Bidibop
- merry go round
Suite
à la séparation du groupe post-rock Un automne
à Lob-Nor, dans lequel il jouait en compagnie
de Sébastien
Roux, Vincent Nicolas, Lyonnais
d'origine, a monté son propre projet sous le nom de
Bidibop. En 2005 il nous avait touché avec
un étonnant premier album, Snapshot, sur la
structure belge carte postale records.
Il nous revient déjà avec
second opus, cette fois-ci chez optical sound,
quelque peu différent du précédent mais toujours
aussi très pur, très cristallin dans les sonorités
employées. Ici on découvre
une électronica plus orienté pop, un comme
on en trouve habituellement sur le label Morr
Music avec des gens comme genre Styrofoam
par exemple. Peut-être moins personnelle qu’elle
n’a plus l’être par le passé, la musique de Bidibop
gagne pourtant en souplesse, en maturité grâce à
une production plus ample, plus fine.
(4.0) Benoît
Richard
www.optical-sound.com /
www.bidibop.com
- 2006
Watine
- Dermaphrodite Derrière
une pochette assez laide, il faut bien l’avouer,
se cache le projet de Catherine Watine, une artiste à l’univers intimiste et très personnel que l’on découvre
à travers un album très réussi, entre jazz, folk,
pop, le tout saupoudrée d’une électronica très
fine.
Dernière
un production impeccable et de beaux arrangeants, on
découvre des pop-songs légères et mélancoliques
qui ne sont pas sans rappeler celles de Black Box
Recorder, le projet de Luke haines et Sarah
Nixey dont les intonations de voix
se rapprochent, par moment de celles de Watine.
Et l’on peut parier que ce disque arrive
jusqu’aux aux oreilles de programmateurs radio
respectables, alors une belle carrière s’annonce
pour la demoiselle Watine. (4.0)
Benoît Richard
Cat
Gang / www.watineprod.com
- 2006
J
Dilla - Donuts
Triste
sortie que ce nouvel album Donuts signé Jay
Dee aka J Dilla puisqu’elle coïncide,
quasiment jour pour jour, avec le décès de ce
dernier suite à une hospitalisation due à de
graves problèmes rénaux. Un album qui sera
l’occasion de saluer un très bon producteur de
hip hop associé durant ces dernières années au
plus grands, parmi lesquels on retrouve évidemment A
Tribe Called Quest, mais aussi De
la soul, Madlib, Q-Tip , Common,
Talib Kweli, Mos Def et plein
d’autres. Ce nouvel album constitué de deux cds
regroupe plus de quarante titres très courts,
essentiellement instrumentaux, constitués, la
plupart de boucles soul, blaxpotation. Si
l’exercice paraît un peu facile, un peu longuet
sur la durée et finalement assez banal, on préférera
plutôt retenir ses albums au sein de Slum
Village ainsi que ses différentes
collaborations, dans une discographie d’une
richesse que peu de producteurs hip hop peuvent se
targuer de posséder.
(3.0)
Benoît Richard
www.stonesthrow.com/pias
- 2006
V
- The revolution is now televised
Loin
du R’n’B que votre petite cousine écoute,
commercial et putassier, V, de son vrai nom Valvin
Roanne 2, propose un premier album dont le titre
est un hommage et un clin d’œil direct au fameux The
revolution will be not televised du nom moins
fameux Gill Scott Heron. Mme si on est pas
forcément fan du genre soul + R’n’B, on reconnaîtra
tout de même à ce garçon la volonté de faire un
album de qualité, sous la haute influence de Marvin
Gaye. Sensuelle, et chaleureuse, la musique de V
coule comme le miel, grâce à des arrangements
harmonieux et délicats qui devraient imposer le garçon
comme un sérieux prétendant au titre de meilleur
soul man de l’année. (3.0)
Benoît Richard
BBE/Pias
- 2006 Nicholson
- Modern
A
l’origine de la création du label Les
chroniques sonores, Nicholson est un duo
qui avec Kid Francescoli, et Quasoir se
posent en ambassadeurs de la musique pop
marseillaise. Si Julien Baer ou Daniel
Darc ne sont jamais très loin, Nicholson
ne doit pourtant rien à personne quand il s’agit
de composer des chansons pop, entre guitares saturées
et gimmicks électro. Douze titres au total, pour
album mélancolique, parfois amer, parfois irritant,
mais qui dégage une personnalité déjà très
marquée. A suivre. (3.0)
Benoît Richard
www.leschroniques-sonores.org
Nightmares
on wax - in a space outta sound
Figure
mythique du label anglais Warp durant les années
90, les Nightmares on wax font désormais
partie de l’histoire du trip hop au
même titres que Kruder & Dorfmeister,
Thievery corporation ou Massive attack.
