Après de multiples implications dans des
projets musicaux (dont le plus ancien n’est autre que Einstürzende
Neubauten première mouture), et parallèlement à
de multiples activités telles que le DJing à l’échelle
internationale, l’animation d’une émission
hebdomadaire sur Radio Eins, la gestion du label Monika
enterprise et de fréquentes participations à
diverses expositions, Gudrun Gut a trouvé le
temps de concocter I put a record on, un premier
album solo explorant et brouillant de nombreuses pistes.
En ouverture, Move me s’impose en
parfait manifeste annonciateur de la palette multicolore
à venir. Plutôt que de trancher et prendre parti, Gudrun
Gut propose un hybride polka-tango-dub détourné, réverbéré
et halluciné, chahuté par des cassures rythmiques.
Elle se paie ensuite le luxe de reprendre le superbe Rock
bottom riser de Smog, dans une version dépouillée,
avec boîte à rythme squelettique et basse syncopée,
dans laquelle on ne reconnaît que le texte,
partiellement chanté par Matt Elliott, véritable idole
de la dame (en noir). Puis viennent d’autres
propositions musicales hétérogènes pour dancefloor un
peu cafardeux, baignant dans une fumée illicite.
Qu’il s’agisse des beats sourds poisseux et léthargiques
de The land et Cry easy, du groove
lancinant et sensuel, mais bancal et nonchalant de Girlboogie
6, Blätterwald et Pleasuretrain, ou
encore du trip-hop ensorcelé et enfumé Sweet,
tous ces samples déviants mis en boucles virevoltantes
et déglinguées nous tournent le ciboulot.
Faisant ses adieux avec un piano élégiaque
sur fond d’éléments tronica peuplés de gnomes, Gudrun
Gut, en gérante modèle de label (on lui doit la
signature récente de Milenasong, quand même !),
démontre à travers ce premier album sa vision toute
personnelle (et à 360°) de tout un pan underground de
la scène électro. Respect.
Sébastien Radiguet
Date de sortie : 30 mars 2007
Plus+
www.myspace.com/ggut
www.m-enterprise.de
www.monika-enterprise.de
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