Vladislav
Delay - Whistleblower
Parallèlement
à ses multiples projets toujours à même d’étancher
sa soif de productivité (Luomo, Uusitalo, Sistol,
Conoco), Vladislav Delay sort sous son
propre nom et sur son label Huume une musique aux
frontières de l’ambiant, du dub et d’une expé
accessible, qui prédispose à une plongée en pleine
torpeur.
A
l’image de ses prestations scéniques se déroulant dans
un calme religieux, montrant un homme appliqué et absorbé,
Whistleblower avance par petite touches (le développement
des morceaux s’étend jusqu’à 13 minutes). Nappes léthargiques,
basses rondes et abyssales instaurent un climat ample et
hypnotique sur lequel se greffent, suivant des lois
architecturales réfléchies, samples morcelés, douceurs
réverbérées et projections électroniques distordues.
Parfois, ces incursions syncopées dessinent des contours
rythmiques, peu à peu identifiables, venant briser le
givre ambiant et réflexif.
Une
bande son pour déambuler, par une pleine nuit froide,
dans une mégalopole déserte et éclairée aux néons. (3.5)
Sébastien radiguet
Huume
recordings/La baleine - 2007
www.vladislavdelay.com
www.huumerecordings.com
Samsara
- in the clouds
La formation toulousaine Samsara poursuit son petit
bonhomme de chemin avec une musiqiue toujours aussi
originale et toujours aussi éloignée des sentiers
battus, (quelque part entre Pink Floyd et Mogwai).
Avec ce nouvel album elle nous présente une musique plus
dépouillé encore que par le passé, plus tournée vers
le post-rock, avec 9 titres où domine la mélancolie. Même
si le son mériterait un peu plus de profondeur de champ,
le groupe parvient à tirer son épingle du jeu avec un
astucieux mélange des genres qui fait une fois encore sa
force. (3.0)
Benoît Richard
www.samsara.new.fr
- 2006
Aronas
- culture tunnels
En v’la du jazz ! et du bon. Il est signé Aronas,
une formation Australienne emmenée par Aron
Ottignon (élu meilleur jeune musicien de jazz en
Australie). Le résultat donne un album moderne, groovy à
souhait, dans lequel viennent se mêler des influences
funk très agréables, avec toujours en avant un piano
virevoltant et des percussions omniprésentes. Très
frais, et à l’opposé de tout classicisme, avec des
ambiances contrastées, ce culture tunnels est
une vraie bouffée d’air frais et un moyen de se réconcilier
avec le jazz pour ceux qui (comme moi) le trouvent
habituellement… chiant. (4.0)
Benoît Richard
http://www.myspace.com/aronas
La
fa Connected - Urban
Formation Luxembourgeoise, La fa Connected (qui
regroupe des membre def dump, tiger fernanez, spyglass,
actarus et treasure chest at the end of the rainbow) se démarque
d’entrée par un style qui nous renvoie directement aux
bons vieux disques de Husker Du ou Rollins Band,
vers cette époque post-punk hardcore qui nous fit sauter
en l’air partout et bouger la tête dans tous les sens.
Reprenant avec la même énergie et la même réussite la
recette de l’époque, La fa Connected réussit un
album impeccable, bien produit, énergique, accrocheur qui
séduit de bout en bout. A découvrir ! (4.0)
Benoît Richard
www.myspace.com/lafaconnected
Montel
- dans mes rêves
Oubliez
tout de suite le Montel (Patrick) à la coupe au
bol qui commente l’athlétisme et le foot France 2. Celui-là
et l’ancien MC du groupe Node/Metropolis et fait
de la musique électronique. Après un mini-album
autoproduit schizophobnique ep, paru en 2005, il
revient en 2007 sur la structure grenobloise Discordian
records avec un premier album qui rappelle un peu ce que
pouvait faire Renaud papillon Paravel il y a
quelques années : soit un savant mélange entre
textes sensuels, en français, (dits sur un ton monocorde)
et une musique electro downtempo/hip-hop plutôt intéressante.
Bien produit, l‘album se laisse écouter sans déplaisir
mais finit peut-être par laisser sur la longueur.
(3.0) Benoît Richard
Discordian/Productions
spéciales – 2007 www.myspace.com/montelmusic
The
Twilight Sad - Fourteen Autumns and Fifteen Winters
Du
gros rock qui tache en provenance d’Ecosse ? Pas de
doute, il s’agit bien de The Twilight Sad. Nouveau
venu sur le label anglais FatCat, cette
formation emmenée par James Graham, dont
l’accent à couper au couteau, trahit son appartenance
au pays du kilt et de la cornemuse, distille un rock énergique,
puissant et primal à souhait qui ne lâche rien du début
à la fin. Tonifiant pour les uns, usant pour les autres,
cet album à tout pour partager. Mais une chose est sûre :
The Twilight Sad ne fait pas les choses à moitié
; et eux quand ils font du rock, c’est du pur jus !
