GoGooo
- Cat-songs
GoGooo
c’est Gabriel Hernandez, responsable
du net label Rain Music, mais également
artiste, musicien, créateur d’un univers sonore
intime et merveilleux, duquel il fait ressortir une
musique en éveil, mystérieuse, évocatrice de
l’enfance, de la nature et d’autres choses
encore sous laisser votre imagination faire le
reste. Il compose sa musique
à l’aide d’une guitare d’un xylophone, d’un
melodica et surtout d’un laptop dans lequel il
entre des sonorités multiples et diverses,
extraites de musiques classiques, mais également du
monde sonore qui l’entoure (bruits de pas, de
l’eau qui coule, des cris d’enfants, etc…). De
cet étonnant mélange, expérimental mais
jamais ennuyeux, il donne naissance à "cat-songs",
soit 9 titres de musique pétillante, naïve, douce
et aérienne et plutôt accessible. Du grand
art ! (4.5)
Benoît Richard
Télécharger
l'album ici > cat
songs.zip
Le
site du label rain Music
Néry
- Belgistan
Il
n’est pas si loin le temps où Néry nous
faisait hurler de rire avec ses VRP puis
avec les Nonnes Troppo (ah le
magnifique Le
couvent !). Depuis la fin de cette période
dorée que l’on appela par un temps "rock
alternatif", cet amoureux des frères Jacques,
de Kosma, ou de Prévert a roulé sa bosse ici et
là pour débarquer aujourd’hui avec un troisième
album solo dans lequel il a convié
des gens comme M ou Oliva ruiz.
Bénéficiant d’une belle production, l’album
propose une chanson française de qualité et de
tradition, dans laquelle on reconnaît
immédiatement l’écriture fine que l’on
appréciait du temps des Nonnes Troppo. Un
album plaisant, chaleureux et parfois même
surprenant (3.5)
Benoît Richard
The
Weepies - Say I am You
De
Belle & Sebastian à Hefner en
passant par Ron Sexsmith ou Teenage
Fanclub, on ne sait pourquoi l'oreille est sans
cesse attirée par des artistes sans cesse sur le
fil du rasoir techniquement mais qui savent toujours
emporter le morceau et notre coeur avec des mélodies
simples, presque banales et des histoires qui hésite
entre l'émotion universelle et une évidente
niaiserie sentimentale. Mais comme pour les
illustres personnages précédemment nommés, on a
envie dès la première écoute de devenir les amis
ou les colocataires de The Weepies et de leur
folk mainstream enthousiasmant. Sur Say I am You,
premier album de ce duo composé d'un garçon,
Steve Tannen, et d'une jeune fille, Deb Talan,
on croise à peu près tous les stéréotypes du
folk US classique, loin des hippies de la bande à Banhart
ou des électrochocs de Sparklehorse.
Mais au détour d'une comptine (Nobody Knows me
at All, Stars), dans la ligne d'un couplet décrivant
les vertiges de la vie de couple (World Spins
Madly on, Suicide Blonde), la magie opère
rapidement, incompréhensiblement, sans qu'on est
vraiment voulu la laisser entrer. Comme avec les Sundays,
Suzanne Vega ou Tom Mc Rae, personne
n'échappe longtemps à ce phénomène aussi
inexplicable qu'agréable. Le moment où on lâche
prise et où on se laisse porter par ce disque qui hésite
souvent entre mélancolie béate et lumière douce. (4.0)
Julien Damien
Nettwerk/Pias
– 2006
Comets
on Fire - Avatar
Longtemps,
l'exploration du mur du son a été réservée aux
fous de free-jazz, tel Sun Ra, ou aux infréquentables
prétentieux du rock progressif et/ou psychédélique.
