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Refree
- La matrona
Acuarela/Chronowax
[4.0]
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L’air de rien, c’est déjà le troisième album de Refree.
L’aventure a commencé pour Raül Fernandez en
2002, avec l’album quitamiedos qui déboulait
avec un folk pop archi bien torché -alors que ce n’était
pas encore à la mode-, en espagnol - ce qui l’est
encore moins- à
une époque où nous étions pétris de certitudes et
pensions que l’Espagne musicale se résumait à
quelques clones hardeux et sans saveur. A suivi nones
en 2003 qui a consacré le bonhomme dans sa démarche et
dans le landerneau. Un succès d’estime qui lui a
permis de tourner et partir présenter son travail sur
les routes d’Europe.
La
matrona
c’est 12 chansons fédératrices de l’idiome ibère,
puisque la parité y est presque respectée : 7
titres en castillan et 5 en catalan. 12 chansons dont
l’univers textuel parle des réflexions qui naissent
du quotidien, de la ville tentaculaire qui infuse nos
pensées. Des femmes : celles avec lesquelles on
vit et celles qu’on désire –qui parfois ne font
qu’un-. Celles qu’on perd aussi parfois…
L’auto-flagellation ironique, un brin de joie de
vivre, le mal être et le doute, ne sont jamais loin.
Car
le folk peaufiné par Fernandez met l’ensemble
au diapason de l’impression de douce mélancolie qui
se dégage des douze titres. Grâce à la guitare,
surtout, qui y est à peine amplifiée pour aller
chercher de ci de là
un effet ou une consonance de « chanson
populaire » latine, issue de quelque souvenir
d’enfant. Grâce au piano aussi, plutôt jazz et enlevé,
qui en apprendrait des tonnes aux pontes du nu-jazz
"variétoche" (Jones, Callum,
Brillant, Bubblé… La liste est longue)
tant il se fait instrument d’atmosphère et non
vedette virtuose à part entière. Aucune surcharge,
aucun bout de gras dont on aurait aimé se passer.
Et puis, le plaisir vient
beaucoup aussi du chant en espagnol sur un folk super
bien foutu, mais somme toute assez traditionnel. Est-ce
que la sonorité de la langue se marie
exceptionnellement bien avec le style usité où est-ce
parce qu’on trouve à ses sonorités déjà un brin
d’exotisme ? Toujours est-il que la matrona nous
parle. De nous, sans doute un peu ; de la vie en général :
probablement. Et parce qu’on est tout bonnement
incapable de traduire, on se laisse porter par ce voyage
musical en douceur, déjà loin de nous et pourtant si
proche de nos bleus (clairs) à l’âme et de
l’universel. Chaleureuse mélancolie.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Ya no hay pena
02.
La invasión de los cuerpos
03.
La reina de les neus
04.
Faltas leves
05.
Batís
06.
Misses dites
07.
Glorietas
08.
El sótano
09.
Els peus del llit
10.
Color mazapán
11.
El cumpleaños
12.
L'herència
Durée :
41’ 01’’
Date
de sortie : juin 2005
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www.lamatrona.com
Les
titres en écoute
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Chronique
de l'album Nones
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