Jazzanova
- The remixes 2002 - 2005
Jazzanova a longtemps été plus reconnu pour ses remixes que pour ses productions personnelles. Et pour cause, très peu dans le style house/jazz n’ont atteint un tel niveau de perfection dans le travail de remix. Aujourd’hui paraît la suite du désormais classique Remixes 1997-2000 avec toujours ce son si particulier, ce groove, cette qualité de production, immédiatement reconnaissable qui ont fait la marque de fabrique de ce collectif berlinois. Une fois encore donc, on se laissera envelopper par la rondeur des instruments, par la tranquillité et l’incroyable douceur qui ressort de ces relectures de premier choix.
(4.0) Benoît Richard
Sonar
Kollektiv/discograph - 2005
Lords
of
Altamont
- lords have mercy
Mélange
de rock garage cher
aux Stones
et de punk acéré, les Lords
of Altamont déboulent avec un album incisif
qu’on rangera quelque part entre les Sex Pistols et les premiers Strokes,
sans jamais toucher une hargne aussi communicative
que les premiers, ni les gimmicks rock bien torchés
des seconds. Un rock qui déboule, qui débouche les
conduits, un peu pataud un peu lourdaud, direct,
jouisseur, et qui s’élance à tombeaux ouvert sur
une route balisée en d’autres temps par le hard
rock de biker ou de trucker. Une route regoudronnée
au goût du jour au gré de la mode musicale et du
flair de la maison de disque. Ca ne frappe pas
toujours juste, mais ça frappe toujours fort, et si
trouve un jour le single, ça fera mal. En
attendant, c’est un palliatif intéressant au hard
rock. (3.0) Denis
Verloes
(Fargo
/ Naive)
Elysian Fields - Bum raps & love tapes
Evoluant
toujours dans un monde brossé au pastel gris foncé,
Elysian
Fields continue à faire le tour d’un univers
(un peu trop?) balisé. A l’instar du fumeur émaillant
la pochette, Elysian
Fields est rentré dans un bar un peu sombre, un
peu glauque, et plein d’habitués où une toujours
aussi charismatique et belle chanteuse (à voir en
live absolument tellement elle conquiert son
public!) pratique un rock un brin hypnotique, un
brin jazzy, un brin froid où on retrouve les
caresses glaciales et aériennes des plages sonores
du passé, mais plongées dans un univers encore un
peu plus sombre, plus expérimental… la faute au
bar?
En ressort un album qui ravira sans doute
plus les fans que les nouveaux auditeurs, qui présente
quelques similitudes avec PJ
Harvey (sans les gimmicks) ou la pop éraillée
de Drugstore.
Un album qui gagnerait sans doute à respirer
un peu, mais d’où émergent quelques perles un
peu sales à l’instar de set
the grass on fire, seconde plage du disque et
bon résumé de l’ambiance globale de l’album. (3.0)
Denis Verloes
Naïve
– site
officiel
Cellar door - Shell home
Second
autoproduit pour ces lyonnais qui pratiquent une
musique, mélange de mélancolie folk, de bidouilles
ou autres bleeps électroniques et de guitare déposée
en surimpression. Le résultat nonchalant est
d’une unité sans faille et la production fait
bonne figure: une chance que la guitare préhéminante
soit une volonté assumée. Sur ces ballades, un peu
tristes, relevées à coups de craquements et autres
petits loops discrets, se pose la voix de Sandra ;
organe à
mi chemin entre la fêlure de Beth
Gibbons et la discrète folie de Kate
Bush dans les années 80. On songe évidemment
aux sus-citées pour évoquer shell
home mais tout cet éther, électronisé à
petite touches, convoque aussi le spectre élaboré
par les Belges de Hooverphonic,
dans leurs versants les moins « dance ».
Cellar door
a donc définitivement trouvé un style, il manque
peut-être à cette porte de cave bien sous tout
rapport d’abriter l’un ou l’autre squelette ou
passion inavouable pour que la particularité du
groupe devienne frappante et marque véritablement
l’attention au fil de tout l’album. (3.0)
Denis Verloes
Autoproduit
– le
site officiel
2K6
- The Tracks
2K6
ou comment quelques poids lourds du hip hop actuel
mettent leur groove et leur flow au service du jeu vidéo
de Basket NBA 2K6. Gros coup de pub
marketing ou vraie démarche artistique en vue de gâter
les amateurs éclairés de hip hop ? Les
deux serait-on tenté de dire. Sachant que street
Basket et hip hop ont toujours fait bon ménage, il
paraissait logique de retrouver un jour sort et
musique associés au sein d’un disque. Musicalement
loin d’être négligeable, la compilation réunit
des noms tels que The Roots, Common, Redman,
RJD2, Blackalicious, Aceyalone,
Aesop Rock. Bref du solide et du confirmé !