(3.0)
Benoît Richard
Fatcat/pias
- 2007
The
Automatic - Not Accepted Anywhere
On
aurait tort de bouder notre plaisir. Même si ce disque ne
révolutionne rien. Et même si ce disque a connu un succès
énorme l’an passé. Car oui, The Automatic n’a
pas inventé le riff accrocheur ou la pop-rock song de
3’30. Il n’empêche, sans regorger de perles, ce
disque contient quand même quelques titres que l’on
n’a pas arrêter de chanter en 2006 et continuera à
fredonner des années encore. Aux premières places, le géant
Monster, suivi de près par l’ami Raoul et
That's What She Said, qui ouvre le disque et pose
en moins de temps qu’il ne faut pour le dire les bases
de l’album. Le reste est à l’avenant, plutôt
sympathique à défaut d’être démentiel.
Notons toutefois que le groupe prend toute son
ampleur sur scène, jouant ses titres à 100 à l’heure,
ou reprenant avec brio (notamment) Gold Digger de Ray
Charles/Kanye West, dans un style très Rage
Against The Machine (avec flûte traversière et tout
le toutim). Et en bon chef de file, James Frost
(clavier et seconde voix, celle qui hurle tout au long du
disque), bouillonnant et déjanté on stage, avec
un je-ne-sais-quoi de Sid Vicious, en plus
talentueux, assure le spectacle.
(3.0)
Olivier Combes
B-Unique
– 2006 www.myspace.com/theautomatic
Babils
- the joint between
Un
son que l’on croirait sorti d’une caverne, des
barrissements d’éléphants et autres bruits bizarres,
voire inquiétants, une batterie qui va à cent à
l’heure, un gros son de guitare… bienvenue dans
l’univers étrange, foutraque, baroque de Babils,
un combo belge qui nous entraine dans une valse post-rock
folle dont on ne ressort pas indemne.
Rappelant
certaines formation psychédéliques des années 70 (vanilla
Fudge, Iron Butterfly, Cream…), Babils créée
une musique toute en tension, dans laquelle les
instruments se mélangent se chevauchent, se répondent
dans un magma sonore souvent aux limites de l’expérimental.
Le
résultat donne une musique épaisse et lourde à la fois,
une musique post-apocalyptique, qui laisse peu de place à
la respiration et qui devrait pouvoir combler sans mal les
amateurs du genre. (3.0)
Benoît Richard
Still
mai 2007
http://myspace.com/babils
www.stilll.org
Stéphane
Pompougnac - hello Mademoiselle
Bien
à l’image des compilations Hotel Costes qui ont
rendu célèbre Stéphane Pompougnac, ce second
album de ce maitre français de la lounge music trouvera
sans problème sa place dans les bars branchés de la
capitale et d’ailleurs mais ne devrait pas vraiment
changer la donne dans un genre où tout à été dit ou
presque Bien produit, élégant, facile à écouter, bénéficiant
de quelques featurings de haut rang (Alain Chamfort,
Charles Schillings…), l’album se révèle malgré tout
assez fade et peu original pour qui attend un peu plus de
celui qui nous a fait découvrir des tas de belles choses
il y a quelques années. Un disque trop facile et trop
aseptisé pour nous séduire véritablement. (2.0)
Benoît Richard
Pschent
– mai 2007 www.myspace.com/stephanepompougnac
Tobias
Thomas - Please Please Please
Amateurs
de mix à l’ancienne (2 platines et basta !), de
musiques minimalistes, d’ambient et de micro-house, ce
mix signé Tobias Thomas pourrait bien faire votre
affaire. Dernier volet d’une trilogie entamée en 1999,
ce Please Please Please ne pourra que renforcer
l’image du label Kompakt, à savoir celle d’un label
en recherche perpétuelle d’excellence et d’exigence
en matière de musique à danser. Et même si tous les
titres ne sont pas forcément passionnants, ce mix se révèle
d’une grande cohérence et va dans le sens d’une
techno authentique qui sort des sentiers battus. (3.5)
Benoît Richard
Komakt/Nocturne
- 2007
Dominik
Eulberg - Heimische Gefilde
Comment
marier nature et culture (techno) dans un album dédié à
la danse, c’est le concept qu’à trouvé Dominik
Eulberg un jeune DJ/producteur allemand originaire du
Westerwald, une région boisée de l'Allemagne qui a sans aucun doute
inspiré le garçon dans ses créations musicales. Proposant
une techno qui utilise les bruits naturel de la campagne
(on y entend des sons de la forêt, des sifflement
d’oiseaux) le producteur donne vie à une musique électronique
singulière et étonnante, qui se décline sur une dizaine
de titres, chacun introduit par un petit texte explicatif,
lu en allemand par Eulberg lui-même. Minimale,
la musique de ce garçon l’est véritablement, mais le mélange
nature plus machines s’avérer ici totalement réussi et
donne au final un disque très abordable, jamais soûlant,
avec un petit côté synthétique très agréable.
