Dr
Octagon - The return of...
Connu
sous bien des pseudos (Dr Dooom, Black Elvis…)
Kool Keith, membre du des Ultramagnetic Mcs, revient avec le projet Dr
Octagon, 10 ans après un premier album (Dr
Octagonecologyst) mémorable, sous la conduite
à l’époque de Dan The Automator et de Q
Bert. Aujourd’hui c’est accompagné des
producteurs One Watt Sun que Kool
Keith fait paraître ce second album aux tonalités très différentes du
premeir. L’abstract hip-hop de l’époque laisse
ici la place à un hip hop aux sonorités électrodes,
très en vogue actuellement. Sans être vraiment génial,
ce nouvel album reste malgré tout une production de
haute volée, mais à laquelle il manque peut-être
une once de consistance et un petit grain de folie. (3.5)
Benoît Richard
Warm/Discograph
- 2006
The
Nova Dream Sequence : a King Britt Project
Voici
un disque de techno qui ne risque pas de passer
inaperçu : Il s’agit d’un album concept réalisé
par King Britt, dans lequel ce dernier
propose 15 morceaux qui forment en fait une seule
entité musicale, dans un style résolument deep et
assez classique qui devrait enthousiasmer les fan du
label Underground
Resistance par exemple. Un techno dépouillée,
basique, froide et organique sur laquelle on découvre
des voix parcimonieuses qui donnent à l’ensemble
un certain relief. Un disque surprenant pour un
label (Compost) plus habitué à nous
proposer des album aux consonances house/jazz. (3.5)
Benoît Richard
Compost/nocturne www.compost-records.com
- 2006
Marie
Mai - Inoxidable
Elle
est québécoise et chante en français. Mais non
n’allez pas chercher du côté de la Dion, Lemay
ou Boulay. Même pas la Saint Pier
tiens… Non Marie Mai, c’est au moins
« l’originalité » de chanter sur des
rifs punk pop qui n’ont rien à envier aux Sum
41 et autres Avril Lavigne. Quand Marie
Mai chante l’amour, il y a toujours un jeune
homme qui brise le cœur et des peines adolescentes
qu’on refrogne d’un coup de reniflement. Le tout
porté par une guitare des familles qui ferait
prendre Emma Daumas pour une pâle copie à
la française du caractère apparemment trempé de Marie
Mai. Maintenant, c’est vrai aussi que ça ne
nourrit pas du tout l’amateur de musique
benziniennes et que passé 15 ans, on a envie
d’aller écouter ailleurs très très vite. Bref,
un album sympathique, qu’on offre à sa petite sœur
pour varier un peu les scies qu’elle chante à tue
tête, mais dénué du moindre intérêt. (1.0)
Denis
Verloes
Exclaim
- mars
2006
http://www.mariemai.mu
Neal
Casal - No wish to reminiscence
Quand
Neal donnait dans le folk rock simple mais
efficace, on était plutôt ravi de sa démarche.
Quand il se pique de mélanger americana et pop
sixties, et qu’il nous dit avoir publié ainsi le
disque le plus important de sa carrière, on est
plutôt inquiets. Casal a décidé de ne plus
regarder par dessus son épaule, et de céder à une
production plus large. Dommage pourtant qu’à
force de chercher à ne plus mettre en avant ce qui
faisait sa touche personnelle, il nous donne
finalement un album qui verse dans la britpop et
vient jouer sur les mêmes territoires que ceux
empruntés et balisés par Richard Ashcroft.
Et manque de pot pour Casal, Ashcroft
a démontré que dans les mélodies simples de
gentleman un brin amoché, à l’anglaise, il y
avait bien mieux à faire en terme d’appropriation
par le public, que ce no wish to reminiscence,
qui perd à la fois l’auditeur et la marque de
fabrique de son auteur. Déception. (2.0)
Denis Verloes
Fargo
Naïve – sortie le 18avril 2006
Rhythm
& Sound - See my Yah remixes
Après
la version originale de l'album See Mi Yah,
Rhythm & Sound (Mark Ernestus
& Moritz von Oswald) revient avec les
remixes, soit l’occasion de se plonger une
nouvelle fois dans le reggae/dub aux tonalités électroniques
de ce duo unique, capable de rassembler autant de
personnalités marquantes de la musiques électronique
dans un même florilège de relectures. Sans être
franchement énorme, cet album de remixes montre de
belles possibilités et une certaine diversité dans
les approches proposées. On en demandera pas plus. (3.5)
Benoît Richard
Rhythm
& Sound/Nocturne - 2006
Jazzanova
- Broad casting
Non
content d’animer une émission de radio sur le web
(Radio show), Jazzanova propose
aujourd’hui une collection de titres issus de
productions sorties sur leur propre label : Sonar
Kollektiv. Un peu à l’image de Gilles
Peterson, Les Jazzanova réussissent
un joli mélange de musique, jazz, soul,
latino, house... dans lequel on retrouve peu de
grands noms mais des artistes capables de jouer des
titres légers, groovy et qui s’enchaînent ici
parfaitement. Une bande son de l’été comme
savent si bien les faire nos berlinois préférés. (4.0)
Benoît Richard
Sonar
Kollektiv/Nocturne – 2006
Clara
Hill - All I can Prove
Après
un premier album Restless time sorti il y a
deux ans, revoilà Clara Hill sur le label
berlinois Sonar Kollektiv. Un nouvel album
sur lequel elle nous faire découvrir sa voix chaude
et sensuelle, accompagnée de quelques-uns des
meilleurs producteurs du moment : Charles
Webster, Vikter Duplaix en tête.
