On
inspire un bon coup, on renfrogne une larme sincère et
on se lance: Ainsi donc just
like the fambly cat n’est pas juste le nouvel
album de Grandaddy. C’est aussi le dernier. Jason Lytle a abondamment relayé la nouvelle dans la presse
musicale. L’ex-barbu et ses sbires ont décidé de
jeter définitivement le gant à la sortie de
l’enregistrement de ce nouvel opus. Modesto redevient
une ville insituable sur la carte de Californie. Le
clavier Tim Dryden, le bassiste Kevin
Garcia et le batteur Aaron
Burtch se retrouvent sans emploi, tandis que
Lytle part s’installer dans un Montana qui sied à
son besoin de nature. Les fans se retrouvent avec cinq
albums (enfin quatre, parce qu’on ne peut pas
franchement dire que le premier opus soit encore facile
à trouver de manière licite), pour toute consolation.
Et
pour conclusion, après un sumday qui nous laissait un peu sur notre fin après l’excellence
de sophtware slump
et la jouissance d’under
the western freeway ; Grandaddy
revient avec un roman-album dont le groupe a seul le
secret. Ou avait, puisqu’il faut désormais parler à
l’imparfait. Le fil rouge en est l’histoire de la
disparition, de la perte, du chat de
la famille Fambly
(allégorie à peine camouflée du groupe en train de
jouer son chant du cygne). Un chat qui provoque le
manque, la tristesse de son absence, le souvenir, la mélancolie,
la fin d’une amitié dévouée etc.
Un
disque qui ne plaira pas forcément à tous ceux qui
avaient adoubé The
Sophtware slump pour sa capacité à mélanger une
esthétique presque psyché, et en tous cas éthérée. Just
like… se présente d’emblée comme un album
somme des différents stades, ou passions, du groupe
depuis ses débuts enregistrés en 1996. Soit un subtil
mélange de rock/pop pur et dur caché derrière un mur
de guitares qui rappelle à
la fois Sonic
Youth
et Teenage
Fanclub et des accalmies construites en petites
touches ou en addition de strates très Beach
Boys époque Pet sounds ou très Grandaddy
époque sophtware.
Les atmosphères s’entrechoquent de manière abrupte
et risquent de hérisser certains auditeurs.
Par
contre on ressent que tout le groupe est au taquet. Lytle
chante de manière plus assurée que jamais. Grandaddy
ne laisse rien au hasard. Les jeux de guitare sont assurés,
les détails peaufinés. Et malgré un aspect global qui
garde pourtant l’aspect lo-fi, surtout dans les murs
du son tels Jeez
Louise, on sent que les membres du groupe jouent
comme s’ils ne voulaient pas démériter, comme
s’ils voulaient démontrer qu’il reste encore
quelque chose à dire malgré la rupture, comme pour
prouver que voilà gâchées encore de belles histoires
qui ne verront jamais le jour. Just
Like the Fambly cat est l’album de clôture le
plus réussi que nous ayons eu à entendre. Le plus
authentique. Foin ici de chutes de studio ou d’album
qui sent la volonté d’honorer son contrat. Non. Il
s’agit bien d’un final en feu d’artifice. Un
bouquet final qui rend hommage à la discographie du
groupe en suçant en 60 minutes la substantifique moelle
de ce qui fit l’ossature du groupe californien déjà
regretté.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
What Happened
02.
Jeez Louise
03.
Summer… It's Gone
04.
Oxygen/Aux Send
05.
Rear View Mirror
06.
The Animal World
07.
Skateboarding Saves Me Twice
08.
Where I'm Anymore
09.
50%
10.
Guide Down Denied
11.
Elevate Myself
12.
Campershell Dreams
13.
Disconnecty
14.
This Is How It Always Starts
15.
Shangri-La
Date
de sortie
: 9/05/2006
Plus+
Le
site
officiel de Grandaddy
L’
espace Myspace
du groupe
La
chronique
de Sumday
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