Mais voilà, les années ont passé et le mélange
dub, reggae, bossa, electronica a laissé derrière
lui bien des chef d’œuvre, alors difficile
aujourd’hui de revenir avec un vieille recette, si
souvent usitée. Pourtant Nightmares on wax ne
s’en tire pas si mal que ça sur cet album, avec
ses samples jazzy, ses breakbeats ou ses rythmes
dubby. Mais même si l’album s’écoute sans déplaisir,
il ne dégage pas suffisamment de force et d’émotion
pour en faire autre choses qu’un banal album de
down-tempo. (3.0)
Benoît Richard
Warp/Pias
- 2006
Stereo
Total - Discotheque
Les
furieux et toujours très poilants Stereo Total sont
de retour avec leur électro-punk teuton qui
n’appartient définitivement qu’à eux. Après
un étonnant et réussi Do the Bambi, il se
lancent dans quelques relectures de ce dernier album
auquel il ajoutent une poignée de reprises de leur
choix. Comme ils ne font rien comme les autres, ils
vont taper dans des répertoires, aussi divers que
variés, parmi lesquels on retiendra, entre autres, Nico
ou Taxi girl .Un ensemble dansant et cohérent,
que l’on dirait tout droit revenu de l’année
1982. Un disque toujours à la limite du bon goût
mais qui a au moins le mérite de nous faire danser
en s’amusant. Et pour le coup on en demandera pas
plus. (3.5)
Benoît Richard
www.diskob.com
/nocturne - 2005
Bauchklang
- Many People
Voilà
le genre d’album qui ne se présente pas à vous
trois fois dans l’année. Imaginez une formation
composées de six autrichiens, qui ne composent leur
musique qu’avec leur bouches. Des Human Beat
box on appelle ça ! Et même si Bjork
a déjà rendu hommage à l’exercice avec son
album Medulla, reconnaissons à ces musiciens
le mérite d’être des pionniers du genre, puisque
leur premier album à eux date déjà de 2001. Même
si cette manière de composer parait limité sur le
papier, en réalité et à l’écoute de l’album,
le résultat va bien au-delà de tout ce que l’on
peut imaginer en matière de performances vocales. A
total 17 titres de pop-music, entre hip hop, ragga,
soul, drum’n’bass (oui c’est possible !)
qui risquent d’en étonner plus d’un. (4.0)
Benoît Richard
www.kleinrecords.com/nocturne
- 2006
The
Kings of jazz compiled by Gilles Peterson &
Jazzanova
Forcément
avec des pointures de la sorte, on ne risque pas de
tomber à côté, de se fader des titres sans intérêt
ou ressassés à longueurs de compilation comme il
en fleurit trop souvent dans les bacs de nos
disquaires. Composée en deux temps, cette sélection
fait d’abord la part belle aux vieilleries,
choisies minutieusement et avec goût par Mr Gilles
Peterson lui-même. Au programme : Bill
Evans, Charlie Minus ou John Coltrane...