Malheureusement, l’ensemble paraît bien aseptisé
et ne déclenche pas vraiment l’enthousiasme.
Pire, il lasse et laisse un impression de déjà
entendu persistante tout au long du disque. Dommage
pour un label qui nous a habitué a beaucoup mieux
par le passé et même tout récemment avec la
compilation Broad
casting (voir plus haut) (1.0)
Benoît Richard
Sonar
Kollektiv/Nocturne – 2006
Isoul8
- Balance
On
aura pas forcément l’occasion d’aller à Ibiza
cet été ni même d’aller marcher sur les plages
de Copacabana. Qu’importe, car Enrico
Crivellaro, plus connu par les clubbers sous le
nom de Volcov/Isoul8 a concocté pour nous
l’album qui ira tout aussi bien dans les boites
les plus chaudes de la planète que sur votre
platine, le soir, à l’heure ou le mur de la
maison rend la chaleur emmagasinée la journée.
Entre deep-house, broken-beat, nu-soul, ce
producteur italien a produit un album sensuel, rien
que pour le plaisir de bouger son corps. Rien de très
orignal dans tout ça, mais bougrement efficace
quand il s’agira de faire guincher les copines. (3.0)
Benoît Richard
Sonar
Kollektiv/Nocturne – 2006
v/a
- Nordic Lounge Weekend
On
connaît depuis quelques années la scène
scandinave, notamment pour la qualité et la finesse
de ses productions. Avec des gens tels que Bugge
Wesseltoft ou Ralph Myerz & The Jack
Herren Band ici présents, on peut voir comment
le jazz, la pop, l’électro et les musiques lounge
sont recyclées, mélangées, pour donner des titres
agréables et souvent plus réussis que la moyenne.
C’est pourquoi on ne pourra que vous conseiller de
vous plonger dans ce premier volume d’une série
de compilations dont la finalité est de présenter
une ville (ici Stockholm)
à travers ses artistes mais aussi ses bonnes
adresses, toutes présentes dans le superbe livret
qui accompagne le disque. (4.0)
Benoît Richard
Nocturne
– 2006
Muse - black holes and revelations
La
bande à Matthew
Bellamy revient avec un nouvel album qui, ils
l’avaient annoncé, égraine des titres plus différenciés
et un son global moins unitairement rock. Depeche
Mode, Queen, Rage against the
machine, Blondie,
Prince et
un soupçon d’arrangements électroniques
s’invitent du coup à la table de ce nouvel opus.
Un album qui n’oublie pas pour autant les ingrédients
qui ont fait le succès du groupe : la voix du
chanteur y reste exceptionnelle, les solos se jouent
avec urgence et le pop/rock reste échevelé. Mais
la production de l’album est tellement massive et
la multiplication des effets tellement pataude que
l’auditeur repérera bien vite les failles de ce black holes and revelations. L’album manque cruellement
d’inspiration. En fait, passées les bonnes
surprises que sont les titres Take a bow, Starlight ou Supermassive
black holes, l’auditeur s’ennuie ferme et se
demande si franchement avec un tel potentiel, il
n’y avait rien de mieux à faire. (1.0)
Denis Verloes
Helium3/Warner
– Site
officiel
Pretty
girls make graves -
Elan Vital
La
guitare a mangé de la réverb’. Le clavier connaît
son abécédaire new wave ‘80s. Le son s’agrémente
à
la lo-Fi. Le
chant est féminin et les Pretty girls… sont des filles en rock tout ce qu’il y a de plus
glamour, dans le sens « bad girl » du
terme. Et elles ont bouffé un lion électrique
solidement burné, devenant plus mâture avec chaque
nouvel album. Le dictionnaire musical du groupe
s’est d’ailleurs étoffé, depuis les deux
premiers opus. Il explore autant les pages Elastica ou Electrelane côté
filles à guitares, que le
psyché rock et
le bon vieux noisy des familles côté
histoire de la musique électrique. En fait il ne
manque à Elan
Vital que le vrai tube, leur seven
nation army à elles, qui fassent passer ces
rejetons sympathiques du label Matador, et leur
album bien torché qui s’écoute d’une traite
sans baisse de régime, vers autre chose que juste
une anecdote rafraîchissante ou un groupe pour les
fans de ce genre spécifique. Il manque juste, en
fait, que soit créée l’envie de venir s’y
replonger souvent, pour que les fossoyeuses viennent
titiller durablement nos neurones et trustent définitivement
nos discothèques.(3.0) Denis
Verloes
Matador
/ Beggars – avril 2006
Le
site officiel
- l’espace
Myspace
The
Wedding Present - Search for paradise, singles
2004-05
On
se le disait récemment, retrouvant une cassette
magnétique du groupe dans un walkman plein de
poussière égaré à la maison… vache ! Le
son de Wedding
present a quand même méchamment vieilli.
