musique

Explosions in the sky - Earth is not a cold dead place    

Constellation/chronowax - 2003

 

 

    Dans le monde merveilleux et onirique de la musique post-rock cohabitent deux types de groupe : ceux sans intérêt et les vrais talents.

Les premiers – qui sont légions – n’offrent à l’auditeur qu’une musique au minimalisme ou au maximalisme exacerbé, parcourue d’ennui.

La seconde catégorie, au contraire, compte dans ses rangs les porte-étendard du mouvement, « la crème de la crème » (comme disent les anglais) : les canadiens de Godspeed You ! Black Emperor bien sûr, mais également leurs cousins de The Silver Mount Zion ainsi que les Britanniques de Mogwai, pour ne citer que les plus célèbres.

Les Texans de Explosions In The Sky font partie de la seconde catégorie. Auteur d’un Ep magnifiant le post-rock (l’étonnant et bouleversant How Strange, Innocence) puis d’un premier album (Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever) tout simplement parfait, subtil mélange sonore entre brutalité et douceur, les EITS nous reviennent cet hiver avec un nouvel opus Earth Is Not a Cold Dead Place.

 

    Les 5 titres qui le composent ne forment en fait qu’un seul et même titre, chaque nouveau morceau n’étant que la continuité du précédent. Un peu comme sur Lift Your Skinny Fists Like Antennas To Heaven des Canadiens de GY!BE.

C’est sur First Breath After Coma que s’ouvre cet album créant une ambiance qui, sans être foncièrement très chaleureuse, n’est pas froide comme sur certains élans passés du groupe. Une montée lente et progressive, où riffs de guitares se mêlent à une rythmique obsédante.

Sur The Only We Were Alone le son se fait plus brut. Les notes sont plus appuyées, la rythmique est plus lourde. Six Days at the Bottom of the Ocean garde la même ligne directrice de l’ensemble mais reste beaucoup plus calme et posé que les deux moments précédents. Même si la fin du titre – rappelant certaines grandes heures godspeediennes – annonce de façon énergique Memorial, avant dernier titre de l’album, à la sensibilité et l’émotion à fleur de riff.

Enfin, que dire du formidable Your hand in mine – le cinquième morceau, hymne empli de joie de vivre et de positivisme, terminant cet album d’une manière on ne peut plus rêvé tant il n’est pas besoin d’en rajouter.

 

    La terre n’est pas un endroit froid et sans vie. Les Explosions In The Sky le proclament et le prouvent. Empli d’un certain optimisme, ce nouvel album tranche avec son prédécesseur, à l’esprit plus noir. Et en passant de l’un à l’autre, les Texans n’ont pas perdu une once de force, d’inventivité et de création. Bien au contraire.

 

Olivier