«
De qui se moque-t-on
» ? On connaissait l'humour de la britpop, désormais
il faudra compter avec une autre forme, tout aussi
british d’ailleurs, celui du trio de Liverpool : le
Hot Club de Paris. En 2003, Paul
Rafferty, serveur le temps d'un été, rencontre Matthew Smith au bar du champ de course de Chester. Entre deux
pintes, ils se rendent compte de leur admiration commune
pour The Misfits.
De là naissent d'interminables échanges de références
musicales. Ils décident de monter un groupe et
proposent alors à Alasdair,
le frère de Matthew,
de les rejoindre. Le trio basse-guitare-batterie est né.
Aujourd'hui
ils sortent leur premier album Drop
It Till It Pops chez MoshiMoshi (Architecture
In Helsinki, Bloc Party, Au Revoir Simone...). Leur
nom en France est encore quasiment inconnu, et sûrement
plus pour longtemps.
Lorsque
l'on écoute cet album, on sent immédiatement la
roublardise de ses auteurs. Ils utilisent le langage
simple, balisé et
accrocheur du pop rock. Seulement voilà… L'auditeur
aguerri n'est pas longtemps dupe. Sous leurs airs de ne
pas y toucher, ils se laissent pourtant aller à leur
penchant pour les riffs du post-rock ou les breaks
rythmiques maîtrisés du math-rock.
Comme
le veut la règle pop, la voix est la mise en avant et
pourtant... On sent qu'elle ne maîtrise rien, qu'elle
fait comme elle peut pour se glisser là où lui
permettent les instruments. Ce mélange des genres est
étonnant. On dirait parfois un disque d'Animal
Collective qu'on aurait placé sur une platine
vinyle et dont on s’amuserait à faire varier la
vitesse de lecture. Parfois aussi à un disque des Futureheads
qui auraient mangé autant de Fugazi
que de Snoop
Doggy Dog.
Leur
musique est d’influences aussi diverses que les mix
tapes qu'ils s'offraient accoudés au bar de Chester. 0n
pouvait, à titre d’exemple y entendre The
Minutemen, Cap'n Jazz, Joan of Arc, Make Believe, Bruce
Springsteen, Storm & Stress, Billy Bragg, Battles,
John Fahey, Black Flag, Beastie Boys, Smog, Shellac, XTC,
Talking Heads, Les Savy Fav, Karate ou Owls.
Leurs
morceaux sont autant de clins d’œil à la culture
populaire (Hello I
Wrote a Song For You Called Welcome To The Jungle
fait, par exemple, immédiatement référence à un
morceau de Guns'n
Roses) que d’œillades à des
groupes plus pointus comme, mettons, Don
Caballero.
Cet
album a donc la couleur et le goût de la musique
populaire mais pas seulement, et c’est pour ces
raisons conjuguées qu’il séduit.
Mettant en exergue la lecture/écoute à
plusieurs niveaux, le groupe laisse à l'auditeur le
soin d'en apprécier la fausse naïveté.
Marine
Augereau
Tracklist
:
Welcome welcome to the hot club de Paris (can I get a
rewind?)
Shipwreck
Clockwork toy
3:55 am: I think we should go home
Yes / no / goodbye!
Names and names and names
Sometimesitisbetternottostickbitsofeachotherineachotherforeachoter
Snitches get stitches
Who am I? (What's my name?)
Bonded by blood (a song for two brothers)
Hello, I wrote a song for you called "welcome to
the jungle"
Your face looks all wrong
Date
de sortie: 16/01/2007
Plus+
www.hotclubdeparis.com
www.myspace.com/hotclubdeparis
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