musique

Macha - Forget Tomorrow   

Jet set records/Discograph - 2004

 

 

 

   Franchement, on aura beaucoup de mal à dire pour quelle raison précise on est resté accroché sur cet album de Macha, formation née en 1998. Pourquoi un disque à moitié réussi revient hanter régulièrement notre platine. Ca a du commencer quand on a tenu entre les mains l’album du groupe américain. La pochette, tout à la fois naïve et  manga-esque nous a irritée, parce qu’on ne sait trop si la main qui perce le bras d’une petit fille en âge d’être déjà la nôtre, est celle d’un docteur en train d’administrer un nième rappel vaccin… Ou si de plus sombres desseins animaient le graphiste auteur de la pochette du 3ème opus du groupe.

 

    Le disque explique-t-il le mystère de sa pochette ? Oui fondamentalement. On est bien quelque part entre pop guimauve et spleen d’un quotidien décati dont on cherche à s’évader (métaphore de la seringue). Le disque oscille entre deux pôles comme un aimant fou. Une première partie pop à ressorts tintée des méthodes de Denim, de Suede et de Pulp, revenue avec un filet de facilité, un brin d’obscurité divisionnienne pour rehausser le goût, et une pointe d’électronica à claps claps façon Depeche Mode … Et une seconde moitié d’album qui se pique (retour de la métaphore) d’aller tâter de l’enlevé, de l’atmosphérique, quelque part entre électronica dépressive et post rock de bon alloi.

 

    La première partie de l’album facilement césurée au titre 5 compris, n’a un intérêt que très relatif ; proposant à l’amateur de musique rock des titres de bonne facture façon 21e siècle avec juste ce qu’il faut d’envie de taper du pied et d’aller envahir la piste de dance, avec juste ce qu’il faut de production et de son surround, avec l’épice de sonorités électroniques piochées dans un répertoire asiatique ou indonésien (plus largement exploité sur les précédents albums du groupe) qui donne sa pleine ampleur lors d’une écoute au casque… les 5 premières plages  renâclent pourtant à trouver l’hymne qui remplira les stades et à véritablement emballer l’auditeur qui reste un peu sur sa faim.

 

    Le titre 6, par contre, envoie Forget tomorrow dans une sphère parallèle… tâter du post rock bien foutu, qui n’oublie pas les composantes électroniques de la premières partie, les sonorités extrême-orientales et le formatage pop song où tout est emballé en environ 3’ 30’’.  Les chimiques remplissent leur office à la suite des titres formatés FM. C’est dans cette seconde partie que survient l’addiction de l’auditeur (retour de la métaphore bis). La mélancolie à guitare distordue des compositions devient d’ailleurs essentiellement instrumentale, touche l’auditeur préparé progressivement à la claque par les 5 premiers titres dispensables -qui portent pourtant la fin du disque à bout de bras et préparent les oreilles du futur accro- et finit par laisser un goût d’ « encore » dans les conduits auditifs. Les atmosphères inquiétantes sont travaillées avec goût. On s’y love et s’y terrifie tout à la fois. En témoignent le mogwaien paper tiger et le pinkfloydéen from de merak lounge. On plane (métaphore ?) jusqu’en fin de titre 13… où on quitte l’album en pleine descente, un peu malades, avec un serment d’ivrogne jurant mais un peu tard que « non décidément, on ne nous y reprendra plus… »

 

Denis Verloes

 

Tracklist :

01 forget tomorrow
02 Do the inevitable
03 d-d-d
04 While the people sleep
05 smash & the grab
06 paper tiger
07 cmon cmon oblivion
08 back in the baby’s arm
09 now disappearing
10 from the merak lounge
11 calming passengers
12 sub II
13 no surprise party

 

Durée : 47'43

sortie : septembre 2004

 

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le label :http://www.jetsetrecords.com