Richard
Hawley - Coles
Corner
Labels/EMI
[4.0]
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Richard Hawley peut tout
faire. Pour les quelques uns qui s’en rappellent
encore, il était guitariste d’une formation britpop
finalement assez recommandable (écoute à posteriori
nécessaire) nommée Longpigs
tuée dans l’œuf par la mode et la presse
musicale de l’époque. Le Sheffieldois
a aussi travaillé avec les All
saints avant/ pendant/tandis qu’il devenait
l’ami de Jarvis
Cocker et musicien de scène pour Pulp.
Puis, il a décidé de suivre sa pente, et de donner
au monde les albums qu’il avait envie d’entendre.
Dont un Late
night final, perle de calme de crooner dont votre
serviteur n’est toujours pas remis, question
d’efficacité, mais aussi de prise à revers de la
mode de l’époque.
A suivi Lowedges,
où Hawley
dupliquait la formule qui avait fait le bonheur du
premier album, et qui secouait finalement moins
l’auditeur que son prédécesseur. Question de
surprise et d’unité dans la continuité sans doute. Coles
Corner ne vient pas drastiquement modifier
la donne. Non. Hawley
y apparaît toujours comme l’adorateur cotonneux des
illustres Scott Walker
et Lee Hazlewood...
Oui mais en plus,
Richard Hawley
entend nous démontrer qu’il sait tout faire. On le
savait guitariste hors pair, les arrangements de Coles
Corner s’appliquent à le démontrer. On le décrit
désormais joueur de guitares 6cordes 12 cordes, guitare
acoustique ou électrique guitare baryton, guitare
espagnole, omnichord, lap
steel, glockenspiel, lyre,
vibraphone, piano, steel drum…
Hawley
est multi instrumentiste, et ça se sent dans l’écrin
musical de qualité qu’il donne à sa voix tout au
long de Coles
corner. Des arrangements qui font l’exceptionnelle
force de cet album. Une voix qui semble par ailleurs
avoir encore gagné en assurance et en coolitude
de baryton. En « gentleman attitude »
fifties en somme. La production joue elle aussi le jeu
du retour aux années 50, avec l’absence de perfection
sonore qui lui sied, et le charme chaud des amplis à
lampe : Cochrane,
Roy Orbison, Gene
Vincent encore minots musicaux, dans le viseur.
L’ampleur
des arrangements, la production typée et la qualité de
la voix sont les éléments qui font monter cette
nouvelle livraison de Hawley
d’un cran encore dans les degrés de satisfaction ou
de respect de l’auditeur conquis
Charmant, charmeur. Un homme, un vrai, caché derrière
son micro pour faire tomber les belles qui se pâment au
son de sa guitare mélancolique mais pas juste mélo…
Et un son passéiste assumé, sans second degré ou
humour déplacé. Une réussite incomparable pour un
album emprunt de romantisme de bon aloi. Idéal pour démarrer
l’automne 2005, avec des envies de couette, ou à
l’inverse, de panama sombre et de brillantine sous la
fumée des bars à scotch.
Denis
Verloes
Tracklist
Just Like The Rain
Hotel Room
Darlin’ Wait For Me
The Ocean
Born Under A Bad Sign
I Sleep Alone
Tonight
(Wading Through) The Waters Of My Time
Who’s Gonna Shoe Your Pretty Little Feet?
Last Orders
Durée
: 46'01
Date
de sortie : 06/09/2005
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