Après
un premier album fort recommandable paru chez Merck
en 2004 (Unomia, aux fortes effluves ambiant),
puis un second et très touchant Corduroy road,
essentiellement pianistique, dénudé et introspectif,
en la réincarnation de Goldmund ; Keith
Kenniff nous revient sous son sobriquet Helios,
offrant un curieusement nommé Eingya,
s’apparentant à une convergence des deux voies précédemment
explorées.
Multi-instrumentiste
poursuivant ses études musicales à Boston, Keith
Kenniff n’hésite plus à se flanquer derrière sa
batterie muni de balais, à égrener ses notes de piano
et de guitare avec cette retenue et cette sensibilité
qu’on lui connaît bien. Il les fusionne avec minutie,
délicatesse et une facilité que beaucoup risquent
d’envier, à des rythmiques sobres, conviant une caste
de sonorités peu coutumières, et des nappes atmosphériques
plus ou moins craquelées et opaques, dotées d’un
fort pouvoir élévateur. Pour un résultat que l’on
aura vite fait de qualifier de parenthèse enchantée à
destination des rêveurs émotifs.
Dévoilant
une filiation assez nette avec la trouble nostalgie des
Boards of Canada (en particulier avec leur dernier
Campfire headphase, plus ensoleillé et acoustique),
et peut-être d’autres moins évidentes avec des gens
d’horizons divers comme Harold Budd, Brian
Eno, The album leaf (les délicieux entrelacs
guitare-batterie de Paper tiger), ou Deaf
center, Eingya avance sans friction, étonne
par son évidence et sa qualité de composition,
exsudant au passage un parfum imprégné de nostalgie et
d’espoir.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Bless
this morning year
Halving
the compass
Dragonfly
across an ancient sky
Vargtimme
For
years and years
Coast
off
Paper
tiger
First
dream called ocean
The
toy garden
Sons
of light and darkness
Emancipation
Durée
: 51’49
Date
de sortie
:
juin 2006
Plus+
label
myspace
le
site d'helios
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