Troubadour
des temps modernes, le Suédois Von
Poehl débarqué en France en 1998 a déjà été
repéré de ci- de là en backing band de luxe au côté
de Bertrand
Burgalat, Michel Houellebecq, Doriand, Lio, Cédric Klapisch, Marie Modiano ou
Alain Chamfort.
Né d’un père allemand et d’une mère suédoise, Peter
passe son temps entre Paris, la Suède et Berlin où
plusieurs des chansons de ce premier album ont été
composées.
Le
mythe de Peter
Von Poehl s’est construit autour de la chanson qui
ouvre son album publié chez Tôt ou tard. Going
to where the tea trees are a ainsi d’abord été
pressé en 45t, a fait fureur sur les ondes d’une
radio parisienne défricheuse, avant de traverser l’Atlantique
où une seconde radio l’a mise à l’honneur et fait
affluer les commandes sur le site Internet du bonhomme.
L’histoire était en marche…
L’album
de Von Poehl
est un album feutré. Et l’adjectif est généralement
accolé à des artistes adeptes de Folk intime à
l’instar de Thomas Dybdhal ou Kings of
Convenience, autres ménestrels en provenance du
Nord de l’Europe. Pourtant, la musique de Von
Poehl ne doit vraiment rien à la folk musique. Ou
plutôt si. Si elles avaient été enregistrées en
versions brutes, accompagnées de la seule guitare
acoustique, les douze compositions auraient sûrement
donné de petits bijoux intimes qu’on aurait classés
à côté des deux artistes sus-cités.
Mais
est-ce l’influence pop de ses mécènes français,
tout le travail de génie du bonhomme consiste à ne pas
s’être laissé enfermer dans un format trop
nombriliste. Les titres sont arrangés comme autant de
« symphonies de poche » (expression que nous
volons ici sans vergogne à la bio de l’artiste).
Chorale, cuivre, guitare électrique, tempo accéléré,
basse rock, batterie péchue, voix angélique mais
soutenue : tout concourt au fil de ces douze
titres, à en élargir l’encolure, à enrichir sans
les boursoufler, les créations intimes qui servent
d’ossature à l’album. Des créations de base sur
lesquelles Von
Poehl parvient à greffer des éléments qui
« pop-ifient » le débat, donnent de
l’ampleur à l’album, des ambitions énormes cachées
sous une apparente simplicité. Sans jamais en faire
trop, sans jamais manquer son objectif, sans
grandiloquence ni faute de goût.
Le
résultat est un going
to where the tea trees are absolument efficace, définitivement
cocoonant, chaleureux, presque intimiste, mais résolument
pop et addictif. Un must pour accompagner les débuts de
soirées estivales.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Going to where the tea trees are
02.
Tooth fairy
03.
Travelers
04.
Virgin mountains
05.
A broken skeleton key
06.
Global conspiracy
07.
Scorpion grass
08.
The story of the impossible
09.
Tooth fairy / part 2
10.
The lottery
11.
Little creatures
12.
The bell tolls five
Durée
: 40’10’
Date
de sortie
: 02/05/2006
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