Mais heureusement entre les léchés At the
Drive-In et Lift to Experience ou les fêlés
du label Constellation, le rock mélodique a depuis
repris le dessus. Les Comets on Fire
reprennent le flambeau avec leur dernière
production, Avatar, dont on se demande ce
qu'il fait sur le catalogue d'un label estampillé
grunge, Sub Pop. Complètement à contre-courant,
brut et difficile d'accès, cet Avatar ne se
laisse pas approcher et en rebutera plus d'un. Dense
mais parfois brouillon, il mérite tout de même
qu'on s'y attarde tant il fait preuve de richesse
sonique, certes un peu datée. Des orgies de Led
Zep à un Hendricks défoncé en passant
par des orages très proches des revivalistes BellRays
et Wolfmother, toutes les franges des années
70 passent ici à la moulinette, furieuse et
intense. (3.0)
Julien Damien
Sub
Pop/Pias - 2006
The
Black Heart Procession - The Spell
Qu'aurait
fait the Black Heart Procession si Nick
Cave n'avait pas existé ? Telle est la question
que l'on peut se poser à l'écoute de leur disque The
Spell, successeur d'une longue lignée de
disques plombés par une atmosphère de cimetière
et de mélancolie morbide. Toujours au comble du désespoir
depuis cinq albums, the Black Heart Procession
s'enrichit depuis l'arrivée de Jimmy Lavalle
et son violoniste Matt Resovich d'un soupçon
de lyrisme qui enlumine ses perles ténébreuses que
sont par exemple The Letter ou Not Just
Words. Plus de cordes encore avec le piano et le
post-rock qui se mélangent pour une orgie morbide
de musiciens damnés qui distillent leurs cicatrices
sur onze morceaux dépressifs et fascinants. (4.0)
Julien Damien
Touch
and Go/Pias - 2006
Sufjan
Stevens - The Avalanche
Sufjan
Stevens,
c'est cet Américain frappadingue qui a eu cette idée
folle de composer un album pour chaque état de son
pays, comme autant de facettes du Nouveau Monde. Son
Michigan avait surpris par sa flamboyance
avant d'être emporté l'an dernier par le folk
fascinant de Come on Feel the Illinoise, un véritable
chef-d'oeuvre. Ce tour de force aurait d'ailleurs dû
être un double album dont l'ami Sufjan Stevens nous
offre son second volet avec The Avalanche. Et
on lui en aurait voulu à vie s'il n'avait pas livré
toutes ces faces B et autres relectures qui, même
inabouties, nous emportent dans un tourbillon de rêverie
et de joie bouleversantes, dans un monde où la pop,
le jazz, le folk et la soul n'auraient plus de
frontières. S'il n'évite pas quelques redites avec
son prédécesseur, voire avec lui même (l'album
contient trois versions de Chicago !), The
Avalanche parvient une nouvelle fois à toucher
quel que soit l'univers qu'il explore. En fanfare (Adlai)
comme en folk-singer (Saul Bellow) ou en orfèvre
cuivré (Your Land), Sufjan Stevens
endosse chaque panoplie comme si elle était taillée
pour lui. Et nous offre une rivière de plaisir et
de jouissance. (4.0)
Julien Damien
Rough
Trade/Pias – 2006
Wolf
Parade - Apologies to the Queen Mary
En
attendant un prochain exploit des messies d'Arcade
Fire ou un nouveau groupe météorite du Net
comme Clap Your Hands Say Yeah!, les
Canadiens de Wolf Parade sont prêts à vous
faire patienter avec leur étonnant Apologize to
the Queen Mary. Initialement sorti en import
l'hiver dernier mais seulement distribué en France
depuis l'été après avoir été adoubé par Win
Butler et les internautes de Myspace, Wolf
Parade n'usurpe en rien son buzz et dispose de
la carrure pour porter haut le flambeau de renouveau
du rock recherché érigé par Arcade Fire.
