal
et la mèche gominée. Le son fait légèrement
penser à euh…Linkin
Park, mélange de métal hurlant et de technique
chirurgicale du son. Mais si on trouve une forme
d’efficacité dans la musique adolescente des Américains,
la version française est atterrante. Les paroles
sont pourries, les gimmicks au moins mille fois entendus,
l’originalité en berne.
Amateur
de musique, passe ton chemin. On dirait qu’Obispo
leur a rédigé les textes… et c’est franchement
la pire écoute de ce début d’automne. On ne
comprend pas le buzz
autour de ce groupe. Mais franchement, vous êtes sûrs
que ce n’est pas Kyo
déguisé ? (0.0)
Denis
Verloes
EMI
- 2005
H.F.
Thiefaine -
Scandale Mélancolique
On
gardait jusque là une certaine sympathie pour Hubert-Félix.
Son côté vieil anar’ ses premiers opus tout en
nuages de fumées odorantes et parfois hallucinogènes,
sa capacité à parler du quotidien trivial avec des
mots de poète surréaliste… Bref une empathie de
vieux pote qu’on retrouvait au bar de ses nouveaux
disques avec le sentiment de toujours rester en
terrain connu à défaut d’être surpris. Scandale
mélancolique voit grand. Plus grand. Une
orchestration de grand orchestre, des arrangements
grandioses bien qu’un peu convenus, des paroles
qui oscillent entre amour courtois mais fripon
et idolâtrie des femmes. Finalement beaucoup moins
mordant que ses précédents opus. Ceci expliquant
cela, Thiefaine
jouit dès lors d’un coup de projecteur médiatique
qui le sort de l’ornière indé
où il aimait à se tâcher les chausses. Hasard,
dessein ? Volonté de classement de sa maison
de disques dans le bataillon de la nouvelle chanson
française ? Est-ce anodin aujourd’hui
d’inviter Cali
en duo ? Et ce même si ce duo un peu évident
donne Gynécées à notre sens le morceau le plus réussi
et meilleur rejeton lyrique de l’album. (2.5)
Denis
Verloes
RCA
/ SonyBMG
David
Grumel - Beaurivage
Un
jeu de piano classique, des cordes d’appui, des
sonorités trip hop auxquelles on imagine que Bardi
Johansson (l’Islandais
de Bang Gang et de Lady &
Bird qui a participé à la réalisation de
l’album) a apporté sa patte… C’est le tableau
neigeux, mélange de France arty et de terres noires
d’Islande, que nous propose David
Grumel. Beaurivage
est classique, et sobre : la voix du pianiste
fait pourtant mouche. Le tout mêle adroitement le
piano jazz, les éthers de Air
enrichis à l’humain, et la pop soutenue sans
démériter par la voix de Grumel.
Album bande son d’un film de voyage, d’un road
movie esthétique, l’ensemble est plaisant et
s’écoute sans déplaisir, en bande de son de
bureau ou de dimanche d’hiver et vin rouge entre
potes quand bien même il ne s’agit pas là d’un
jalon indispensable de toute bonne discothèque, le
genre ayant déjà un petit côté désuet. (3.5)
Denis Verloes
Naïve
- 2005 www.davidgrumel.com
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