Après
un premier album éponyme sorti chez Nature
Humaine, les Sincabeza
sortent leur deuxième album chez Distile,
jeune label parisien qui a déjà su faire preuve
d’une belle sélection d’artistes Absinthe
(provisoire), les malheureusement feus Looking
for John G ainsi que One
Seconde Riot (auteurs d’un split avec Neptune).
On rapproche souvent Sincabeza
de Chevreuil
mais on se trompe sans doute un peu de gibier. Le trio
de mat(ch)-rock bordelais remet le couvert et pour
l’occasion invite quelques Radikal
Satan.
Edit sur passage avant fin ou montée
d’instrument,
le titre de l’album, leur ressemble : alambiqué
et simplement drôle à la fois. Le ton est donné,
l’autodérision au rendez-vous. Mais ne nous laissons
pas avoir, maintenant il va falloir lire entre les
lignes et là, l’affaire se complique. « Rira
bien qui rira le dernier ».
L’artwork
de ce digipack, signé Sophie Fougy, est extrêmement parlant. Il donne un supplément
d’information quant à l’atmosphère musicale du
disque. D’un trait fin, élégant et étrange, il est
construit comme un très bel objet. D’une apparente
simplicité, l’intérieur très Jungendstil nous
surprend. On y est. On s’y plonge. Les petits monstres
et protubérances de nos contes enfantins laissent place
à la complexité, sang bleu et méandres…
Plus
« catchy » que le premier, cet album est
d’une belle nervosité contrôlée. On le sent dès la
première écoute, quelque chose bouillonne à l’intérieur.
Il semble que ces « matheux » ne savent et
ne veulent toujours pas compter et le démontrent par
leur titre de morceaux. Ils ne savaient apparemment déjà
« plus faire les divisons » sur leur précédent
album, sur celui-ci ils avouent …ni
les équations et quand le troisième morceau
s’appelle 04,
on se dit qu’ils cherchent un peu à nous embrouiller.
Les
rythmes se cassent, se disputent, se retrouvent. On a
envie de taper du pied parfois ou de battre ses bras en
l’air lors de ces fameuses montées, mais voilà, on
s’est encore fait avoir. On attend du sirupeux et ils
répondent par de l’incisif. On enrage de ne pouvoir
suivre et pourtant on y prend goût.
Amour-haine,
ils ont bien fini par nous semer. On suit, ils fuient.
On fuit, ils suivent. Difficile de décrocher. En somme,
il va falloir passer du temps avant qu’on arrive à résoudre
à notre tour une telle équation. Une seule chose de sûr,
je me compte déjà parmi leur fan.
Marine
Augereau
Tracklist :
1.Sucre
ma bête
2.Dimanchemartin
3.04
4....
ni les équations
5.Sirosport
6.bandit
manchot
7.Non,
rien
8.Waar
het om gaat
Durée
de l’album :44’ 40’’
Sortie
de l’album : 20 fevrier 2007
Plus+
www.myspace.com/sincabeza
www.distilerecords.com
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