Quel
chemin parcouru par V2 en l’espace d’une année. Dépositaire
officiel d’ Isabelle
Boulay et Billy
Crawford, début 2005, ils sont au tournant de
2005/2006 parmi les labels qui comptent pour tout
amateur de musique indé : Bloc
party, Stars, The Rakes, Clap your hands say yeah, Anaïs…
ce sont eux. Architecture
in Helsinki, octet en provenance directe de la
frigorifique… (euh ?), Australie, ce sont eux
aussi.
Et
quel nez ! Comme Arcade Fire, Stars et
toutes les formations hype en ce moment, AiH
fait éclater le cadre de la formation guitare, basse,
chant batterie. Ici comme pour d’autres, ce sont non
moins de huit membres du groupe qui envahissent la scène
sonore de l’album. La guitare, aux forts accents de
pop 60’s semble le liant des 13 titres, mais non comme
un leader despotique et prééminent, non. Plutôt comme
un fil rouge qui permet à tous les éléments sonores
de venir se greffer sur l’ossature électrique.
Et
toute l’originalité de AiH réside justement dans la manière de venir greffer les autres
constituantes sur ce sillon directeur. Cuivres ici,
bidouilles électroniques là, synthé à l’ancienne
au-dessus, captures sonores de scènes de studio, de
rues, en dessous. Mais aussi nappes électroniques,
brumeuses, comme au bon vieux temps de l’ambient,
cithare façon Shankar,
cloche, gimmick vocal, « papalap »
choral ou véritable couplet/refrain, parfois masculin,
parfois féminin. Autant d’éléments hétéroclites,
qui se superposent jusqu’à se constituer en morceau
cohérent, ce qui n’est pourtant pas une évidence
avec autant d’éléments bigarrés. Il y a quelque
chose de la réflexion sur les limites de la démarche
rock dans AiH. Post
rock non, post pop? Ca existe cette dénomination ?
Un
zeste de surf rock beach
boysien, un
brin d’intelligent
rock façon Tortoise,
un soupçon d’électronique et de rock progressif façon
High Llamas,
quelque chose du free jazz ou de la fusion, un peu de
sautillement, une envie de taper des mains pour emballer
le tout. Une énorme capacité à transformer une démarche
en titre cohérent et presque addictif. Et surtout,
surtout, un immense plaisir à jouer, et à faire
entendre une musique qui à le regard constamment tourné
vers un ciel bleu et ensoleillé, comme on en avait plus
entendu depuis les Papas
Fritas. Un album enjoué et souriant, quoique ni évident,
ni simple, ni ballot ; à l’image du single et
premier extrait Wishbone,
pas tout à fait mature,
et plus tout à fait adolescent. Et une réussite de
plus pour le label qui monte.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Nevereverdid
02. It'5
03. Tiny paintings
04. Wishbone
05. Maybe you could owe me
06. Do the whirlwind
07. In case we die
08. The Cemetery
09. Frenchy, I'm faking
10. Need to shout
11. Rendezvous - Potrero Hill
12. What's in store
Durée
: 41'06
Date
de sortie : janvier
2006
Plus+
AiH
sur myspace (+4 morceaux en écoute)
Site
officiel
(site sonorisé)
|