Acetate zero -
Crestfallen
1/2
Arbouse
recordings - 2005
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"We came, we lost and we left nothing behind us", tels sont les mots récités dès le contemplatif
The sad beautiful quintessence. Le pensent-ils vraiment...? Pas de quoi être aussi défaitiste serait-on tenté de rétorquer à l’écoute de ce troisième album. Car si cet album, tout comme ses 2 prédécesseurs, ne se vendra pas certainement pas par pelles, il est loin d’être insignifiant et se révèle être attachant de part la sincérité et la personnalité qui en ressort. Même si les références
(Movietone, Empress, le Hood lo-fi des débuts) souvent citées au sujet d’Acetate Zero ne sont pas usurpées, le quintette parisien n’en demeure pas moins une formation intègre, délivrant une musique personnelle où l’on croise simplement les réminiscences qui ont dû nourrir leurs oreilles pendant leur (pré-, post- ?) adolescence.
Ceux qui avaient apprécié Ground altitude ne devraient pas être déçus par cette nouvelle mouture, qui emprunte des chemins similaires, à ceci près qu’on pourrait qualifier
Crestfallen de plus "onique", et que l’incorporation d’éléments électroniques y est plus marquée, plus aboutie, et toujours bienvenue.
Dès l’inaugural Frozen, le groupe nous mets en garde sur ce qui va suivre et joue d’emblée avec la distorsion qui viendra submerger, parfois même déconstruire certains morceaux comme
Bright delight flame, très 4AD dans l’âme avec sa voix lointaine noyée dans la réverbération, ou
Haze of nostalgia, qui débute à la façon d’un
Hood millésimé 1995 et laisse place à une guitare qui se fait de plus en plus rêche, puis exalte pour se laisser dépasser par un magma sonore. Si ce recours aux murs de guitares, qui ravira à n’en pas douter les amateurs du genre, il n’éreintera pas nécessairement les autres, car les orages ne sont parfois que passagers, contenus voire inexistants, c’est selon... En effet,
Crestfallen regorge de morceaux plus “limpides”, avec des lignes claires de guitare s’entrecroisant et échafaudant de très belles mélodies : à titre d’exemple (et ceux-ci ne manquent pas), citons le superbe
December sounds like that, magnifié par son xylophone et ses gazouillis d’enfant ; le contemplatif et apaisé
Ocean rover où le duo vocal fonctionne à merveille, appuyé par une pulsation minimale et sourde ; ou encore dans un registre presque ambient,
Sunrise où les notes de guitare s’égrènent sur des nappes et un tic-tac digital continus. Parfois, le groupe semble s’autoriser des pauses un peu plus ludiques, et on le surprend en train de sampler
The magnetic fields sur The collide of your mouth (en espérant que mes sources soient sûres…), et nous propose un
I don’t know how en guise de joli intermède de soir d’été, perturbé par un triturage de machines, qui elles non plus ne savent plus comment se comporter et finissent par perdre pied…
Bref, quelques soient les chemins ici empruntés, l’instinct fait face aux trouvailles ingénieuses, le calme sait céder sa place au bruit, et malgré ses quelques faiblesses qui le rendent plus humain,
Crestfallen constitue une belle réussite, tout simplement.
Sébastien Radiguet
Tracklist :
Frozen
The sad beautiful quintessence
The collide of your mouth
December sounds like that
Storm perspective means everything
Haze of nostalgia
Ocean rover
Sunrise
Ode to admittance
I don’t know how
Bright delight flame
Drowsiness & dizziness
Acoustic dynamics
Dust between
Ascend Halti and then head north
Date de sortie : 15/12/2004
Durée : 57'19
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