Les Canadiens surprennent surtout par leur capacité
à jouer sur tous les tableaux et à prendre
l'auditeur à contre-pied. Sautillante et mélodique
sur Shine a Light ou You are a Runner,
la Parade des Loups fait se télescoper Hot Hot
Heat avec the Shins autant que Pavement
avec le bruitisme de Sonic Youth. Connaissant
leur histoire du rock déjanté, Wolf Parade
sait aussi convoqué à ses côtés les sensibles Grandaddy
autant que les rigolos de The Spinto Band,
sur les trois meilleurs morceaux de l'album, tous
issus de leur premier EP éponyme (les deux titres déjà
cités et I'm a Father's Son). Mais chaque
groupe a sa part d'ombre et sur Apologize to the
Queen Mary, ces instants de mélancolie
s'entendent sur les bien nommés Same Ghost Every
Night et It's a Curse qui ferait presque
penser à Bowie (époque berlinoise) ou à Joy
Division. (3.5)
Julien Damien
Sub
Pop/Pias - 2006
Renaud
- Rouge sang
Franchement
on a voulu y croire. La promo était subtile et on s’était
dit à l’écoute de les
bobos que c’était reparti comme quand on
avait quinze ans. Que le vieux Renaud
au foulard rouge était revenu du paradis des
poivrots d’abord, des marécages variétoche
ensuite. On était même presque prêts à lui
pardonner d’avoir donné du duo avec la rouquine
de Hasselt, d’avoir vu sa chetron à côté de
celle de Johnny
sur les pubs pour le téléchargement légal. On
était prêts à ranger ces incohérences à côté
de celles qui ont toujours hanté ce blouson noir
fils de bourgeois…. Oui mais… non. En fait comme David
Gilmour plus tôt en 2006, Renaud
a un peu trop abusé de l’alter ego, s’auto
kiffe un poil trop, sans plus se remettre en
question. Puis il a un peu trop émoussé sa
revendication sociale sur les sièges de son 4x4
parisien. Et dans l’album, à l’exception du
tube annoncé les bobos et du elle est
facho, qui nous renvoie avec nostalgie au Baston! et à Socialiste ;
il n’y a franchement pas ici de quoi pavoiser. Entre la vision « flinguante » d’un chanteur qui
finit par enfoncer des portes ouvertes (Bush c’est
nul, Michael Moore c’est bien, les endoctrinés ça pue, les cigarette
c’est politique et sanitaire), ou celle un peu
tristoune d’un artiste qui tourne en rond (Malone,
un poil en dessous de Morgane
de toi, Danser à Rome qui flirte avec
ma gonzesse ou encore Rouge
sang qui lorgne du côté de Mort
les enfants…) l’auditeur ex-fan n’est pas
à la fête. Alors quand Renaud
Séchan nous fait en rabe le coup du gars
heureux en amour et quand le reste des titres finit
par aborder la sérénité et la vie retrouvée dans
les bras de Romane…
On en vient à se dire que Renaud
a dit tout ce qu’il avait à dire, et on conseille
à l’auditeur de passer son chemin vite fait.
Ennui mortel assuré. Désillusion complète
également.
(1.0)
Denis Verloes
Virgin
/ EMI – sortie le 28/09/2006- le
site officiel
Edouard
Desyon -
L’essentiel
Avec
un patronyme qui évoque une ville du Valais aux
coteaux viticoles et au château placé sur un
tertre dans la vallée, Edouard
Desyon ne pouvait qu’être Suisse. Et
étonnement il est comme une symétrie musicale
axiale d’un autre ressortissant d’une ville
dédiée à la culture du vin : Bergerac et son
citoyen d’honneur Pascal Obispo. Tout deux ont en commun de recycler les standards de
la pop et du rock anglais, pour les tourner en
ritournelles de ce qu’on appelle avec un poil de
déni la « variété française ». Tous
deux sont expert quand il s’agit de supporter
leurs mélodies gentiment troussées par des
arrangements dignes d’un orchestre, où cuivres,
cordes et instruments de soutien (tablas…) ne
ménagent pas leurs efforts pour élargir la portée
de leur œuvre. Et quand on reconnaît à Pascal
la capacité de monter du médium à l’aiguë, on
admire Edouard qui part de la même tonalité médium pour s’en aller
titiller les graves. Mais on donnera un large
avantage au Suisse quand il s’agit de l’écriture
des paroles, qui si elles tâtent des mêmes poncifs
variète que celles du Bordelais, témoignent de
textes et d’un usage des mots largement moins
complaisant et du coup d’autant plus séduisant.
