Ca
va faire bientôt dix ans que les Brooklynois d’ Oneida,
se rappellent épisodiquement à notre bon souvenir.
Pour ce nouvel album, ils ne changent pas
fondamentalement la donne. Quoiqu’ils nous
apparaissent plus fragiles, plus résignés, moins
hargneux. Le mélange pas vraiment explicable de rock
enlevé, de psychédélisme, minimal ou maximal, et de
petit bordel organisé est une fois de plus présent.
Tant mieux. Pourtant, on se demande si la bio qui
rappelle que Brooklyn est en train de changer, que le
studio du groupe, construit patiemment est en train d’être
rasé pour être remplacé par un centre commercial…
n’est pas dans le juste. Happy
new year semble le chant du cygne
de la phase 1 du groupe désabusé, mais positif,
au diapason de la fin d’une ère pour un morceau de
ville qui les à vu évoluer, croître, vivre et être.
Quand l’être se met à changer, la musique d’Oneida
retranscrit les effets de ce changement, mélange de
mélancolie du passé et joie de se remémorer les bons
souvenirs éthérés. Mais comme on ne sait encore trop
de quoi l’avenir sera fait , on s’en jette un
petit dernier pour la route entre fougue, embrassade et
besoin de se donner du courage.
Sur
ce nouvel album, et sans qu’on perçoive de réelle
rupture dans l’unité de ton faite d’éléments
pourtant bigarrés ; stylistiquement ou soniquement,
Oneida se débride.
Il élargit sa formule, comme se disant que l’avenir mérite
au moins d’être tâté, plus mûr. Phil
Manley de Trans
Am rejoint la bande, aux côtés de Emily
Manzo qui reprend le piano déjà installé sur le
précédent opus. A leurs côté
Shanin
Mota des Models,
Brad Truax
des méconnus Home
(non pas celui de Biolay)
ainsi que Barry London, collaborateur habituel du groupe. Une bande qu’on ne
qualifiera pas de joyeuse, mais qui concourt dans un
sens commun à donner une certaine puissance, une
intensité plaisante à l’album.
Un
album qui, malgré un matériau sonore relativement
riche et potentiellement âpre, fait le grand écart
entre passage calmes, parfois
mollassons et envolées plus véhémentes. Pour
effectuer une comparaison un poil bancale, on dira qu’Oneida pioche dans les ballades et le psychédélisme du Pink
Floyd de la première heure puis celui du Grateful
Dead, en y instillant le schéma des pops song carrées
et courtes Beatlesiennes. Le touten investissant le pré carré éléctro-rock
laissé en frîche par les Primal
Scream depuis Riot
city blues. Le résultat n’est pas dénué de défauts.
Certaines ballades donnent envie de skipper au prochain
titre, ne seraient les arrangements électockniques qui
retiennent l’attention. D’autres titres par contre
font immédiatement taper du pied et nous font aussi
chercher dans notre carnet d’adresses, le numéro de téléphone
du bassiste des Scream :
« Allo Mani,
ouais tu pourrais pas nous faire groover tout ça ? ».
Parfois à la limite du « je m’en foutisme »
et de la redondance l’album parvient néanmoins à
trouver sa place propre et son unicité. On en arrive à
ne pas disséquer mais juste écouter, pour le plaisir.
Les quelques défauts qu’on a envie de gommer sont
finalement assez attachants et on se garde Oneida
au chaud, certain qu’un jour ou l’autre, on aura
envie de réécouter cet album.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Distress
02.
Happy New Year
03.
Adversary
04.
Up with People
05.
Pointing Fingers
06.
History's Great Navigators
07.
Busy Little Bee
08.
Reckoning
09.
You Can Never Tell
10.
Misfit
11.
Thank Your Parents
Durée:
44’
14’’
Date
de sortie: 04/09/2006
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