En
ces périodes où le "name dopping" sert de
caution-vente de disques dans un secteur en crise, on
voit généralement arriver avec suspicion les albums
des fils ou fille de. Jeff
Buckley nous a fait douter il y a une dizaine d'années,
Charlotte
Gainsbourg a enfoncé le clou a l'été 2006. Jusque
là, Sean Lennon n'était pour nous que l'auteur d'un bien pâle into
de sun et surtout le fils de qui on sait...
Difficile d'exister sous son propre prénom quand le père
a atteint un tel niveau de mythe.
Dès
les premières notes de ce friendly
fire tout bien pensé arty, -avec son second disque
vidéo reprenant façon film court les dix thèmes de la
version audio (avec dans le rôle des protagonistes, les
potes Lindsay Lohan,
Asia Argento, Carrie Fisher...), on est surpris.
Quitte à se faire comparer à dieu le père, autant que
ce soit une bonne raison. Et la démarche de Sean à l'automne 2006 ressemble globalement à celle de Charlotte
à l'été. Soit mettre en abîme l'esthétique du
paternel, en l'adaptant à sa propre sensibilité et aux
possibilités offertes par la production contemporaine.
Et
dès dead meat
on se croit pris dans quelque voyage spatio-temporel. Au
delà de l'évidente ressemblance physique, Sean
Lennon chante avec une voix qui évoque immédiatement
John. Alors,
quand l'organe passe par le filtre d'un micro qu'on
dirait évadé des sixties, et se met au service de
ballades classiques romantiques, de thèmes rassurants,
parce qu'un poil convenu... On dirait forcément du John Lennon, fait par le fiston au service d'un nouveau public et
des désespérés de la mort du père.
Enregistré
essentiellement en prise directe comme au bon vieux
temps de Abbey Road, avec le concours de Matt
Chamberlain et Tom
Biller; friendly fire déroule ses petites perles charmantes et apaisées.
Les arrangements: piano d'enfants, orgue, double
batterie, claviers, chœurs... contribuent autant au mimétisme
Lennonien
qu'au charme, un poil dandy, contemporain.
Très
doux, calme, enchanteur, friendly
fire réconcilie l'auditoire avec son auteur. Un
artiste qui
réussit un album arty et classy, mais ni hors propos,
ni chiant; quoique jamais vraiment innovant, il faut
bien se l’avouer. Un album en tous cas, qui devrait
amener au fils les fans du père, jamais consolés par
la disparition du mythe et par l'effilochement d'un
style musical, quelque part à l'entrée des années 80.
Denis
Verloes
Tracklist
CD1
01.
Dead Meat
02.
Wait For Me
03.
Parachute
04.
Friendly Fire
05.
Spectacle
06.
Tomorrow
07.
On Again Off Again
08.
Headlights
09.
Would I Be The One
10.
Falling Out Of Love
Cd2
01.
Dead Meat (Dvd)
02.
Wait For Me (Dvd)
03.
Parachute (Dvd)
04.
Friendly Fire (Dvd)
05.
Spectacle (Dvd)
06.
Tomorrow (Dvd)
07.
On Again Off Again (Dvd)
08.
Headlights (Dvd)
09.
Would I Be The One (Dvd)
10.
Falling Out Of Love (Dvd)
Durée:
37’
07’
Date
de sortie: 02/10/2006
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