Tout ça produit un disque honnête,
alternative maligne à l’hégémonie Pascalienne. Et donne envie de re-goûter au pinot noir acheté un
jour chez le caviste près de Savièze. (2.5)
Denis Verloes
Cool
cat / Exclaim ! – Le
site officiel – L’espace
Myspace
12
Twelve - L’univers
Ils
viennent de Barcelone et ont été repérés par
Acuarela. Ils sont quintet (contrebasse,
batterie, guitare électrique, saxo, plus un poil d’électronique). Ils
ont enregistré leur album en quelques jours, comme
au bon vieux temps de la fusion. Et voilà l’univers
qui plonge le non expert que nous sommes quelque
part entre le saxophone de John
Coltrane et le rock/jazz de Weather
Report (et on s’excuse auprès de ceux que
notre inculture jazz vexe). La guitare y est une
soliste réservée, dédiée à la formation jazz,
une fusion classique mais rudement bien torchée, et
se fait largement voler la vedette par les cuivres
et surtout par la maestria du batteur. Ce dernier,
enrichissant un jeu par ailleurs assez classique,
via le recours à ses sept bras greffés, est l’élément
intriguant de ces 10 titres suffisamment classiques
et dénués d’expérimentation pour plaire à tout
qui aime la fusion des sixties seventies,
suffisamment moderne pour y inclure une guitare
électrique maîtrisée mais triturée, et quelques
samples de voix faciles mais efficaces. On n’est
pas sûr d’avoir parcouru un moment d’anthologie,
mais on a la certitude d’avoir passé un agréable
moment. Ce qui au gré de nos quotidiennes écoutes,
n’est pas forcément une évidence (3.0)
Denis Verloes
Acuarela
/Differ-ant – Le
site officiel – L’espace
Myspace - sortie septembre 2006
Soklak
- 1977
Soklak
officie en indé depuis un bail et le revendique. Il
est de Montreuil, mais ne fait pas du 93 son
oriflamme. Il a l’accent des titi et la voix
rauque de mettons, Bruno
Lopez, aka Kool Shen. Ses instrus funk soul sont simples mais efficaces (c’est
d’ailleurs de ce côté là que la bande à IV my
people fait preuve d’un côté invincible
armada). Soklak ne raconte pas un n ième quotidien de cité ou on se fait
courser par les chtars et où on planque le schlass
sous le sweat à capuche… Soklak
approche la trentaine et raconte les galères d’un
sans diplôme, d’un sans emploi, s’un sans
confession politique (tous pourris), d’un graffeur
émérite, d’un anti flic épidermique et d’un
MC qui n’a pas pour but de faire onduler des
petits boules sur MTV. Et puis, à ceux que cet
univers finirait par lasser, puisqu’il est
indissociable depuis toujours d’une certaine
esthétique du rap, Soklak
apporte un petit supplément de choix. Son art de
manier les textes. Parce qu’ici, qu’importe si
on connaît l’art et la méthode, on peut toujours
se raccrocher à la manière. Et quand il s’agit
de jongler avec les mots, de les placer et de les
choisir avec soins ; le gars de Montreuil n’est
pas en reste. Avec son rap à la voix écorchée il
en remonte/ démontre un paquet aux leaders
autoproclamés d’un certain hip hop à la
française et a de ces phrases / phases qui iraient
titiller sans aucun doute les pontes de la poésie
urbaine qu’on appelle aujourd’hui slammeurs.