Au total 14 titres tous aussi efficaces les uns que
les autres représentant différents courants du hip
hop actuel. Bref, il ne vous reste plus qu’à
sortir les ballons oranges, les shorts flottants et
les Ghettoblasters ! (4.0)
Benoît Richard
decon/pias
- 2005
Lafayette
Young - Home recordings
Parallèlement
à ses activités au sein de groupe New Pretoria,
Lafayette Young compose dans son coin une pop
mélancolique aux accent country de bien belle
facture que l’on découvre aujourd’hui sur un
album autoproduit, et en téléchargement libre. Et
il serait dommage de se priver d’un tel cadeau
tant la musique de ce parisien renferme en elle des
qualités indéniables. Avec ces mélodies superbes,
cette voix profonde et tranquille, cette guitare
cristalline et ces quelques arrangements
aussi discrets que réussis, on souhaite à Lafayette
Young la plus grande reconnaissance possible. (5.0)
Benoît Richard
Autoproduit
- 2005 / www.french-toast.org
/ télécharger
les chansons ici
The
Strugglers - You win
On
n'attendait plus de crooner façon nouveau western
en cette fin d'année 2005, et pourtant Brice
Randall Bickford est arrivé sans son cheval
mais avec les Strugglers pour nous servir son
troisième album au bon goût de feu crépitant dans
le cheminée en cette période où un rien parvient
à nous réchauffer. Avec
une voix qui rappelle à la fois celle de Will
Oldham et… Eddy Vedder de Pearl Jam,
on
découvre une musique country avec banjo, mandoline,
violon et Rhodes. C’est pas ce qu’on a fait de
mieux dans le genre, mais ça a le mérite d’être
authentique, franc, sans manière aucune, et rien
que pour ça ce groupe et son album méritent bien
tout notre respect. (3.5)
Benoît Richard
www.acuareladiscos.com
- 2005 www.myspace.com/thestrugglers
www.thestrugglers.org
Eddy
Crampes - Where the fuck is Eddy Crampes?
Belle
découverte que cet album signé Eddy Crampes qui,
avec un folk décomplexé, lo-fi, très libre
et intimiste (on pense par moment au Dominique A
des débuts) nous donne à entendre des
chanson(nette)s faites à la maison, avec très peu
d’instruments. Une voix, une guitare et un quatre
piste constituent ainsi les principaux ingrédients
de cet album chaleureux avec lequel on passera
l’hiver bien volontiers. (3.5)
Benoît Richard
http://eddycrampes.free.fr
- 2005 www.myspace.com/eddycrampes
Machinchose
- Pas connus
Surfant
sur un vague « non sense »
ou « trop sense »
qui a enfanté ces deux dernières années les TTC,
Stupeflip
et autres Didier
Super ; Machinchose
vient poser ses petites histoires. Balançant entre
le jeu de mot malin ou juste pataud et les élucubrations
de sous la ceinture: le fendard dans
mon slip. On s’amuse, on irait bien reprendre
une bière dans les cafés étudiants et enfumés
qui sentaient le houblon de nos années
universitaires… Mais on se rend compte que n’est
pas Katerine
qui veut, et on se lasse en fait assez vite de
cet album marathon et de son « non art
fait art ». Amusant, rigolo, bien foutu
certes, mais sans grand autre intérêt que les fêtes
houbloneuses entre potes
à la sortie des cours. On doute de la possibilité
du groupe à tenir longtemps sur cette corde mi
graveleuse mi absurde, mi triviale et sur cette
formule musicale un peu calibrée, qui montre ses
limites au
bout de quelques titres et rend l’écoute de tout
l’album quasi indigeste… comme la galette qui
vient après l’excès de bière en fait. Punk ?
