MAI
- Still need a kiss
Apparue
pour la première fois sur la compilation CQFD des inrocks
en 2005, voilà que la jeune suédoise Johanna Wedin
aka MAI débarque sur le label Nacopajaz pour un
premier album placé sous le signe de la douceur. Avec sa
pop éthérée, mélancolique et lascive, la jeune femme
propose un album délicat où la voix enfantine et naïve
de Johanna Wedin se mélange à une instrumentation
délicate, raffinée qui, à défaut de donner un album
touchant, offre un disque bien fichu mais malheureusement,
un peu à l’image
des récents album de Air, a tendance à nous
plonger dans un sommeil profond a bout de quelques titres.
Comme quoi le beau n’est pas toujours passionnant.
(2.5) Benoît
Richard
Nacopajaz
- 2007
Marc
Almond - Stardom road
Après
le grave accident de moto qui a failli lui coûter la vie
en 2004, Marc Almond n’avait plus donné signe de
vie. C’est donc avec joie que l’on voit son retour.
Pas de nouvelles compositions sur ce
Stardom road, non, juste 12 reprises, dont
certaines de standards,
des
ballades, des chansons de crooners et des morceaux pop
sixties, glam ou electro-pop. A noter la présence de
quelques guests comme Antony, Jools Holland
ou encore Sarah Cracknell. Pour le reste c’est
assez lyrique, asse inégal aussi avec quelques titres
pompeux et un peu saoulant. Mais quelle voix ! (2.5)
Benoît Richard
Sequel/Pias
– 2007
Orouni
- a matter of scale
Orouni
est jeune parisien d’à peine 25 ans qui compose
avec sa guitare acoustique de jolies et fragiles ballades
plutôt dépouillées avec un piano et quelques sonorités
éparses en guise d’arrangements. Bref tout ça est plutôt
sympathique, bien printanier et on se dit que ce garçon
(dont le nom de scène st emprunté à Jack Kerouac sur la
route) a bien du talent à composer ses petites
chansonnettes folk. Bref, un disque sorti de nulle part
qui en plus de nous offrir une chouette musique nous
propose un très joli cd dans lequel on découvrira une
mystérieuse carte.. au trésor ? (3.5)
Benoît Richard
http://orouni.net
- 2006
Rien
- il ne peut y avoir de prédiction sans avenir
D’abord
il y a l’emballage du disque : Singulier, en carton
et qui s’ouvre un peu comme une boite ou un cadeau. Et
puis il y a le disque, tout aussi étonnant. Là on découvre
un post-rock où dominent les guitares, entre calme et
tempête, le temps de 10 titres qui vous emmènent loin du
rock conventionnel. On
les avait découvert en 2003 avec l’album Requiem
pour des baroqueux (déjà tout un programme !)
un disque qui nous avait bien déboussolé. Rebelote avec
il ne peut y avoir de prédiction sans avenir, album
avec lequel le groupe nous fait une fois encore tourner la
tête. Un disque post-rock,
insaisissable, aux relents de prog rock 70’s, parfois
lourd, parfois léger, et qui a furieusement tendance à
partir là ou on ne l’attend pas. Et si ces propos ne
vous ont pas totalement convaincu, aller chercher les
titres sur le site de l’amicale underground pour vous
rendre compte par vous même de la liberté qui souffle
dans la musique de ce groupe. (3.5)
Benoît Richard
www.amicale-underground.org
- 2007
Jeanne
Balibar - Slalom dame
Désormais
chanteuse à part entière, en parallèle à une carrière
d’actrice rondement menée, Jeanne Balibar avait
su trouver un public et séduire littéralement ceux qui
s’étaient laisser prendre au charme de cette belle dame
avec notamment un premier album Paramour sorti il y
a trois ans. En 2007, elle revient, une fois encore, sous
la houlette du fidèle Rodolphe Burger auquel il
faut adjoindre un featuring de choix avec des noms tels
que Fred Poulet, Dominique A, Pierre Alferi, Abstrakt
Keal Agram. Même si l’ombre de Barbara plane
toujours autant sur la chanson de Jeanne Balibar,
il semble que cette dernière s’en affranchisse de mieux
en mieux avec un disque plus personnel que son prédécesseur.
Néanmoins l’ensemble reste inégal avec seulement
quelques titres forts dans un ensemble encore un peu
ronronnant. (2.5) Benoît
Richard
Naive
- 2006
Erik
Truffaz - Arkhangelsk
Une
chose est sûre : on ne peut pas dire qu’Erik Truffaz
fasse toujours le même album. Musiciens de jazz,
trompettiste, ouvert sur le monde et sur tous les courants
musicaux capables de s’accommoder au jazz, ce musicien découvert
il y a quelques années avec "The down" et
surtout le génial "bending new corners",
revient en plein forme avec "Arkhangelsk", son
neuvième album et peut être le plus accessible de toute
sa discographie mais aussi l’un des tous meilleurs. En
compagnie du rapper Nya, d’Ed Harcourt (superbe
reprise du "Manon" de Gainsbourg) et du
lunaire Christophe dont les voix se mélangent
impeccablement avec les sonorités chaudes de la trompette
et du fender Rhodes, Erik Truffaz signe un album
doux et feutré tourné vers la pop, aux ambiance de jazz
cool, mais qui à aucun moment cède à la facilité.
