Ils
sont trois, Australiens et n’ont rien à voir mais
alors rien du tout avec Silverchair.
Patience
tient le poste de chanteuse, Alana
joue de
la batterie. La
guitare quant à elle est tenue de fort noisy façon par
John Patterson.
Ils sont allés à Chicago faire produire leur premier
album par Brian Deck qui travailla par le passé avec Modest Mouse, Iron & Wine
et The Secret
Madness. Un producteur que le trio révérait jusque
là en silence pour son travail minutieux sur les
facettes d’un son massif qui pourtant détaille chacun
des éléments constitutifs. L’album a été mixé
dans le Connecticut avec Peter Katis (Interpol, Mercury
Rev) qui a apporté à l’ensemble un son plus acéré
et un rendu des guitares largement agressif. Soit comme
le trio le résume lui-même « des chansons
merdiques enregistrées de façon plus pro ».
Merdiques ?
Que nenni. La première gageure vient pourtant de réussir
à se faire à la voix de Patience, qui tend à nous rappeler parfois les heures moins
glorieuses de 4
Non blondes, Bis ou Hole.
Un côté adolescent en plus. Et en fait, dès qu’on
se rend compte que l’appréhension pour cette voix
tient du préjugé, on se dit que si Courtney
nous envoyait des pop songs lo fi un peu garages au son sale, gras et bien composées derrière cette voix un
peu mutine un peu excessive… on y trouverait pas
grand-chose à redire.
L’alchimie
est fragile (elle ne fait d’ailleurs pas mouche à
chaque titre) entre cette voix ronde et féminine et le
jeu du duo guitare / batterie qui nous renvoie quelques
heures avant l’avènement du grunge, ou quelques
heures après le rayonnement mélodique de Pavement ; mais elle est vraiment le ferment et l’originalité d’un
groupe qui semble avancer, sans se prendre au sérieux.
Leur
pop/rock-song sont bien torchées, largement sur-vitaminées
et l’album de quarante minutes réglementaires
s’avale d’autant mieux que des groupes de filles
cumulant mélodie entêtante, voix d’or, et noisy-pop
ne sont pas légion à l’heure du retour en vogue
massif du punk des familles. Mieux encore, c’est quand
ils parviennent à élever le débat, en distillant dans
leur schéma de base (Lies,
19 20 20…) des éléments folk ou country ou des
arrangements usités comme autant de gimmick pop (sukkafish…)
qu’ils sont touchés un moment par la grâce et
la pérennité. Alors
, on ne sait pas si The Grates s’inscrira dans la durée, mais leur cocktail énergie
+ voix+ lo-fi+noisy pour finir l’été 2006: ça nous
suffit amplement.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
I won’t survive
02.
Lies
03.
19 20 20
04.
Rock boys
05.
Howl
06.
Trampoline
07.
Science is golden
08.
Feels like pain
09.
Nothing sir
10.
Inside outside
11.
Sukkafish
12.
Seek me
13.
Little people
14.
I am
Siam
Durée
: 40’18
Date
de sortie
: 29/08/2006
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