musique

Oneida - Happy new year

Jagjaguwar/Rough Trade/Pias

[3.0]

 

 

Ca va faire bientôt dix ans que les Brooklynois d’ Oneida, se rappellent épisodiquement à notre bon souvenir. Pour ce nouvel album, ils ne changent pas fondamentalement la donne. Quoiqu’ils nous apparaissent plus fragiles, plus résignés, moins hargneux. Le mélange pas vraiment explicable de rock enlevé, de psychédélisme, minimal ou maximal, et de petit bordel organisé est une fois de plus présent. Tant mieux. Pourtant, on se demande si la bio qui rappelle que Brooklyn est en train de changer, que le studio du groupe, construit patiemment est en train d’être rasé pour être remplacé par un centre commercial… n’est pas dans le juste. Happy new year semble le chant du cygne  de la phase 1 du groupe désabusé, mais positif, au diapason de la fin d’une ère pour un morceau de ville qui les à vu évoluer, croître, vivre et être. Quand l’être se met à changer, la musique d’Oneida retranscrit les effets de ce changement, mélange de mélancolie du passé et joie de se remémorer les bons souvenirs éthérés. Mais comme on ne sait encore trop de quoi l’avenir sera fait , on s’en jette un petit dernier pour la route entre fougue, embrassade et besoin de se donner du courage.

 

Sur ce nouvel album, et sans qu’on perçoive de réelle rupture dans l’unité de ton faite d’éléments pourtant bigarrés ; stylistiquement ou soniquement, Oneida se débride. Il élargit sa formule, comme se disant que l’avenir mérite au moins d’être tâté, plus mûr. Phil Manley de Trans Am rejoint la bande, aux côtés de Emily Manzo qui reprend le piano déjà installé sur le précédent opus. A leurs côté  Shanin Mota des Models, Brad Truax des méconnus Home (non pas celui de Biolay) ainsi que Barry London, collaborateur habituel du groupe. Une bande qu’on ne qualifiera pas de joyeuse, mais qui concourt dans un sens commun à donner une certaine puissance, une intensité plaisante à l’album.

 

Un album qui, malgré un matériau sonore relativement riche et potentiellement âpre, fait le grand écart entre passage calmes, parfois mollassons et envolées plus véhémentes. Pour effectuer une comparaison un poil bancale, on dira qu’Oneida pioche dans les ballades et le psychédélisme du Pink Floyd de la première heure puis celui du Grateful Dead, en y instillant le schéma des pops song carrées et courtes Beatlesiennes. Le touten investissant le pré carré éléctro-rock laissé en frîche par les Primal Scream depuis Riot city blues. Le résultat n’est pas dénué de défauts. Certaines ballades donnent envie de skipper au prochain titre, ne seraient les arrangements électockniques qui retiennent l’attention. D’autres titres par contre font immédiatement taper du pied et nous font aussi chercher dans notre carnet d’adresses, le numéro de téléphone du bassiste des Scream : « Allo Mani, ouais tu pourrais pas nous faire groover tout ça ? ». Parfois à la limite du « je m’en foutisme » et de la redondance l’album parvient néanmoins à trouver sa place propre et son unicité. On en arrive à ne pas disséquer mais juste écouter, pour le plaisir. Les quelques défauts qu’on a envie de gommer sont finalement assez attachants et on se garde Oneida au chaud, certain qu’un jour ou l’autre, on aura envie de réécouter cet album.

 

Denis Verloes

 

Tracklist

01. Distress

02. Happy New Year

03. Adversary

04. Up with People

05. Pointing Fingers

06. History's Great Navigators

07. Busy Little Bee

08. Reckoning

09. You Can Never Tell

10. Misfit

11. Thank Your Parents

 

Durée: 44’ 14’’

Date de sortie: 04/09/2006

 

Plus+

Télécharger up with the people

Oneida sur Youtube

Oneida sur Myspace