Clover
- World’s end lane
Undercover music/Naïve
[3.5]
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De temps en temps on découvre avec près d’un an de
retard sur les autres (oui on assume !), de petits
bijoux confidentiels. Ainsi Clover aka Charlotte
Savary et
Garin Le Thuc qui a bien failli passer au travers
des mailles de notre filet
chroniques. Nous sommes en 2000. Garin
comme plein d’étudiants désormais équipés de leur
pc de bureau et de leur home studio bricolo recherche,
depuis son studieux Grenoble une
voix pour ses instrumentaux, résultat de bruit-collages
électro-pop. C’est Charlotte, parisienne, qui
s’y colle, et ces deux là loueront pour le futur les
bénéfices des «autoroutes de l’information »
qui leur permettent de travailler à distance.
Travailler, mais aussi se faire remarquer, en décembre
2001, par le label UCMG, après avoir été découverts
par Laurent Collat (aka Elegia sur les compiles F
com) grâce à leur site Internet –par ailleurs nourri
de fort jolis clichés-. Histoire d’un presque conte
de fée numérique.
Côté
musique, Garin Le Thuc réussit la connexion
entre pop et électronique de fort harmonieuse et
cajolante façon: musique
électronique qui ne s’engonce pas dans un « tout
pour et par le laptop ». Ici, on entend bien le
guitares derrière le bleep, on ressent l’atmosphère
avant d’en analyser la présence ou non de technicité.
Et finalement, que Le Thuc soit influencé, pétri,
déformé, par une certaine relecture de la fin des années
New Wave (Smiths, Cure, Cranes) que sa musique
roule avec delay et guitare qui reverb’ plus que de
raison sur les sentiers balisés de la fin des eighties,
où il n’avait guère plus de dix ans…. Tout passe
parce que tout est ici question de dosage, de charme et
d’efficacité. Les titres sont déroulés, emballés
et ficelés, morceaux d’électronique condensés au
format 4 minutes, pop électronique un peu sombre entre
pastel gris clair et gris foncé.
La
voix de Charlotte Savary vient confirmer
l’hypothèse de l’adoration Cloverienne pour
une certaine formule mélancolique née dans les années
’80. Sa voix douce et pourtant presque froide fait
mouche sur les titres concoctés par son bidouilleur
d’acolyte. On la comparera assez facilement, quoique
moins enfantine peut-être, à celle d’Harriet
Wheeler des The Sundays en matière de pop et
aux sonorités des Belges d’Hooverphonic pour
le versant électronique.
Alors
oui, quand un groupe vient ostensiblement piocher dans
les références qui ont marqué notre jeunesse, quand
un duo (et quintet à la scène) réussit en 2004
l’album, mélange d’influence et d’air du temps,
que les sus-cités Sundays n’ont pas réussi
lors de leur retour en 1997 ; on applaudit des deux
mains, quand bien même on se rend compte qu’il manque
peut-être encore quelques zestes de pop au cocktail de World’s
end lane pour compléter notre plaisir et venir
faire la nique à Hooverphonic (tiens ça rime).
Denis
Verloes
Tracklisting
:
01.
Sword City
02.
Not Love
03.
On & On
04.
The Things
05.
The Death Of The Lonely Superhero
06.
Now I know
07.
See No Hear No Speak No
08.
Hey
09.
To You
10.
First In, Last Out
durée:
42’ 52
date
de sortie: 02 novembre 2004
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