rien que ça. Dans le second volet, le duo allemand Jazzanova
se penche sur un jazz plus contemporain dans lequel
on découvre notamment les sonorités électroniques,
les samples et tout ce qui constitue la part de
modernité dans le jazz actuel. Au total 20 titres
pour faire la balance entre les bases du jazz
d’hier et les précurseurs de celui
d’aujourd’hui. (4.0)
Benoît Richard
rapster
BBE/Pias - 2006
Todd Bodine -
Surfaces
La
techno minimale et ambient n’appartient pas
qu’aux labels allemands tels que Kompakt,
comme en témoigne ce premier album signé Todd
Bodine sur la structure Tresor à qui
l’on doit quelques-uns des plus fameux albums de
techno de ces dernières années. Même si l’album
paraît intéressant dans sa démarche, dans sa manière
d’aborder les sonorités et de les
combiner, l’exercice tourne vite en rond,
et finalement au bout de quelques titres on a
vraiment l’impression d’avoir affaire à une
musique pour jeux vidéo, tant celle ci semble
totalement désincarnée et vide de toute émotion.
Bref, dans le même genre on a connu mieux. (2.0)
Benoît Richard
Tresor/Notcurne
- 2006
Burnt
Friedman & Jaki Liebezeit - Secret rythmes 2
L’ancien
membre fondateur du groupe allemand de krautrock Can,
Jaki Liebezeit s’associe une nouvelle fois à Burnt
Friedman (par ailleurs membre de l’excellent Flanger
aux cotés de Uwe Schmidt mais aussi boss du
label Nonplace) pour de nouvelles
explorations sonores, à la croisée des chemins
entre le jazz/post-rock de Tortoise et une
musique plus dépouillée et tranquille, chère au
duo français Man. Une musique au fond assez
inclassable, emprunte de de minimalisme et de mélancolie,
renforcée par la présence du toujours très précieux
David Sylvian sur un des plus beaux titres de
l’album : The librarian. Accompagné de Joseph
Suchy à la guitare, le duo part dans des
directions souvent
intéressantes, essayant de toujours aller
vers des terres peu fréquentées, usant
d’arrangements audacieux, et dévoilant une
palette sonore très complète, très surprenante.
Dommage que l’on ressente assez vite une sorte de
monotonie au bout de 4 ou 5 morceaux, regrettant
alors que l’ensemble soit au final un peu
redondant et que la belle impression ressentie sur
les premiers titres ne soit pas confirmée par la
suite. (3.5)
Benoît Richard
Nonplace/Notcurne
- 2006
Seven
Dub - Dub Club edition
Alors
que jusque là le duo de frenchies Seven dub
avait excellé dans une musique deep house- jazz
avec deux albums plus que recommandables, (Bricks,
Rock it tonighht) , les re-voici avec un
album a dominante dub, dans lequel vient se lover la
voix chaude et sensuelle de Angelique Willkie,
dans un ensemble bien produit, cotonneux et clubby
à souhait. Malgré tout, très vite la lassitude
s’installe dans cet ensemble sans doute trop
propret, sans la moindre fausse note, auquel il
manque juste le petit grain de sable qui ferait de
cet album un objet de plaisir plus intense et moins
lassant. (2.5)
Benoît Richard
www.grooveattack.com/nocturne
- 2006
Nikitov
- Amulet
Etrange.
On écoute plusieurs fois les inflexions de la voix
de Niki
Jacobs, avant de se rendre compte que la jeune
femme à la tonalité très Rachel’s ou Sundays
chante en fait en yiddish. On se penche ensuite sur
les instruments acoustiques qui composent cet album
avec l’immédiateté apparente du live : Jelle
van Tongeren, de Haarlem, y joue du violon, Adam
Good, le New Yorkais, de la guitare sêche, Jason
Sypher, le Brooklynois, de la basse acoustique.
Le résultat est très proche du jazz manouche dont
l’étendard était et reste Django Rheinhardt, et aussi des musiques folk aux accents d’Europe
de l’Est. L’album, étonnement, ne verse
pourtant jamais totalement ni dans la stricte
musique du monde, ni dans le Jazz auquel Nikitov s’abreuve pourtant allégrement. Non. Les Hollando-Américains
ont trouvé, sans doute par le média de la voix de
sa chanteuse angélique, une manière apaisante d’évoquer
le monde, d’y chiper des sonorités lénifiantes,
de mélanger la tradition et une certaine modernité.
