Les
étiquettes ont cette fâcheuse tendance d’amoindrir
les qualités intrinsèques d’une musique. Pourtant,
on ne prendra pas trop de risque à qualifier celle de The
Buoys d’hybride électronica-post-rock à forte
connotation ambient cinématographique.
Chacun
des trois membres de la formation (dont Chris Cousin,
aka Sofalofa, déjà croisé chez Ai Records
et Bathysphere) ayant travaillé pour le compte
du cinéma ou du théatre, rien de surprenant à ce que
l’on retrouve ici des ambiances affûtées pour le
grand écran, porteuses d’images.
Placé
en ouverture, Absolutely nothing trompe bien son
monde, sonnant comme un écho à retardement du
splendide Quiet city de Pan american,
offrant une ligne mélodique guitaristique à la reverb
et aux harmonies dignes de Mark Nelson.
Au
fil de l’album, on retrouve ces lignes claires de
guitare, souvent en charge de tisser le canevas mélodique
(venant s’enrichir à l’occasion de sources synthétiques
ou de piano électrique), des nappes et vents numériques
en mouvement perpétuel, des textures finement travaillées,
des programmations rythmiques très en retrait, discrètes,
mais constellés de détails microscopiques (généralement
nichés dans les aigus).
Le
climat s’obscurcit et véhicule une certaine angoisse
lorsque Spider rôde, se fait plus vaporeux
lorsqu’une voix féminine à la Hope Sandoval
vient soutenir l’astral Solar.
Un
peu à l’image du label n5md, Bathysphere
nous propose à travers cet album un joli bout de chemin
à la croisée de genres musicaux intimement et
harmonieusement liés.
Sébastien
Radiguet
Date de sortie : avril 2007
Plus+
www.cargorecords.co.uk
www.bathysphere.co.uk
|