Second
opus d’un groupe qui a connu toutes les velléités
des formations contemporaines: auteur d’un single indé
fort réussi happy house repris à Siouxsie,
qui a ouvert aux Orléanais les portes de l’île par
delà la Manche ; le groupe se voit rendre son
contrat sur l’autel de la rentabilité de son label
d’origine. La sympathie d’Etienne
Daho n’y peut rien. Comme si cet impitoyable
passage par les lois du marché n’était pas
suffisant, le duo d’alors se voit amputé de Jonathan Chaoul, qui décide de s’en aller voir ailleurs. Stéphane
Bertrand reprend le flambeau seul sur son propre
label, et s’entoure d’une Angèle David-Guillou déjà interprète sur quelques titres du
premier album, ici omniprésente comme voix du duo de
jadis essentiellement instrumental.
On
garde une certaine nostalgie pour le premier album laid back galerie, où le mélange entre musique électronique et
voix éparse faisait mouche. Un album dont on garde le
souvenir d’une musique faite à base d’électronica
un brin 80’s fraîche et orientée dancefloor soft,
parce que jeune et sans prétention. On a lu quelque
part que, sur scène, le groupe musclait son propos à
la guitare ; ceci expliquant sans doute la plus prégnante
part accordée à la guitare, sinon en terme de présence
au moins en mise en avant sonore. Une évolution plus
pop donc, colorée aux années 80’s, forcément pas si
éloignée du revival rock qui inonde la presse musicale
en ce moment. Mais ici souvent traité de manière
douce, presque calme ou apaisée (cf. love
is the answer) et faisant la part belle aux cordes
vocales mises très/trop en avant.
Et
à ce titre, Ginger
Ale réussit l’exercice de proposer un album dans
l’air du temps, chargé de petites morceaux efficaces,
mélange d’atmosphère et de mélodies simples,
charmeurs, bien (sur)produits, où la voix très Dubstarienne
d’Angèle
se pose souvent comme un oiseau charmant, tandis que
l’électronique semble devenir un élément de soutien
et non la raison d’être de l’ensemble qu’est daggers
drawn. C’est sans doute aussi une volonté de séduire
le public "popophile" qui amène un duo un peu
dispensable pourtant, avec la voix grave de Michaël
Furnon en goguette de Mickey
3D.
On
reconnaît la valeur de l’exercice de
composition/production et l’évident travail des
musiciens pour parfaire les écrins et les arrangements
des petits morceaux de pop music assez universels (aussi
parce que chantés en anglais). Pourtant l’album peine
à s’inscrire durablement dans nos neurones et on se
plait à croire que les morceaux les plus réussis sont
au final ceux où le charme aérien de la voix de la
chanteuse se mêle à l’électronique en de longues
plages d’atmosphères, comme sur le très beau heat wave, de loin le morceau le plus réussi de l’album, et ses
princes consorts I
want to sea the sea ou strange.
On
trouve dans ces quelques titres une patte propre et
suffisamment d’identité pour sauver l’album de la
fatigue que peut provoquer l’écoute multiple et
croire au futur radieux de Ginger
Ale nouvelle mouture.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
The Rules of the Market
02.
Out of the Blue
03.
Sleep Well
04.
Un été dans le vent
05.
Heat Wave
06.
Portrait of a Young Man
07.
Un peu après minuit
08.
Dreams of Floating
09.
Love Is the Answer
10.
I Want to See the Sea
11.
Strange
Durée
: 42'
Date
de sortie : février
2006
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