Second
album pour la formation montréalaise. Et un second
album qui divise forcément l’auditorat, puisqu’il décide
de balayer plus largement une veine mi progressive, mi
psychédélique, quelque part entre la pop saxonne et la
doudinguerie des Flaming
lips.
Et
le premier sujet de division consiste en la prise de
risque beaucoup moins évidente que sur l’introductif No cities left. The Dears
est entré en studio et a décidé de blinder chacune de
ses mélodies à coups d’arrangements massifs (ici la
contre voix, là une contre mélodie, ici un coup de mix
audacieux, là des guitares rageuses, plus loin des cœurs
qui lorgnent du côté de nos anciens albums de Blur…..).
Il faut effectivement de multiples écoutes de chacun
des titres assénés avec frénésie par le groupe, pour
que s’en dégage un semblant de schéma, une idée du
squelette musical tel qu’il put un jour être, tout
nu, dans l’esprit du géniteur. Il faut du coup aussi
batailler, dans son analyse musicale, entre ce qui est
une vraie bonne idée d’arrangement, ce qui est juste
une facilité de studio pour enfants gâtés ou encore
ce qui n’est qu’une faute de goût sentant la
boursoufle. Gang
of losers est beaucoup moins immédiat donc que le
premier opus, et du coup, moins direct aussi.
Le
second sujet de division tient à la nature même des
titres. Sans vouloir non plus crier haro sur un disque
de bonne facture générale, on ne peut s’empêcher de
remarquer que certains des morceaux proposés par le
groupe semblent ratisser plus large, ou être moins
chargés de ces mélodies qui nous avaient charmé sur
le premier opus. Pire encore, des titres style there
goes my outfit, fell deep ou bandwagoneers
ressemblent à du sous Manic
Street Preachers, ou juste à du « méchamment »
FM. Facilités que ne laissaient pas présager le
premier album.
Pourtant,
avec une paire de titres introductifs tels Ticket
to Immortality et Death
or life we want you convoquant tout à la fois les
fantômes de Doves
et des Flaming
lips, puis plus loin des ballades telles whites
only party, mélangeant la mélodie des Smiths
et le phrasé de Jarvis
Cocker ; The
dears n’en demeure pas moins un bon exemple de ce
que nous appelons les « groupes jauges ».
Soit une formation sans éclat éblouissant, compilant
en un lieu et une époque, la somme de l’histoire du
type de musique qu’ils abordent, et regroupant différents
éléments abordés comme des marques de fabriques ou
des évolutions majeures, en leur temps, par des
formations sans doute un poil plus aventureuses.
Le
genre est ici la pop anglaise fondue au beurre psyché (Smiths,
Doves, Blur, Gene, Pulp, Weller, les derniers Suede,+
un poil de la charge du son des années 2000 + Flaming
lips ). Et le groupe jauge de cette histoire
anglaise, est ici un groupe montréalais. Cherchez
l’erreur, soupesez les fautes de goût, mais
nourrissez vous à l’essentiel d’un plat finalement
suffisamment consistant à défaut d’être vraiment
exceptionnel.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Sinthtro
02.
Ticket to immortality
03.
Death or life we want you
04.
Hate then love
05.
There goes my outfit
06.
Bandwagoneers
07.
Fear made the world go ‘round
08.
You and I are a gang of losers
09.
Whites only party
10.
Ballad onf humankindness
11.
I fell deep
12.
Find our way to freedom
Durée:
48'05
Date
de sortie: Août 2006
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L’espace
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Ticket
to immortality sur Youtube
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