(2.5) Denis
Verloes
La
cervelle / Productions spéciales – Le
site officiel
Helldorado
-
The ballad of Nora Lee
Une
voix de cow-boy, une rythmique qui prend la tangente
et une batterie ta-da-dam riche en cymbales. Un
nouveau Giant
Sand, si si y’a le vibrato et la réverb’ ?,
Un nouveau side project de Richard
Buckner, si si y’a un côté home made et pas
produit ?, un nouveau David
Eugene Edwards, si si
y’a des mélanges de folklore américain et
de rock bien torché?
un nouveau
Calexico ? non ? Ils sont Norvégiens
et marchent sur les traces des sus-cités avec
fougue et tics des formations arrivantes. Un peu
trop léché pour être très sentimental et spontané,
un peu pas assez produit pour faire péter les
bombes à gimmick. N’empêche avec son air de pas
y toucher et suivant une mode « terroir US »
déjà ultra usitée ces derniers temps, Helldorado
place un album honorable qui ne démérite pas par
rapport aux références citées ci-dessus ;
auxquelles ces viking ajoutent une couche rock pop
qui ne marque pas encore tous les buts qu’ils espèrent
(the black winds, so long ago) mais laisse présager de belles destinées
(helltown,
the ballad of
Nora Lee) du coté du folk de cow-boy ou du rock
plus FM
de REM
façon Monster (rock your soul)
ou à tendance surf. (3.0)
Denis
Verloes
Glitterhouse/Differ-ant
- 2005
Le
coq -
tête de gondole
Thierry
Lecoq est nantais, ce qui tend à évoquer dans
notre esprit les Katerine
et autres Dominique
A, avec lesquels il partage indubitablement
quelques similitudes. Notamment la voix qui hésite
entre chant et déclamation et l’écriture réfléchie
de textes en Français. A ce titre, tête de gondole joue donc dans la cour des Français sus-cités.
Pourtant, est-ce la musique qui hésite entre folk
à guitare et electro sans vraiment accrocher
l’oreille ? les paroles qui manquent un peu
d’immédiateté sous l’écriture ? les thématiques
déjà usitées ailleurs avec succès et originalité ?
le manque de second degré ? un je ne sais quoi ?
Toujours est-il que l’album défile à nos
oreilles sans véritablement nous irriter, mais sans
jamais nous emballer où nous faire revenir en arrière.
Très propre sur lui, et bien sous tout rapport il
n’a malheureusement aucune touche ni de génie, ni
de folie. (2.5)
Denis Verloes
saravah/socadisc
-2005 - Le
site de l'artiste
The
Marxmallows -
Everyone hates…
Sans
démériter ni même que l’on puisse soupçonner
leur origine hexagonale, les Marxmallows
balancent lors galette surf-punky-rock aux accents
américains. On songe de suite au Green
day de basket case qui auraient écouté les premiers Millencolin et seraient restés bien indé. A toute vitesse, emballé
en moins de 30 minutes, les Français envoient leur
bonne dose d’énergie et de speed. On regrettera
la production un peu trop léchée qui rend la rage
moins brutale et l’ensemble plus pop que juste acéré.
Et s’il manque encore le single qui les propulse
en radio, au moins on se rend compte que le plan
musical des Marxmallows
est quant à lui très bien défini et le sujet maîtrisé.
Une vraie belle alternative aux vertes journées américaines.
(3.0) Denis Verloes
ww.sts-network.net
- 2005
Starsailor
- On the
outside
Malheureusement
Starsailor
ne changera plus et c’est bien dommage.
Rien de neuf à l’ouest : James
Walsh chante toujours aussi bien, il est
toujours aussi beau gosse,
les riffs sont propres, pops et se retiennent
toujours en deux seconde et demi. La réverb’
est branchée
et les distos tapageuses sont à leur place… et
puis ? Et bien, et puis,… rien. Pour son
troisième album, le marin interstellaire s’épuise
et dégonfle
comme un soufflé
au fromage, un ballon de baudruche. Là où
Love is here leur premier opus, était apparu
comme une véritable révélation, une voix différente,
des mélodies pops originales et un son
perso, On the
outside, lui, tombe grassement dans les travers
du formatage. Les
compos sont faciles et les textes pas trop profonds,
mais ce n’est pas grave puisque ça se place
parfaitement entre
deux espaces publicitaires radiophoniques. Silence
is easy, leur deuxième album, avait déjà
perdu en fraîcheur, mais avec cet dernière proposition du quatuor, on touche le fond :
10 morceaux, 35 minutes, 17 euros, quelques
sonneries pour mobile... heureusement ça passe vite
(2.0) Hervé
Verloes
EMI
/Capitol
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