Sans être l’album qui révolutionne le genre du
rap de titi modernes échappés d’un avatar
contemporain de film à
la Verneuil
, il est en est en tous cas un digne et inspiré
rejeton. (3.5)
Denis Verloes
LZO/
Nocturne – 15/05/2006 – Le
site officiel – L’espace
Myspace
The
Impossebulls - Slave education
Comme
KRS One
ou Public
Enemy, The
Impossebulls se placent sur l’axe de la
revendication et de la contestation politique et
sociale, sur un mode qui fit les belles heures du
rap voici quelques décennies et sur lequel, d’ailleurs, Chuck
D se place en producteur. Soit un flow pur et
dur placé sur des beats hardcore sortis de saxos,
de percus et de deux platines en mix. Le parti pris
de ce retour au sources et de la non concession à
aucune douceur, produit un album « for fans
only ». Une galette dont la hargne et les
aspérités constitutives finissent par rebuter un
public non averti. Et ce n’est pas le DVD joint à
cet album (commentaire, reportage sur la prod,
histoire du groupe) qui devrait réconcilier les
néophytes avec le groupe. (2.0)
Denis Verloes
Slam
Jamz/Nocturne – sortie le 29 mai 2006 – Leur
espace chez Slam Jamz
Chloe
& Ivan Smagghe - The dysfonctional family
Deux
Dj français en vue dans les clubs européens et
dans la hyyyyyyyyyyyyype parisienne unissent leurs
efforts entre gris clair et gris foncé. Ils
compilent, à force de leur savoir pléthorique, 14
titres méconnus à tendance claire obscure. Si
uni-colorisée, que cette house minimale finit par
ne plus s’adresser qu’à un public très/trop
pointu partageant des before un peu mollasses mais
si classieuses et des after qui ressemblent à de
longues descentes dans un tableau de Rembrandt…
Très bien, très propre, très érudite, cette
compilation monomaniaque manque en fait juste de
quelques titres où le petit supplément d’âme,
où le petit gimmick où le petit coup de charme (à
l’instar de la plage 6 One
Way ticket par Musicargo)
viendrait titiller le non initié et le fasse
revenir à cet album après une première écoute
sympathique, mais sans plus. (2.0)
Denis Verloes
Kill
the DJ / Discograph – sortie le 29 mai 2006- Le
site officiel – Le
site de Chloé
Chrono.fixion
2006
Après l’album Échappatoire
paru en 2003, Matthieu Ducheine à la tête du
projet Chrono.fixtion, revient en 2006 avec
un album dans lequel on retrouve cette musique
électronique presque intemporelle,
soyeuse et froide à la fois, que l’on
avait appréciée sur le précédent opus. Sur ce nouvel album, tourné parfois vers le prog-rock -on
pense au Genesis de la grande période, mais
aussi à Arca (l’un des nombreux projets de
Sylvain Chauveau) notamment par l’utilisation
de fragments de dialogues parlant de la
mondialisation (oncle Bernard) ou de la
guerre- on découvre une musique puissante, des
rythmes lents, appuyés par une batterie lourde, des
guitares saturées et quelques sonorités orientales
qui donnent à l’ensemble un aspect
"puissant". Un album étonnant, qui
échappe à toute mode. (3.5)
benoît Richard
http://chronofixion.free.fr/
-
2006
Split
lp : Lope / Yellow6 / Absent Without Leave /
Kimonophonic
Sorti sur le label danois Bloated
Sasquatch Beer Theatre Audio, ce split lp présente 4
formations jouant un post-rock ascétique, assez
lent, comme le montre Lope sur trois
premiers titres assez peu passionnants, il faut bien
l’avouer. C’est au tour ensuite de Yellow6
de nous proposer 3 compos où arpèges de guitares,
douces saturations et breakbeat
nous font dire que l’on a connu Jon
Attwood beaucoup
plus inspiré que ça. Et ce n’est pas Absent Without Leave qui vendra relever le niveau avec là
encore trois titres assez insignifiants. Enfin, Kimonophonic,
dans un registre un peu différent (plus
electronica) ne ne convaincra pas plus et finira par
nous ennuyer tout comme l’ont fait ses collègues
sur les titres précédents. Bref, peu d’intérêt
pour un split lp vraiment très décevant. (2.0)
benoît
Richard
www.bsbta.com
- 2006
De
Volanges - SDSS
J090745.0+24507 (the Outcast)
Rappelant
étrangement quelques formations corbeaux "cold-wave