Difficile d’expliquer à la nouvelle génération
pourquoi on aime bien ces seconds couteaux du début
des ’90 : leur son un peu noisy ? Leur
inspiration sombre ? L’alternative qu’ils
présentaient à l’époque, avec The
Auteurs aux grosse machines indé ? Dur.
Force est de constater que Wedding
Present a subi l’assaut du temps, mais peut
compter sur une base de fans convertis, prêts à se
faire entendre quand le groupe se rappelle au bon
souvenir de son auditoire. Take
fountain, album de reformation en 2005 témoignait
de cette fidélité du côté lumineux de la pop à
guitares. Search
paradise lui, ne fait pas illusion. C’est un
album pour les fans. Et uniquement pour eux. Cette
collection de faces B, et de chutes de studio n’étant
là que pour marquer le coup de la reformation et
rassurer
la base. Certes
, les quelques morceaux lorgnant du côté noisy
nous rappellent les meilleurs moments du groupe,
mais c’est bien du côté de la mélodie que la
bride semble avoir été relâchée dans ce cas.
Album un peu inutile pour le quidam et indispensable
pour le fan, qui a l’occasion d’y récupérer
les clips peu diffusés en télé sur un DVD qui
accompagne cette compilation et qui justifiera du
coup, pour l’amateur, l’achat d’un album un
peu léger. (2.0)
Denis Verloes
GMR - Chez mémère
GMR
est un groupe de rap essonnien "expérimentant"
hébergé à 25 km au sud de Paris, dans une ville
préservée ; éloignée des préoccupations de
la cité de Sinik ou Diam’s,
compatriotes de département. Et leur rap est à
l’avenant. Devant beaucoup à
TTC et aux Svinkels qu’on ne peut pas ne pas citer à l’écoute de leur
flow mi incisif mi fendard, GMR
ne se cache pourtant pas de la référence et va même
jusqu’à citer Gérard Baste des Svinkels
dans une ode aux présentateurs de "Game One".
Parallèle aux groupes sus cités, moins
bite-couille-chate-nichon que les Svinkels
mais tout aussi bière-dope et jeux vidéos. GMR
pose avec aisance des phases ciselées, acides
ou ironiques qui font mouche à coup de rimes bien
senties plaquées sur des histoires pourtant
triviales et de petits quotidiens ternes (ah les
concours de Tuning sur le parking du Auchan et les
carrières qui naissent au concert de Benny B…). En fait il ne manque guère qu’un peu d’ordre dans
leurs idées et un bon contrat avec une maison de
disque pour lancer GMR
sur les ondes de France et de Navarre.(3.5)
Denis Verloes
www.gmr.mu (album en téléchargement libre)
Orson - Bright Idea
Le
groupe est né en 2000 et tire son nom d’un
sandwich servi quelque part dans un bar d’Hollywood,
lui-même inspiré du réalisateur bien connu. De la
à dire qu’Orson
pratique une musique de pain bagnat, il n’y a
qu’un pas… que nous ne franchirons pas. Mieux,
on ira jusqu’à dire que les singles Bright
idea et no tomorrow (initialement disponible en téléchargement légal et
gratuit) recèlent suffisamment de guitares
distordues façon Cast
ou Rolling Stones, de gimmick pop et de rage rock pour en faire des
compagnons agréables et même se hisser par ci par
là dans les charts d’Albion.