Bref, un chouette album ! (4.5)
Benoît Richard
Blue
note - 2007 www.eriktruffaz.com
Nouvelles
vagues - Traffic
Quintet
Créé
à l’occasion de la sortie du film de Jacques Audiard
Un héros très discret, dont on retrouve ici
quelques fragments de la BO, le Traffic Quintet
s’attaque cette fois aux musiques de films de la
nouvelle vague, mais pas seulement. Traffic Quintet
est un ensemble à cordes composé de deux violons, un
alto, un violoncelle et une contrebasse. Spécialisé,
comme on l’a dit, dans l’interprétation de musiques
de films, le quintet joue ici des partitions signées Georges
Delerue (Le Mépris, Jules et Jim…)., Antoine
Duhamel (Pierrot Le Fou). On trouve également
au générique des noms comme Gato Barbieri (Le
Dernier Tango à Paris) et Alexandre Desplat (Un
héros très discret). Sans vouloir crier au scandale
vu le titre du disque, on regrettera simplement que le Traffic
Quintet ne se soit pas cantonné pour ce disque à
l’interprétation de thèmes issus exclusivement de la
nouvelle vague. Hormis ça, l’interprétation du Traffic
Quintet restitue parfaitement la beauté et le lyrisme
des musiques de Delerue et consorts. De la belle
ouvrage ! (4.0) Benoît
Richard
Naive
- 2007
Phospho
- nervous
Tout
de suite, instantanément, la musique de Phospho
nous ramène au temps de Sonic Youth, des Gang
of four, du premier Nirvana et des Dinosaur
JR, soit fin des années 80, début des années 90.
Seulement voilà, on est en 2006 et un tel disque peut-il
encore s’en sortir ? Oui, serait-on tenté de dire
au vu du succès rencontré par les Klaxons set
autre Arctic monkeys. Car Phospho a plutôt
bien digéré ces influences et a donné au son de sa
musique un aspect moderne plus proche des Klaxons
que de Sebadoh. Manque pu qu’un peu de maturité,
un vrai chant (le gros point faible du groupe) et on
pourra prédire à cette petite bande un succès mérité.
(3.0) Benoît
Richard
Autoproduit
– 2007 www.myspace.com/phospho
Daphné
- Carmin
Après
un premier album passé un peu inaperçu et il faut bien
le dire moins intéressant que ce dernier, Daphné
éclate au grand jour avec carmin, album qui
conjugue performance vocale, arrangements musicaux soignés
et textes plutôt bons. Dans un registre vocal qui
pourrait aller de Camille à Bjork, Daphné
raconte des histoires d’amour pleines de mélancolie et
de poésie. Avec une palettes de tonalités musicales
aussi nombreuses qu’il y a de titres, l’album laisse
entrevoir malgré tout quelques perles, une poignée de
titres qui surnagent sur cet ensemble pourtant déjà bon.
Discrètement, sur la pointe des pieds, Daphné s’impose
dans le vaste monde la chanson française populaire avec
un album pétri de qualités qu’on est pas prêt de lâcher.
(4.0) Benoît
Richard
Dièse/V2
- mai 2007 myspace.com/universdedaphne
Scratch
Massive - Time
Duo
composé de Maud Geffray et Sébastian Chenut, Scratch
Massive est l’auteur d’un premier album Enemy
& Lovers sorti en 2003 et assez peu
convaincant. En 2006 ils sortent une compilation mixée
pour enfin revenir en 2007 avec un nouvel album studio.
Sur Time on découvre une électro-pop aux
ambiances dark et avec un gros son et une production signée
Moritz von Oswald, moitié de Maurizio. Un peu plus
personnel que Enemy
& Lovers, Time marque un net penchant un pour
une electro froide qui nous ramène tout droit aux 80’s.
Pourtant on n’arrivera pas à accorder tout notre crédit
à un album qui a du mal de se défaire d’un son trop épais
et de compos trop banales pour séduire véritablement. (2.5)
Benoît Richard
Chateaurouge/Nocturne
- 2007
www.myspace.com/scratchmassivegroup
Taxi
taxi - s/t
Taxi
Taxi ! c’est Miriam et Johanna Eriksson Berhan, deux
sœurs jumelles suédoises âgées à peine 17 ans qui
proposent un premier six titres éponyme (produit début
2007 par Björn Yttling de Peter, Björn and John.