underground" estampillées "début
des années 80"
(Sisters of Mercy,
Joy
division et même les Doors…),
De
Volanges séduit
avec 9 titres solides
et
puissants qui n’ont absolument rien à envier aux Interpol
et autres formations ayant bénéficié du
revival new-vave de ces dernières années. Guitares
incisives en avant, rythmes épileptiques,
production soignée, rien ne manque à ce petit
disques plein de nerf que l’on recommandera d’abord
à ceux qui ont ressenti un peu de nostalgie en
lisant cette petite chronique. (3.5)
benoît
Richard
http://str8linerecords.online.fr
- 2006
The
meeting places - Numbered days
Avec,
comme souvent pour ce label, un oeil dans le
rétroviseur,
the meeting places nous ramène vers le
début des années 90, du coté de "l’indie-pop"
et du "shoegazing", avec un album qui, une
fois passé l’aspect nostalgique, dévoile de bien
belles choses. Soit 10 titres où les guitares et
les voix se rejoignent autour de mélodies
plaisantes, dans des pop-songs énergiques et
soignées. Un joli disque qui ne brille pas par son
originalité mais plus par l’authenticité et l’envie
qu’il dégage. (3.5)
benoît
Richard
www.themeetingplaces.com
- 2006 www.words-on-music.com
9th
cloud - Delicate sound
Une
étrange impression me saisit à l’écoute de ce
second album de 9th cloud ? Où ai-je déjà
entendu cette musique ? Partout et nulle part
à la fois en fait… tant la musique de ce
producteur, influencé à la fois par le Hip
Hop, le Jazz, et l’Electronica, ressemble beaucoup
à d’autres choses déjà entendues depuis une
bonne dizaine d’années, soit depuis que l’on
fait du trip-hop, de la musique down-tempo sur cette
planète. De Dj Cam aux producteurs viennois
(k&D) en passant par la galaxie Easy
street Lounge (Thievery Corporation…) ou
encore la french Touch (Roudoudou…), on
retrouve ici tous les gimmicks, les beats, les
boucles entendues 100 fois par le passé. Une
sympathique mais inutile redite. (2.5)
benoît
Richard
www.monteramusic.com
- 2006
Red
Sparowes - Every Red Heart Shines Towards The Sun
A
première vue, on classerait vite la musique des Red
Sparowes comme du bon gros post-rock. Mais au
fil des morceaux, on se dit qu’elle vaut
peut-être mieux que ça… Signé sur le label Neurot
(Isis,
Neurosis, Tarentel…), Red
Sparowes ne fait pas qu’asséner des riffs
assassins, ne se contente pas de faire monter la
sauce sonique jusqu’à son paroxysme, mais
réussit, par petite touches, à proposer un
post-rock parfois planant, parfois métallique où
les mélodies ont toujours droit de cité. Sans
être forcément génial, l’album Every Red Heart Shines Towards
The Sun a le mérite, malgré l’aspect très
codifié du genre, de nous proposer une musique
jamais ennuyeuse et suffisamment originale pour
retenir toute notre attention. (3.5)
benoît
Richard
www.neurotrecordings.com
- 2006 www.redsparowes.com
Dondolo
- Dondolisme…
Non
le "dondolisme" n’est pas une maladie
rare, mieux que ça, c’est une attitude et c’est
surtout un album signé Donodolo. Un album
qui sonne très franchement 80’s, avec ses
influences multiples et variées (en vrac : Elli
et Jacno, The Buzzcocks, Christophe…).
Dondolo joue une musique bricolo-rigolo sur
des textes franchement poilants. On pense à des
gens comme Jean-jacques Perrey, oui-oui,
jacno, la Lio des débuts, Les rythmes
digitales mais aussi Katerine et d’autres
trucs franchement barrés dont on peut raffoler si
on aime les univers bien décalés comme celui de Dondolo.
Album fortement recommandé ! (4.0)
benoît
Richard
http://myspace.com/dondolo8
Radio
Birdman - Zeno Beach
Groupe
Vétéran de la scène rock australienne, Radio
Birdman, revient sur le devant de la
scène avec un
nouvel album attendu pas les fans depuis 25 ans.
Toutes guitares dehors, gros son et section
rythmique bien dans le tempo, la formation ne compte
pas les années et semble toujours aussi accrochée
aux amplis quand il s’agit de faire hurler les
guitares. Dans un registre assez proche de celui d’Iggy
Pop, le groupe enchaîne les rock-songs sans
faiblir, comme au bon vieux temps...
