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The
Thrills
-
Let's Bottle Bohemia
 1/2
Virgin
- 2004
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La petite année qui sépare ce deuxième album des Thrills
de leur So Much for the City inaugural n’aura
pas suffit à nous dégoûter de ce dernier: ses mélodies
ensoleillées, ses refrains acidulés, son country-rock
élégamment digéré, nous ont tenu compagnie durant
tout l’été, et nous accompagnent encore durant les
derniers beaux jours d’automne. On ne s’étonne même
plus de craquer ainsi pour ce groupe de gentils garçons
un peu niais, tant leur (fausse?) naïveté leur confère
une certaine grâce (l’innocence pop incarnée) véritablement
irrésistible.
Mais, et c’est encore un bon point, nos Irlandais ne
sont apparemment pas du genre à s’endormir sur leurs
planches de surf: Let’s Bottle Bohemia nous les
offre au meilleur de leur forme, dans ce qui pourrait
constituer un véritable manuel du
toujours-difficile-deuxième-album à l’usage des
groupes débutants. C’est bien simple, rien ne manque.
Le son est plus tranchant, plus rock (“on s’est
aguerri sur scène”): si piano bastringue, harmonica
et pedal-steel sont toujours de la partie, les guitares
ont cette fois été mixés un peu plus en avant. Les
paroles de leur premier album s’attardaient sur leur
fantasme californien de l’endless summer, blondes beautés
et plages de sable blanc, celles-ci les voient
s’amuser des travers de la célébrité et du
show-business (“on a cotoyé des stars”). Enfin, les
invités prestigieux se bousculent au portillon: Peter
Buck (REM), Michel Colombier, Van
Dyke Parks (“on a cotoyé des stars ET on a de la
thune”).
Et là encore, miraculeusement, tout passe comme une
lettre à la poste, on est absolument incapable de leur
en vouloir: bourrés de hooks indécemment accrocheurs,
d’une grande richesse mélodique et harmonique, parés
d’arrangements riches et variés, leurs titres sont
tout simplement enthousiasmants. Surtout, malgré la
transparence de leurs références (dont ils ne se sont
d’ailleurs jamais cachés), ils possèdent une tonalité
et une identité déjà reconnaissable et qui
n’appartient qu’à eux. The Thrills c’est
un peu le dernier groupe pop vers lequel se tourner
lorsqu’on cherche une jolie chanson à fredonner toute
la journée: elle sera parfois joyeuse (Whatever
Happened to Corey Haim en single souriant), plus
souvent doucement mélancolique (You Can’t Fool Old
Friends with Limousines)
Se démarquant définitivement de la cohorte de médiocres
suiveurs sixties, ils se permettent même le luxe d’un
final en apothéose avec un titre fantastique, The
Irish Keep Gate-Crashing: sur une rythmique trépidante,
presque hystérique, Conor Deasy se découvre un
falsetto très convaincant et Van Dyke Parks
transcende un refrain déjà jouissif par ses cordes
d’une préciosité inimitable.
Mais
même sans ce dernier tour de force, Let’s Bottle
Bohemia confirme qu’on tient là
beaucoup plus qu’une sensation estivale
jetable.
Laurent
Garcia
Tracklist
:
01.Tell
Me Something I Don’t Know
02.
Whatever Happened to Corey Haim
03.
Faded Beauty Queens
04.
Saturday Night
05.
Not For All the Love in the World
06.
Our Wasted Lives
07.
You Can’t Fool Old Friends With Limousines
08.
Found My Rosebud
09.
The Curse of Comfort
10.
The Irish Keep Gate-Crashing
date
de sortie: 13/09/2004
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www.thethrills.com
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