Pourtant il faut plus de deux singles
imparables pour faire un grand disque et on
regrettera que la suite de l’album, sans vraiment
démériter ne brille pas, ni par son originalité
ni par son efficacité mélodique. Un disque estival
sans doute, finalement aussi efficace que le
sandwich dont il tire son nom. Ca tient au corps
certes, mais ça ne laisse pas un souvenir impérissable.
Et dieu sait que l’histoire de la pop est pavée
de ces groupes à deux singles disparus au champ
d’honneur. (2.5)
Denis Verloes
Barclay/Universal
– sortie le 26/06/2006
www.orsonband.com
Asyl - Petits cauchemars entre amis
Asyl cumule les éléments qui énervent. D’abord, parce qu’ils
ne sont pas nés d’hier. En fait ça fait plus de
6 ans que le groupe de La Rochelle écume les salles
et les premières parties pour les plus grands. En général
après 8 ans de demi réussite c’est la chute vers
l’abysse de l’oubli. Pas ici. Ensuite, parce
qu’on a vu Nicola Sirkis dire tout le bien qu’il pensait d’Asyl.
Et vu l’estime où on tient désormais le Indochine
de 2006, ce n’est pas la meilleure carte de
visite. Ensuite parce que leur premier vrai album a
été enregistré à Londres, et ça doit être le rêve
de pas mal de rockeurs éructant dans nos contrées.
Enfin, parce que depuis le EP, Because nous tabasse
le « next big thing » que sera Asyl… Mais restons objectifs, parce que le portrait final n’est
pas tout noir. Certes le français punk de Asyl
est parfois un peu trop « ado » dirigé,
car n’est pas Trust
qui veut, et leur anglais un peu hésitant. Reste
que ce qu’on en retient, sans être grand fan,
c’est l’énergie (un peu lissée par la
production) dégagée par l’ensemble. Et on se
doute, sauf s’ils tombent dans le piège de scène
de Placebo, que ces compositions lancées de manière
plus brutes sur
les tréteaux et face à un public conquis, doit
faire naître de furieuses envie de bouger et de
solides pogos. (2.5)
Denis Verloes
Because/Wagram
– Sortie
en avril 2006
- www.asyl.fr
L’espace
Myspace
Bristol - Bristol
En
fait on a beaucoup de mal avec Bristol. Parce qu’en première écoute on a envie de dire tout le
mal qu’on pense de la rouerie vocale de son
chanteur, qui milite quelque part entre les envolées
de Pascal
Obispo, et la fausse hargne de Florent
Pagny. Oui mais, ce serait prendre le groupe par
un seul bout de
la lorgnette. Celui
qui ne se préoccuperait pas de la qualité musicale
cachée derrière cette voix casse-pieds et ces
textes un peu inutiles. Car si on parvient à faire
abstraction de la voix du chanteur, on trouve un
groupe français capable de placer de la pop mi électronique
mi guitaristique, à tendance eighties, avec élégance
et qualité. Alors on se prend à rêver. A rêver
que Bristol,
qui tient un vrai nom de groupe, une vraie ligne de
musiciens et une vraie identité sonore se rende
compte que les jeux de voix cabotins de son frontman
plombent le groupe et son esthétique adorable,
jusqu’à la première phrase. Après, c’est le
drame. (2.0) Denis
Verloes
Le
site officiel
My lastest novel - Wolves
Dans
la série des groupes qui vraiment n’ont pas de
chance ; parce qu’ayant émergé consécutivement
à Arcade Fire ils sont dès lors condamnés à subir sempiternellement
les mêmes comparaisons, voici, après Stars
et toujours chez Coopérative Music : My
latest novel. Comme Stars, MLN
pratique un rock à instruments multiples et
structure décentrée qui fait effectivement penser,
mais de loin, à Arcade
Fire. Mais on pourrait citer aussi Mogwai
(autre poncif) pour évoquer les envolées rageuses
qui montent, montent, montent à partir d’un
instant t où tout se joue dans
la chanson. Pourtant
, c’est une voie toute originale qu’explore MLN.
En mélangeant la déstructure de Arcade
Fire ou Pink Floyd époque the
wall et les montées soutenues par la
guitare de Mogwai,
MLN
parvient pourtant à instiller une touche toute
personnelle et fondamentalement belle : les pop-songs
simples, un peu classy, un peu folk où le violon
joue les alto et le gimmick à cordes se fait lead-singer ;
où la voix du chanteur évoque de temps à autres
les pop-songs de Belle
and Sebastian ou REM;
où la guitare électrique cède parfois la place à
la guitare folk. Une belle réussite en tous les
cas. Tout en discrétion, quelque part entre pop et
rock contemporain à la mode. (3.5)
Denis Verloes
Coop.
music/Naïve – 6 mars 2006 – Le
site officiel – L’espace
myspace
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