Rock’n’roll
will never die ! (3.0) benoît Richard
Crying
Sun/Nocturne – 2006
Aldebert
- Les paradis disponibles
Après
trois albums ("Plateau Télé" "Sur
place ou à emporter" et "L’année du
singe" ), Aldebert revient avec un
nouvel album de chanson française. Soit 13 titres
qui parlent de tout et de rien, du quotidien ou du
temps passé avec beaucoup de bonne humeur et d’humour.
Plus proche de la chanson française de tradition
que de la nouvelle scène, Aldebert
touchera, avec ce disque, un public très large
grâce notamment à ses refrains guillerets et ses
textes simples… un album (trop?)
sympathique ! (2.5)
benoît
Richard
Warner
– 2006 www.aldebert.com
Chris
Herbert - mezzotint
Pas
facile d’approche, ce premier album de Chris
Herbert ! Musicien anglais, ce dernier propose
une musique ambient expérimentale, en progression
lente et sinueuse, totalement désincarnée, qui
laisse à peine entrevoir la lumière, mais où les
drones, souffles et autres bruits sourds qui font de
cet album un objet sonore étrange mais pas
seulement… Avec un nombre de titres relativement
important (12 au total), ce qui est assez rare pour
ce genre de musique qui en général se délaye sur
une poignée de longs formats, l’album mezzotint
s’avère peut-être moins opaque qu’il n’y
paraît à première vue. Car derrière cette
apparente obscurité, se dissimule, si on y prête
attention, de petites choses auxquelles on peut se
rattacher assez facilement, notamment quelques
boucles aériennes, des mélodies éparses, des
sonorités douces qui nous ramène du coté de
formations telles que Pan american , Stars
of the lids. ( 3.5)
benoît
Richard
kranky/differ-ant
www.kranky.net
Louis
Austen - Iguana
Il
n’y a pas d’âge pour avoir sa page "myspace",
même le vieux Louie Austen a succombé à
l’appel de cet outil désormais incontournable
pour présenter sa musique sur internet. Sorte d’Henri
Salvador de l’électro, ce papi de 60 ans à
la carrière plus que bien remplie (on ne cite plus
le nombre d’albums auxquels il a participés)
revient avec un disque très "second degré"
sur lequel il nous avoue qu’il est un danseur de
disco, un passionné de la vie, que son cœur fait
boum et surtout que le nombre des années n’a pas
entaché sa passion et sa fougue. Avec pas moins de
4 producteurs aux manettes, l’album ne se cantonne
jamais dans un style unique et touche aussi bien l'électro,
le disco, le rétro, le trip-hop, et pourrait bien
être la surprise de cette fin d'années 2006 dans les
thés dansants de nos mamies chéries. (3.0)
Benoît Richard
Klein
–Nocturne – 2006 (www.myspace.com/louieaustenmusic)
Ezekiel
Honig - Scattered Practices
On
avait fait connaissance avec Ezekiel Honig en
compagnie de Morgan Packard sur un premier
album ,déjà sur le label "Microcosm" (Early
morning migration) et sur lequel on découvrait
des sonorités rondes et feutrées, des ambiances légèrement
mélancoliques et brumeuses. Cette fois
c‘est Ezekiel Honig seul qui nous
revient avec un album inspiré notamment par le
livre du philosophe Michel Certeau
(L’invention du quotidien, 1974)
dans lequel cet auteur examine la façon dont les
individus se transforment et personnalisent les éléments
de la culture de masse. Ainsi, Ezekiel Honig puise
sa matière première dans le quotidien, enregistre
les sons de la vie pour ensuite les retravaillerau
laptop et leur donner une nouvelle fonction, liée
à la composition de morceaux de musique. Foncièrement
ambiant et expérimental, l’album présente 10
titres assez uniformes dans l’ensemble, laissant apparaître
des climats froides, nocturnes, des motifs parfois
à peine perceptibles. Mais unalbum qui se révèle
au final après de minutieuses écoutes assez réussi
dans son genre. (3.5)