(4.0) Benoît Richard
Traum/Noctunre
– 2007
Rosie
Thomas - These friends of Mine
Et
quand on sait que les amis de Rosie Thomas ont pour
nom Denison Witmer mais surtout Sufjan Stevens,
ça aide bien pour se faire connaître du grand public et
de tous les amateurs de pop folk légère comme peut la
faire le petit père Sufjan. Mais
qu’en est-il exactement que de ce These Friends Of
Mine ? Un
disque de folk léger et mélancolique (certain diront mièvre)
où la guitare, le banjo et les voix mêlées de Rosie et
de Sufjan s’en donnent à cœur joie pour chanter plein
de jolies choses. Et même si ces salauds de Pitchfork
(dont les goûts de chiottes m’étonneront toujours) lui
ont mis un pauvre 3.8, pour ma part, je ne serai pas aussi
sévère avec ce disque plutôt respectable, qui sans être
foncièrement original ni renversant a le mérite de
proposer une musique de copains, sans prétention et très
spontanée, qui ne passera peut-être pas l’été mais
qui, à l’image de celui (un peu mieux quand même !)
de Basia Bulat, tout aussi mimi, en vaut largement
bien d’autres. (3.0)
Benoît Richard
Nettwerk/PIAS
- 2007
My
Broken frame - Chapel hill
Découvert
sur l’édition 2006 de CQFD des inrockuptibles avec ses Go
Go Charlton, Guillaume
Léglise se produit cette fois en solo sous le nom de My
Broken Frame, et propose aujourd’hui un min album 9
titres, impeccable sur lequel on découvre des influences
pop folk qui renvoient du côté de Sufjan Stevens,
Nick Drake, Bill Callahan ou encore Josh
Rouse. Avec des harmonies délicates et vraiment très
belles, le garçon montre un talent certain de compositeur
et réussit un petit album dont on a du mal à croire
qu’il a été composé par un petit français. On espère
vraiment que ce garçon pourra poursuive encore dans cette
veine et pour nous offrir à l’avenir encore de petites
perles de ce genre. (3.0)
Benoît Richard
Waterhouse
records – mai 2007
www.myspace.com/mybrokenframe
Field
music - Tones of town
Trio
originaire de Sunderland, remixeurs
occasionnels de Maximo
Park, ils arrivent avec un second album entièrement
autoproduit et pas du tout électronique, ou alors si peu,
dans ces petits moments dans et autour des chansons, où
la ville semble reprendre le dessus sur les compositions,
appuyés par quelques artifices sonores enregistrés.
Ballades écrites par et pour une génération qui ne sent
à sa place nulle part mais n’a pas envie forcément de
le beugler en allumant des molotov
façon punk. Tout est ici question de cette pop un peu
hybride, un peu classique qui va des évidents Beatles à Levellers
en passant par Belle and Sebastian
avec qui ils ont d’ailleurs tourné. Il en faut plus
pour faire un disque indispensable, mais c’est bien
assez pour en créer un qu’on a envie d’écouter, pou
s’apaise. Juste s’asseoir, ne rien faire, se sentir
mal un peu, et s’en foutre comme de ses dernières
chaussettes sales. Un album bien sous tout rapports,
manquant un peu d’aspérité pour accrocher durablement
l’auditeur. (3.0) Denis Verloes
Moshi
moshi / Cooperative
music - sortie le 29 janvier - Myspace
– Le
site officiel
M.A.N.D.Y-
At the controls
Officient
sous le pseudonyme: Patrick Bodmer et Philippe Jung. Des
perdreaux de l’année d’avant, pusiqu’ils
sont DJ et producteurs depuis 1992. Demandés par Mylo,
Royksopp, Joakim
pour se charger des remixes, il
sont également résidents dans plusieurs lieux de
la danse nocturne, comme le Pulp
à Paris. Invités de la série « at
the controls »
du label Resist. Les
bonshommes mélangeant habituellement psyché, électro
house et minimalisme à l’ancienne. Présentant des
artistes variés « dans le mix »,
le duo étonne pourtant par son harmonie et sa capacité
à uniformiser l’atmosphère des titres bigarrés proposés.
On se replonge quelque part entre les DJ Kicks de Thievery
corporation et l’intelligent techno, comme on
l’appelait à l’époque, d’un As one, Carl Craig, ou
de Mike Paradinas. Mais sans
la touche de folie, ou de personnalité, qui ferait décoller
réellement ce double album agréable, consommable, mais
aucunement jalon de notre plaisir musical à long terme. (3.0)
Denis
Verloes
Resist
/ Discograph – Novembre 2006
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