Parce
qu’ils ont remis les pendules du rock à l’heure de
la mode au début du siècle nouveau, (avec leurs confrères
aux « bandes blanches », rendons à César…),
les New Yorkais n’en
finissent pas de provoquer le remous et l’émoi à
chaque nouvel album.
Alors ?
Le
nouvel album de la bande à Casablancas
est très bon, mais peut-être pas aussi génial qu’on
aurait rêvé. Zut !
Convoquant,
en changeant de producteur, un son très propre qui éloigne
les désormais respectés Strokes
de la bande de petits teigneux qui s’ébrouait dans le
garage de l’inaugural is
this it …
force est pourtant de constater que la grande qualité
de cette prod’ très/trop
proprette est de rendre toute la puissance des guitares.
Un mur très(/trop ?)
bien scellé, dont les nuances s’apprécient sans
doute plutôt au casque que via les enceintes, qu’il
faudrait pousser dans ce cas à la limite de la plainte
des voisins pour tapage diurne. On y trouve l’esprit
du concert auquel on a assisté, avec cette marée
sonore orchestrée par la guitare de Nick
Valensi dont émerge la
voix, de plus en plus maîtrisée, du beau gosse incarné
leader. La puissance certes, mais pas le côté
imparfait, compensé par le décibel revêche, qu’on
aime pourtant aussi dans le rock et dans les premiers
opus des anciens Strokes.
On
trouve par ailleurs dans cet album les pépites mélodiques
qui font qu’un album des Strokes,
ça se fredonne dans le métro ou sous
la douche. Est-il
encore besoin de présenter le
juicebox de single que
les radios se sont déjà appropriées? Mais
citons aussi
l’inaugural you
only live once, on
the other side, ize of the
world et ask
me anything futures hymnes
de nos moments de fredonnement
“yaourt”. Etonnement
pourtant, on se rappelle que les précédents albums
jouaient de la formule voix/mélodie + gimmick/guitare =
chanson pop/rock imparable ; tandis que sur first
impressions of earth,
ces deux éléments semblent beaucoup plus dissociables.
Ainsi si les titres cités plus haut doivent beaucoup à
la mélodie Casablancienne
, Heart
in a cage, Razorblade,
Vision of division et fear
of sleep tiennent la
barre de fort belle façon, surtout pour leurs solos
enfiévrés et gimmicks que pour les couplets qui y sont
accolés. Mais bon, les deux orfèvres ne sont pas non
plus n’importe qui et le tout en remontrait encore à
pas mal de groupes prétendants.
Au
final, first
impressions of earth
reste un bon album, explosant avec maestria sur les
7premiers titres, puis glissant ensuite un peu moins
efficacement jusqu’au final en piste 14. Une galette
qu’on mesurera plutôt à l’aune de ce qui sort en
ce début 2006 qu’au vu de la carrière du groupe ou
des espoirs démesurés qu’on ne peut s’empêcher de
mettre sur cette formation. Espoirs un peu ternis parce
qu’on se rend compte qu’on se met à analyser leur
musique, alors qu’on se contentait de la manger tout
de go précédemment (signe en général d’une moins
grande immédiateté), et qu’on parvient désormais à
en dénouer les ficelles alors qu’on se contentait de
se prendre une baffe de décibels par le passé. Un first
impressions of earth
qu’on n’arrive pourtant pas à faire décoller de
notre platine, malgré l’impression mitigée qu’il
laisse et qui gagnera peut-être à se patiner avec le
temps. En
attendant… on fredonne « on
the other side, on the other side… »
Denis
Verloes
Tracklist
1.
You Only Live Once
2.
Juicebox
3.
Heart in a Cage
4.
Razor Blade
5.
On The Other Side
6.
Vision of Division
7.
Ask Me Anything
8.
Electricityscape
9.
Killing Lies
10.
Fear of Sleep
11.
15 Minutes
12.
Ize of the World
13.
Evening Sun
14.
Red Light
Durée :
52’
02
Date
de sortie : janvier 2006
Plus+
www.thestrokes.com
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