Dani
Joss - Liquid photography
Poeta
negra/chica-chic - 2004
|
|
|
|
Liquid
Photography est
la première expérience musicale personnelle de Dani
Joss qui avait déjà participé à l’excellent
projet S.ink paru également chez Poeta Negra
Records (à lire dans les archives de Benzine). Cet
EP long d’une trentaine de minutes entièrement
auto-produit plonge au plus profond des abymes de l’Electronica.
Pour un jour, un lieu, une heure. Simplicité et pureté
sont au rendez-vous.
Assis sur sa chaise, l’auditeur perçoit la
quintessence de ce qui nous passe à tous par la tête,
en version transcrite par les notes de musique.
Les disciples d’Oliver Messiaen se seraient-ils réfugiés
en Grèce, apeurés, lorsqu'a débarqué Lorie sur
les ondes françaises ? On aurait tendance à le
croire quand
on écoute ce Liquid
Photography en provenance de Thessalonique.
Á
travers 5 unités distinctes, Dani Joss propose une
demi heure d’évasion ; cinq facettes qui reflètent
son état d’âme, une peinture de son
inconscient.
Two ex-lovers staring at each other, knowing that
they’re going in different directions, breeding a false
sense of hope aussi
appelé « deux minutes 49 secondes de mélodies
lyriques et angéliques au piano qui nous rappellent les
Visions de l’Amen de l’illustre Messiaen » :
est la quatrième étape d’un sublime voyage mélancolique
et mystique à travers l’auto psychanalyse de Dani
Joss. Le titre le plus impressif aussi, sans
doute. En tout, ce sont pourtant cinq morceaux qui
s’inspirent des univers de Coil, Biosphère,
Shinjuku Thief Jóhannsson avec le très zen
Englabörn, mais aussi Murcof et Sigur
Ros voire une touche du Geogaddi de Boards
of Canada.
L’album combine, de manière équilibrée,
les envolées minimalistes chères à l’Electronica
lyrique ainsi que les riffs
saturés et grandiloquents des guitares chères aux
chantres de l’éther rock. Á la manière des poupées
russes
cette galette renferme aussi bien les grands
espaces sonores froids et apaisants que l’atmosphère
sombre et ouateuse des chambres capitonnées.
Cet album est bourré de promesses et, s’il ne reste pas
enfermé
dans un style trop expérimental, ce sera avec le
plus grand des plaisirs que nous écouterons le premier véritable
album de Joss.
Hervé
|