Husky Rescue
- Country falls 1/2
Catskills records/Chronowax-
2004
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Franchement si on avait eu moins la flemme ou plus de
temps… Country falls aurait abouti dans notre
top 10 des albums qui comptent en 2004. Ce n’est que
partie remise, et 2005 aurait fort à faire pour détrôner
cette petite perle romantique venue de Scandinavie.
Husky rescue,
c’est le projet du Finlandais Marko Nyberg, établi
à Helsinki.
En
2001, il décide de commencer à retranscrire en musique
les atmosphères et ambiances qui lui trottent dans la tête.
Une tête où se bousculent le réalisme esthétique de Wim
Wenders, la douce folie de Lars Von Trier,
les ambiances d’Erik Satie, les travaux
graphiques, un intérêt pour l’architecture, le
design, l’impressionnisme français et son goût
prononcé pour l’art naïf de ses peintures. (A voir,
le très beau site officiel du groupe)… Alors il réunit
autour de lui plusieurs potes aux compétences musicles
de groupe pop… Fourre le tout dans un grand sac plein
de stalactites et d’ordinateurs et en sort un album en
2004, où « David Lynch fait l’expérience
des jours sans nuit de Laponie (…) où Bambi rencontre
son méchant papa loup et (..) deviennent amis »(sic)
Et musicalement… on en est effectivement pas très
loin."Oulah" se dit le lecteur "encore
un trip arty intello refourgué par le mec de Benzine".
Non. Mille fois non. Bien qu’il soit plutôt ardu de
donner une représentation écrite, rapide, de la
musique de Husky Rescue ; on peut en dire
ici qu’elle n’est ni lénifiante, ni assommante, ni
réservée à une caste d’auditeurs férus de bourrage
de moût.
Car ce qui ressort immédiatement des élucubrations de Nyberg
c’est avant tout une incroyable facilité à rendre
« populariser » tous les genres qu’il
aborde au fil de l’album. En résumé, on croît y repérer
pèle mêle la folk ouvragée et un brin classieuse
d’un Memory Band par exemple, saupoudré de
bidouillages forts sympathiques et de tics électroniques
qui allègent le propos sans le rendre anecdotique. Pop.
On se baigne plus loin dans un rock imprégné de surf
music sixties, impeccable, où le refrain sucre d’orge
est à ce point enrichi au romantisme qu’il en devient
imparable et non caricatural (renvoyant du même coup
l’essai 2004 de Vegomatic au vestiaire). Pop.
On y aperçoit plus loin l’électro féminine, trip
hop, guimauve d’un Hooverphonic travaillées
dans le sens de l’atmosphère, du gimmick leitmotive
et de la fragilité, comme une bulle de savon hésitant
entre vol et trépas. Pop également.
Mais ce n’est pas encore tout. L’ensemble se déroule
par ailleurs en douceur, parfaitement agencé, enchaîné
dans une ambiance feutrée et chaleureuse où on se sent
si bien qu’on ne voit pas le temps passer. Lounge ?
Une ambiance où les titres s’enchaînent et se déroulent
en bande son imaginaire d’un long métrage au
romantisme décalé et dévastateur. B.O ? Une
belle réussite en tous cas, qui quitte notre platine à
regrets et revient s’y blottir avec plaisir tant elle
se prête à de nombreuses situations d’écoute, où
on y découvre chaque fois un détail, un élément
nouveau et plaisant.
Denis
Verloes
Tracklist :
01.
Sweet little kitten
02.
Summertime cowboy
03.
New light of tomorrow
04.
Sunset drive
05.
My world
06.
City lights
07.
Gasoline girl
08.
Rainbow flows
09.
Sleep tight tiger
10.
Mean street
Date
de sortie : novembre 2004
Durée :
56'57
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