Faisant
suite au EP a
Raveling paru cet été chez Acuarela, In
circles marque le retour au long format pour l’Américaine
Tara Jane O Neil.
Un disque qui s’installe dans la continuité du You
sound, Reflect de 2004, recommandé à l’époque
sur ce site.
On
y retrouve une jeune femme qui parvient à expurger de
la méthode vocale aérienne d’Enya,
le filon de recettes faciles qui font de la diaphane Irlandaise la représentante
"variétoche" proclamée du genre, ainsi que
la bande son du Seigneur
des anneaux ou de nos voyages en ascenseur. TJO
prouve à contrario qu’on peut tâter l’éther avec
une conscience lo-fi qui ébréché un ciel sinon lisse,
et toucher de cette voix planante, l’émotion en lieu
et place de la performance sonore. C’est sûr
l’univers de TJO
s’en retrouve d’autant plus confidentiel, mais sûrement
aussi d’autant plus sincère, économe et touchant.
In Circles
perpétue le savoir-faire de Tara
quand il s’agit de composer ce que ses biographes
appellent une « folk expérimentale, complètement
lo-fi, abstraite, mais tellement intime ». Avec
certes un élément de moins que sur le dernier opus :
la surprise, ici quand même largement réduite du fait
d’une méthode déjà habilement usitée précédemment.
On
plonge néanmoins assez rapidement, et avec réussite,
dans son petit univers fait de 10 chansons qui sont
comme autant de preuve qu’il existe de l’autre côté
de l’Atlantique au moins une personne capable de
rivaliser avec la grâce de Catpower.
On retrouve une jeune femme sans doute un poil mélancolique,
évidemment onirique… -Un peu de ce rêve mi beau mi
glauque, mi classique mi moderne qui faisait dans un
autre style de musique, l’efficacité du Amnesiac
de Radiohead et
qu’on retrouve dans les
travaux graphiques de la demoiselle.
Compagnon
idéal d’une soirée nostalgique au coin du feu, seul
ou juste avant la rupture avec la future ex-femme de sa
vie, dans un de ces moments de répit hors du temps, In
Circles ne surprendra pas ceux qui suivent jusque là
le parcours de TJO.
Ceux là sans doute regretteront sans doute d’ailleurs
un peu cet immobilisme artistique. Les autres, au delà
du moment downtempo qu’ils doivent s’apprêter à
passer, feront la rencontre d’un univers fragile mais
affirmé, moderne, pour cause d’ arrangements choisis
faisant la part belle aux moyens variés pour appuyer la
présence de la guitare acoustique. Un petit monde
comportant de nombreuses similitudes avec la
sus-mentionnée Catpower, si Chan Marshall
se mettait soudain à tutoyer les astres avec
l’emphase respectueuse qui convient à ce dialogue.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Primer
02.
A
Partridge Song
03.
The Louder
04.
A
Sparrow
05.
A
Room For These
06.
Blue Light Room
07.
Need No Pony
08.
Fundamental Tom
09.
The Looking Box
10.
This Beats
Durée :34’
08’’
Date
de sortie : 10 septembre 206
Plus+
www.tgrec.com
www.tarajaneoneil.com
L’espace
Myspace
La
chronique de You sound, Reflect
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