A la croisée des chemins entre Dead
can dance, Rachel’s
et Kusturitza. Efficace. (3.5) Denis
Verloes
Chamsa
records. Le site
officiel
Ecouter
Di
Mizinke Oysgegebn, Yankele,
Reyzele
Fedaden
- s/t
Issu
du label Nacopajaz Records, Fedaden
est également membre du groupe Del Wire. Sur
ce premier opus, il nous propose musique à cheval
entre le hip hop et l’électronica, mais pas
seulement, puisque d’un titre à l’autre,
l’album nous emmène dans des directions toujours
nouvelles, nous laissant goûter aussi bien à
l’ambiant, qu’à la bossa électro, avec
toujours ce souci de d’apporter du sang neuf,
notamment dans
les boucles utilisées. Aussi
proche de l’électronica abrasive de Prefuse 73,
que de l’abstract hip hop de Dj Cam,
Fedaden lâche un album puissant, étonnant,
aux arrangements et assemblages passionnants, qui
offre son lot de découvertes à chaque nouvelle écoute.
Un projet à suivre de très près. (4.5)
Benoît Richard
www.nacopajaz.fr
- 2006
Zul
- El Golpe de la Aguja
Initialement
publié en 2001, cet album est le travail du défunt
groupe espagnol Zul, aujourd’hui recomposé
en partie sous le nom de Pupille. Alors même si
l’album a déjà 5 ans d’age, il n’empêche
qu’il méritait bien d’arriver jusqu’à nous
tant les qualités qu’il dé montre sur les 9
titres proposés prouvent que Zul n’est pas
forcément un groupe de plus. Sans
rien avoir à envier aux cadors du genre, Zul
joue un post-rock dans lequel les mélodies dominent
avant tout, et servent de base à des compositions
sans grandiloquence, bien équilibrées, dans
lesquelles on plonge avec beaucoup de facilité. On
y découvre ainsi une instrumentation riche, des
voix féminines superbes dans un ensemble soigné et
délicat qui laisse augurer une suite toute aussi
passionnante avec Pupille. (4.0)
Benoît Richard
www.basementapesind.com
- 2006
30 Seconds To Mars
- a Beautiful Lie
Comme
il est pesant de passer 49 minutes en compagnie
d’un groupe qui pourtant par son nom
était sensé
nous empêcher de voir le temps passer. Au
carrefour de Linking
Park et
de The
Cure mais l’originalité et le talent en
moins. 30
Seconds To Mars
n’apporte rien au schmilblick : les riffs
genre « rock méchant pour
adolescents » sont bateaux, les paroles
franchement craignos
et la voix sonne déjà vu. Seul point fort,
la production : merci Josh Abraham ! Bref à renvoyer sur Mars en moins de 30
secondes. (1.5)
Hervé Verloes
Jocari
- Intimacy ruins
Dans
un coin isolé de France, à Saint-Menoux, Fabien
Larvaron (Jocari) a composé les 8 titres
de Intimacy ruins comme autant de
pages de son journal intime couchées sur du papier
musique. Des pages où il est grandement question
d’amour et de ses histoires qui commencent et qui
finissent, de brèches au cœur, de la difficulté
de vivre à deux ; le tout écrit non sans une
pointe d’ironie. Dans une esthétique lo-fi jamais
surjouée, avec sincérité, simplicité et humilité,
Jocari a enregistré ses chansons seul dans
sa chambre. Pour l’aider à apporter une touche
finale et livrer un joli apparat, il a fait appel à
une poignée d’amis munis de guitares, banjo, flûte,
mélodica, métallophone, élaborant aussi des
petits édifices rythmiques bien souvent à partir
de pas grand chose, sans que cela ne sente pour
autant le rafistolage.
Si
le folk intimiste et rural de Jocari offre de
minces ressemblances avec celui d’Elliott Smith
à ses débuts (Home comfort n°9, A
curio), évoque d’autres chansons faites
maison comme les remarquables et bien-nommées Homesongs
de Adem (Dean vs Carradine, le
touchant Love is an animal of the farm),
ce bien joli disque demeure du domaine de
l’intime. (3.5)
Sébastien Radiguet
www.jocari.tk
/ www.drunkdog.com
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