On découvre dans ce court album d’à peine 19 minutes
un folk dépouillé qui fait la part belle aux voix des
deux sœurettes et sur lequel veinent se poser des sonorités
discrètes de piano, de guitares et autres ukulélé. Au
total 6 titres pas totalement convaincants mais qui
laissent augurer de belles choses si les deux gamines
arrivent à maîtriser un peu leur organe et laisser
passer un peu plus les émotions. (3.0)
Benoît Richard
Talitres/Differ-Ant
– juin 2007 www.myspace.com/taxitaximusic
Pink
Martini - Hey Eugene !
Faudra
t-il toujours réduire Pink Martini au tube Je
ne veux pas travailler ? Pas si sûr… car à
l’écoute de ce nouvel album, on se dit que le groupe mérite
mieux que ça. Avec sa musique mélangeant délicatement
le jazz rétro et rythmes latino, pour le plus grand
bonheur des programmateurs radios de toute la terre à la
recherche de musiques estivales facile à écouter mais
jamais vulgaire, Pink Martini (Emmené par Thomas
Lauderlale et de China Forbes), nous gratifie de titres
plus sensuels les uns que les autres nous rappelant les
crooners que sont Nat King Cole ou Henri Salvador. Que du
bonheur ! (3.5) Benoît
Richard
Naïve
- 2007 www.pinkmartini.com
Ben
Weaver - Paper Sky
A
l ‘écouter comme ça, avec sa voix cassée, on
jurerait bien que le vieux Ben a la bonne cinquantaine,
voire plus. Mais en fait le garçon n’a même pas trente
ans et semble pourtant déjà porter sur son dos toute la
misère du monde. Bienvenue dans l’univers triste et
gris de Ben Weaver. Cinquième album déjà, Paper
Sky nous emmène du coté de l’Amérique des paumés,
l’Amérique profonde et pastorale, celle qui se chante
assis, la guitare posées sur les cuisses. Pas pour autant
dépouillées, les chansons de Ben Weaver se parent
ici d’arrangements superbes, entre violons, piano, banjo
et sonorités électroniques discrètes. Bref, c’est du
country folk de haute volée, ça ne fera pas revenir le
soleil mais c’est quand même beau à pleurer (4.0)
Benoît Richard
Talitres/Glitterhouse/Differ-Ant
- 2007
www.benweaver.net
www.myspace.com/benweavermusic
Elegi
- Sistereis
Qui
dit Elegi dit élégiaque, tel ce piano esseulé
ouvrant ce bal mortifère, dialoguant avec des cordes
d’un cinéma Lynchien souillé de sang séché. Sans détour,
cette ouverture nous plonge dans les abysses d’un océan
obscur, dans les fonds marins que Tommy Jansen explore et
pour lesquels il se passionne, allant même jusqu’à
sampler ce qu’il peut y entendre. Tirant inspiration de
ces territoires que la lumière ignore, Tommy tisse des
ambiances claustrophobes, hantées de fantômes, faites de
nappes et drones flippants, de mâts et coques qui
craquent, de métaux qui claquent, de bulles de piano dépressif
et de notes caverneuses (violoncelle, corne et mélodica
basse fréquence ?). En cours de plongée, une once
de clarté perce Interbellum de son doux méli-mélo
de notes flûtées et cristallines. Mais ce rai de lumière
furtif, cette unique et menue bulle d’oxygène nous
replonge rapidement et définitivement dans ces immensités
angoissantes regorgeant de cadavres.
Parfait compagnon funèbre et ténébreux du Knive
de Svarte Greiner, Sistereis n’a décidément
rien d’accueillant ou de rassurant.
(3.0) Sébastien Radiguet
juin
2007 www.myspace.com/beatpoet1
www.miasmah.com
Kingfisherg
- maverick mouth
Kingfisherg
c'est le Liégeois François Boulanger, musicien au
sein du collectif Jaune
Orange, qui revient avec un deuxième album qui
fait suite au très bon "The heartspray" salué
dans ces colonnes même il y a près de deux ans. Plus
long, ce second essai poursuit dans la même veine, celle
d’une electronica dansante et lumineuse que l’on
redécouvre avec plaisir, cette fois sur 14 titres. Moins
évidente que sur "Heartspray", la musique électronique
de Kingfisherg se
déguste ici sur la longueur, et laisse apparaître une au
fil des titres une laptop music qui compose un savant mélange
de breakbeats, de sonorités fines, de micro-boucles et de
fines mélodies qui peuvent rappeler aussi bien certains
artistes du label Anticon
que Four Tet ou encore Berg
Sans Nipple. Du travail d’orfèvre. (4.0)
Benoît Richard
www.cartepostalerecords.be
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