Avec
un patronyme pareil, EPDM pouvait être soit un rejeton ibérique de la saine rock metal…
soit, au vu du label Memphis Industries, une jeune Suédoise
éprise de sixties, bien décidé à emmener sa guitare
en visite du côté de son intimité.
Deuxième
option pour Sarah
Assbring qui, selon la petite histoire déjà
maintes fois évoquée dans le landerneau, aurait trouvé
sa direction musicale du côté des plages espagnoles.
Une inspiration qui se cherchait une direction et un
mode de prise de parole matérialisés soudain sur cette
plage sous la forme d’un chien venu d’on ne sait où,
sortant par surprise de l’écume des vagues.
La
destination a effectivement suivi quelques temps après,
l’inspiration s’est mise au diapason. Et c’est
donc sous la forme de ce « chien de la mer »
que Sarah
s’est remise à composer à la guitare cet album
aujourd’hui diffusé dans nos contrées via Coopérative
Music. Soit une version d’elle-même imprégnée
d’imagerie sixties, de fille seule en scène,
diffusant son message personnel à un public conquis par
la présence de "performeuse" autant que par
la certitude qu’elle ne s’adresse qu’à chaque
individu personnellement.
On
songe bien sûr à
la Françoise
Hardy
des années 60 par la fragilité mâtinée de mélancolie
qui se dégage de l’album, qui pourtant n’a pas
oublié : 1° d’être original malgré la
filiation évidente 2° de recourir à la technologie
pour chiader le son global et de ses différents
instruments, comme seuls les Suédois semblent capables
de / vouloir le faire 3° de ne pas oublier la modernité
des usages possibles des instruments d’appui ou des
machines dans les arrangements et la méthode
d’enrichissement du son (la dame compose produit
et arrange elle-même) . Comme pour instiller
quelques touches de présent dans un album qui se
nourrit énormément du passé : Phil
Spector, Brian Wilson quand vous nous tenez…
Un
passé jamais pourtant ici, réellement copié à
l’identique.
Avec
une fragilité presque ingénue, El Perro del Mar nous invite dans son univers fait de ballades féminines
un poil mélancoliques (mais n’est-ce pas qu’une façade ?),
un brin candides, qui réconcilient pourtant votre
serviteur généralement fermé à la « ballade
triste » avec un genre où EPDM tire son épingle du jeu. Aucun des titres de son album ne
provoque l’ennui, malgré un style musical à la fois
balisé et abondamment représenté dans l’histoire.
Aucun n’est juste qu’une pâle copie des années
soixante (le son change, ou l’arrangement, ou la
bidouille électronique). Aucun titre ne semble
redondant. Aucun n’est vraiment dispensable. Un bien
joli album. Comme la rose que le Petit Prince mis sous
cloche fût un jour jolie : belle, pure, fragile,
éphémère, poétique.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Candy
02. God Knows (You Gotta Give to Get)
03. Party
04. People
05. Dog
06. I Can't About it
07. Coming Down the Hill
08. This Loneliness
09. It's All Good
10. Here Comes that Feeling
Durée:32'56
Date
de sortie: 09/05/2006
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