S’appeler
Loizeau et
devoir son premier album au label qui héberge l’excellentissime
album d’Andrew
Bird, il y a de la coïncidence dans l’air. De
l’humour aussi sans doute, quand on sait que la
Bellevilloise (Paris 11e/20e) a
rencontré son label en demandant à faire la première
partie dudit Andrew
lors de ses dates de tournée parisiennes. Mais passons
le chapitre star du rire.
S’agit-il
ici de cette exaspérante "nouvelle nouvelle scène
française" qui distille son bataillon de voix frêles
et torturées ?
Euh ben non… Fargo, pour sa première référence
française a eu un peu plus de nez que ça.
Emily Loizeau
a réalisé l'album elle-même: un album simple,
essentiellement axé sur le tandem piano-voix. Un album
qui évoque le « home made » par son évidente
accessibilité et son économie de moyens. La demoiselle
y officie
donc sur une base de piano : instrument qu'elle
a commencé à pratiquer vers l'âge de cinq ans, et
dont elle use avec virtuosité évidente mais sans
fanfaronnade, ce qui donne à l’album un cachet complémentaire.
Un instrument qui occupe tout l’espace sonore de
l’album et est subtilement servi par les arrangements:
ici une contrebasse, là une batterie ou des choeurs (de
choix Franck
Monnet, Tryo,
Andrew Bird).
Emily
(avec Y, mère anglaise oblige) use par ailleurs sur ce
très beau disque d’un certain savoir faire pour
raconter des petites histoires de nos quotidiens un peu
réels, un peu surréels, puis aussi de les poser avec
un ton vocal adapté et d’une voix mi jazz, mi
mutine, un peu fêlée. Une méthode peut-être acquise
par le biais d’une formation de théâtre, du côté
de la mise en scène.
On
songe parfois à Ignatus ou à Olivia
Ruiz pour ces histoires décalées ou ces petits
comportements humains limite triviaux a force d’être
normaux et drôles. Mais un Ignatus
qui aurait fait sien le charme romantique de l’Andrew
suscité et troqué la blague gainsbourgiennne
pour un sourire chargé de spleen. Ou une Olivia
Ruiz qui se serait abstraite du monde du rock à
banjo pour le charme suranné, mais pourtant pop, d’un
instrument à cordes frappées (quoique les titres comme
Jalouse ou Boby
Chéri pourraient aller
tailler un costard aux « qui n’en veulent de la
pop »).
Le
résultat n’est pas original, du fait de sa simplicité
et de son ingénuité de surface. Mais son efficacité
est désarmante par son charme et son intelligence. Et
on à envie d’y revenir souvent.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
L
'autre bout du monde
02.
Boby chéri
03.
Voilà pourquoi
04.
Je ne sais pas choisir
05.
Jasseron
06.
I'm alive
07.
Sur la route
08.
Jalouse
09.
Comment dire
10.
Zool
11.
Leaving You
12.
London town
13. L
'âge d'or
Durée
: 28 février 2006
Date
de sortie : 28
février 2006
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