Zach Condon
est d’Albuquerque et aurait toujours composé, selon
sa propre légende, des petits titres pops mâtinés
d’électronique, d’une voix qui ressemble à celle
des Magnetic
Fields. Quand il abandonne ses études et se met à
parcourir l’Europe et les Balkans, le bonhomme
rencontre les musiques Tziganes et les atmosphères
particulières de cette culture. De retour à
Albuquerque, il s’entoure donc d’amis dont Heather Trost,
ou encore Jeremy
Barnes, en provenance du Nouveau Mexique et de Neutral
Milk Hotel. Entouré de ses comparses Zach
Condon s’applique à l’accordéon , au
clavier, au saxophone, à la clarinette, à la
mandoline, au ukulele, aux cuivres, aux percussions …
et à l’inévitable glockenspiel. Pour passer le cap
de la scène il s’attache
les services des membres de Broken
social scene, excusez du peu.
Et
il est vrai que sa démarche est étonnante. Album
particulier aux sonorités connues mais ici modernisées,
Gulag Orkestar
est comme le dit le sticker de pochette, un album
pop/rock sans la moindre once de guitare. Ou comme une
version pop de la musique des films Emir
Kusturica. Plus contemporaine. Moins collet montée.
Plus accessible. Et la formule prend bien sur une grosse
moitié du disque. Dépaysante de prime abord, étonnante
de classicisme tronqué ensuite, puis franchement pop Gulag
Orkestar commence par séduire l’auditeur sur une
grosse longueur d’album.
La
voix de Condon,
est en fait le seul fil du bémol initial. Atone, mélodies
amorphes, linéarité du chant: elle irrite un poil.
Mais on croit, charmé par cette pop aux accents de l’Est,
qu’on arrivera à faire fi du bémol. Et puis, au fil
des titres, la surprise musicale finit par s’étioler,
la formule prend place, la redondance menace. Ce qui
semblait une bonne idée initiale finit par se retrouver
engoncé dans ses tics et obligations. On manque d’air
frais dans le dernier tiers du disque. On se replie sur
le côté folklorique et on perd le goût simplement
pop, de la variété. Dommage, parce que le matériau
brut semblait plus propice aux digressions qu’au
formatage. Et c’est long un disque qui s’enferme
progressivement dans sa formule.
Et
au final, ce qui aurait du être un album pop aux
consonances ethniques, ou folkloriques, se mue trop
rapidement en un album World cherchant à grapiller des
éléments du côté de la musique populaire et du rock.
Un peu triste même, on quitte un album world malin et
original qu’on refilera à sa voisine de pallier
new-new age (mais si, celle qui prend son vélo le matin
sur le Canal St Martin et adoooooore ses vacances si
roots en Bulgarie dans un petit hôtel si charmant). On
se doute qu’elle le mettra à côté de son dernier Vincent
Delerm, pour que les disques se tiennent chauds. Nos
albums de Up,
bustle and out, Nikitov, One giant leap…
n’auront pas ce soir, de nouveau copain de jeu.
Presque… bien torché… plaisant même… on a failli
« se faire eu » mais pas indispensable du
tout à la conclusion. Pour amateur du genre uniquement.
Ou pour séduire la jolie voisine
Denis
Verloes
Tracklist
01.
The gulag orkestar
02.
Prenzlauerberg
03.
Brandenburg
04.
Postcards from
Italy
05.
Mount
Wroclai
(idle days)
06.
Rhineland
(heartland)
07.
Scenic world
08.
Bratislava
09.
The bunker
10.
The canals of our city
11.
After the curtain
Date
de sortie : 23/05/2006
Durée :
37’
40’’
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Beirut
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