The
Potomac Accord - In one hundred years the prize will be forgotten
First
Flight - 2003
Dans
la famille trésors cachés et secrets bien gardés,
passez-moi The Potomac Accord. Quoi ? Quézako ?
Un accord historique aurait été signé dans la ville
de Potomac ? Mais d'abord où se situe Potomac ? Potomac
est-elle une ville réelle ou sort-elle tout
droit de l’univers de Tintin ?
En
fait rien de tout cela. Il n’existe pas plus de
d’accord que de Potomac en branche. The Potomac
Accord est le nom donné à un groupe du Missouri,
c’est juste
un nom fabriqué par quelques musiciens « pour
que chacun puisse y croire et se conformer sur cet
accord qui consiste essentiellement à jouer dans un
groupe et entretenir des relations les uns avec les
autres. Le Potomac est une rivière qui passe à travers
Washington D.C., mais ceci est totalement autre chose… »
dixit le groupe lui-même (POPnews juin 2003)
Alors
qui y a t-il exactement au-delà de ce mystérieux nom ?
Beaucoup de choses évidemment. D’abord un groupe
composé au départ de deux personnes auxquelles viennent
s’ajouter un violoncelliste, un bassiste. Et puis un
piano, un piano magnifique qui constitue la base
instrumentale de la musique du groupe. Ensuite il y a la voix,
très proche du piano qui le suit un peu comme son ombre, tantôt
calme tantôt forte, elle donne le rythme aux
compositions et aux autres instruments. Chaque morceau est un bloc à
lui tout seul. Dépassant rarement les 8 minutes, ils
peuvent être comparés à une tempête, avec trois
temps : une
approche, toute en douceur, un temps fort, une sorte
d’envolée lyrique, puis le retour au calme. C’est
grand, c’est beau et c’est fort. Car en plus d’être
belle, la musique de The
Potomac Accord prend
aux tripes. Dès les premières mesures, pour ne plus vous lâcher
jusqu’à la dernière note.
Sur
son premier album Silver Line on a Black Sea
sorti en 2001 et distribué par le label First Flight,
tout est déjà bien en place et le groupe laisse
entrevoir des possibilités énormes. Album maîtrisé,
morceaux puissants sans être bruyants, richesse des
arrangements : tout y était déjà ou
presque. Alors quoi de neuf sur
ce second essai ? La perfection, tout simplement. Là où
on trouvait encore un peu de faiblesse sur
certains titres, là où il manquait un peu de retenue
par moment, sur In one hundred years the prize will
be forgotten le groupe a encore gravi une marche
supplémentaire.
Alors
inutile de détailler l’album car tout est bon dans le
Potomac ! Rien à jeter ! On notera pour
l’anecdote, sur le titre Empty Road, avec sa
basse aux faux airs de Melody Nelson, la voix
d’une jeune femme en train de réciter un poème de Robert
Desnos entre guitare, piano et batterie.
Musique
sombre, triste, ambiances mélancoliques ou douce-amères,
le groupe n’a pas lésiné sur les moyens pour nous présenter
son panorama d’émotions fortes. Sur 6 longues plages
presque tranquilles, The Potomac Accord joue sur
un fil d’argent une musique du cœur, sans esbroufe et
à l’émotion pure et toujours intacte.
Allons sans tarder faire un tout
du côté de Saint-Louis au Missouri et pour vérifier qu’il
existe là-bas l’autre pays du post-rock.
Benoît
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