I am kloot
- Gods and monsters
echo/Pias
[4.0]
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Est-ce parce qu’ils réfèrent leur musique à Harold
Pinter, Brecht ou Cécile B de Mille
plutôt qu’aux supersoniques, aux cigarettes et à
l’alcool, que les Mancuniens d’I am Kloot passent
toujours à un cheveu de la reconnaissance du grand
public sans jamais la gagner réellement ? Toujours
est-il que depuis leur Natural History en 2001 et leur
album éponyme de 2003, Johnny Bramwell
(chant/guitare), Pete Johnson (basse) et Andy
Hargreaves (batterie)
jouissent d’une presse largement dithyrambique,
sans jamais se hisser vraiment très haut dans les
charts du royaume et de l’hexagone.
Le
troisième album, intimement lié aux tripes du groupe,
brûlot de sentiments rédigés en finesse et petit
univers autosuffisant, risque-t-il vraiment de renverser
la donne ? On peut en douter. Et c’est d’autant
plus dommage qu’il s’agit par ailleurs de l’album
le plus réussi d’I am Kloot à ce jour.
L’écriture
d’abord. Elle fait références aux dieux et aux
monstres, aux fantômes
aussi, qui nous entourent de manière indéfinissable,
de sombres histoires de meurtres, ou d’espoir porté
à bout de bras. De petites tranches de quotidien en léger
décalage, décrites en petites touches surréalistes,
comme de mini-nouvelles.
Le
son ensuite. On attendait I am Kloot
dans un registre totalement dévoué au bruit
(comme le veut la légende des trios rock) ; et ce
sont ici les ballades ciselées qui s’y taillent la
part du lion. Deux trois torpilles rock seulement, allez
quatre cinq si on compte les ballades énergiques, au
son frondeur qui ne devraient pas décevoir les fans de
la première heure (no direction home…). Mais
ce sont les moment où Bramwell pose sa voix
(dont le timbre rappellera Levellers aux plus
tout jeunes et Deus aux autres) qui donnent à gods
n monsters ses lettres de noblesse.
Des
ballades où un instrument d’appuis vient décentrer
l’aparté basse guitare batterie, installé entre les
trois compères. Qu’il s’agisse du piano acoustique,
de la trompette en sourdine ou de l’orgue, il n’y a
dans cet album, jamais aucune surenchère : jamais
plus de quatre instruments ne jouent ensemble. Aux dires
même du groupe « space is the power ». La
force du silence devait être conservée autour des
instruments, histoire que le disque soit plus une
affaire de sentiments que de virtuosité et de strates
musicales.
Gods
n monsters,
avec son intimité assumée, son univers rédactionnel
fait de destin impitoyable
d’amours passionnées, de ruptures brutales et
de douloureux abandons, roule à la perfection. Il
n’en faut pas plus pour faire d’I am Kloot le
prétendant au titre de meilleur album de pop anglaise
électroacoustique (Beatles ? qui a lâché le mot ?)
de ce premier semestre 2005. A quand la consécration ?
Denis
Verloes
Tracklist
01.
No Direction Home
02.
Gods And Monsters
03.
Over My Shoulder
04.
An Ordinary Girl
05.
The Stars Look Familiar
06.
Strange Without You
07.
Astray
08.
Hong Kong Lullaby
09.
Sand And Glue
10.
Avenue Of Hope
11.
Dead Men’s Cigarettes
12.
Coincidence
13.
I Believe
Durée
: 40’05’
Date
de sortie : 23/05/2005
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