Benoît Richard
MicrocosmMusic/komapkt/Nocturne
– 2006
Ame
- …mixing
Parmi
la nuée de "Dj sets" de toutes sortent
qui remplissent régulièrement (mais de moins en
moins) les bacs de nos disquaires préférés, peu
ressortent du lot et beaucoup se remarquent avant tout
pour leur uniformité et leur manque de prise de
risque ou d’imagination. Ce qui n’est pas le cas
de ce …mixing signé Ame, un duo
germanique (Kristian Beyer & Frank
Wiedemann) originaire de Karlsruhe. Auteurs par
le passé du tube Rej en tant que producteur,
Ame se distingue cette fois en tant que Djs
avec un mix aux petits oignons qui navigue entre
house, electro, downtempo, avec des noms aussi
prestigieux que Coldcut, Chateu flight
ou Luciano. Du beau travail quoi
! (4.0) Benoît
Richard
Sonar
Kollektiv/nocturne – 2006
Henri
Salvador - Révérence
Qui
aurait misé un kopeck sur le retour d’Henri
Salvador il y a quelques années, avant que Keren
Ann et Benjamin Biolay se penchent sur le
cas de ce résident de Saint Tropez et lui offrent
leurs plus belles chansons sur le magnifique album Chambre
avec vue ? Peu de gens assurément.
Pourtant, 6 ans après et un album entre temps (Ma
chère et tendre en 2003), moins intéressant
que le précédent, le papi aux dents blanches
ressort un nouvel opus (on ne l'arrête plus !),
musicalement parfait, nous offrant le meilleur de la
bossa nova actuelle. L’album a été enregistré
entre Paris, New York et Rio de Janeiro et compte
quelques collaborations avec des pointures de la
musique brésilienne : Caetano Veloso et
Gilberto Gil. Que du bonheur ! (4.0) Benoît
Richard
V2
music - 2006
Thomas Mery - A ship, like a ghost, like a cell
Dans un genre qui a connu
et connaît encore de belles heures : la folk
minimaliste -un homme, une guitare, des sentiments-,
Thomas Mery
(guitariste de Purr,
producteur pour Playdoh
et Telefax) nous livre un premier opus centré sur sa guitare, sa seule
voix et quelques bidouillages électroniques
d’appui. L’ensemble est réussi parce qu’il
parvient à ne pas verser dans une pâle copie de Elliot
Smith ou Sufjan Stevens les écorchés, ou dans une redondance de Thomas
Dybdahl le producteur. Quelque part entre les
deux, portés par le duo guitare voix. Charmant.
Mais il manque un soupçon de quelque chose pour que
le charme se transforme en enchantement et une pincée
d’on ne sait quoi pour que l’enchantement soit
sortilège. Un album pour les fans du genre. (3.0)
Denis
Verloes
Dora
dorovitch/Discograph – Le
site officiel – L’espace
Myspace – Le
clip de la bobine
Depth
Affect - John Cassettes EP
A la fois net label et label dit
"traditionnel" avec disques distribués en
magasins et à grande échelle, Autres
Directions in Music alterne les
sorties sous licence "Creative Commons" et
les sorties normales sous forme de cd. Cette fois
c’est un album en libre téléchargement que le
label propose avec des remixes de titres issus de
l’excellent album Arche-Lymb paru en début
d’année 2006. Signé par des artistes tels que Melodium,
D_Rradio, Mitchell Akiyama ou Off
The sky, habituellement appréciées dans ces
colonnes, ces relectures se présentent assez différentes
les unes des autres. Si D_Rradio emmènent le
hip hop de Depth Affect du coté de l’électronica
légère, en revanche Humanleft ou Deluge
eux l’accommoderont à la sauce électro, house
avec une certaine réussite. Ajoutez
à cela 2 titres inédits
Basic Illitch et Crispy Breakfast
et bous aurez toutes les raisons suffisantes pour
vous procurer au plus vite ces 9 titres pour 48
minutes de musique intense et sautillante… Merci
qui ?
(4.0)
Benoît Richard
www.autresdirections.net/inmusic
- 2006
www.myspace.com/depthaffect
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