On
ne sera jamais vraiment objectif avec les parutions liées
au Californien.
D’abord parce
qu’il habite San Diego, on sait c’est une mauvaise
raison, et que pour nous San Diego, où on n’a pas
encore mis le demi bout d’un orteil évoque presque
autant de mythe américain que Tucson en Arizona où on
a toujours pas jeté nos crottes de nez. La Californie
d’un côté, avec ses jolies filles, la plage, des
clones de David
Hasselhof, de Bryan
Wilson et de Rick
Hunter ; le stetson de l’autre avec une ville
nue et des dîners où déjeunent des truckers un peu sales.
Passons. On aime bien Rob
Crow aussi, parce que quand il n’officie pas en
solo, il tient les rennes de Physics,
Snotnose et surtout Pinback,
une des coqueluches de votre serviteur.
Cinquième
essai solo après le morcelé lactose
Adept, les deux expérimentaux Optiganally
yours (qui voyait Crow
donner la réplique à un joueur d’optigan, sorte de
pré synthé aux sons enregistrés sur bandes magnétiques.
Suivit un my room
is a mess intime et le présent
Living well.
Living well est un album de multi-instrumentiste qu’il déclare
avoir travaillé pour l’essentiel sur le home-studio
installé dans sa chambre à coucher. Intime donc et
plus direct que les compositions des groupes dans
lesquels il officie. C’est aussi d’ailleurs ce que
semble évoquer la pochette à la coule où le barbu
sirote une binouze sur le perron. Bien, bien... Encore
un de ces albums solos qui ne fait plaisir qu’aux
sticts « ultra » fans et à l’auteur lui-même
en prise avec ses références, ses influences, ses démons ?
Sans doute un peu. Mais la construction en titres courts
de Crow,
dispense l’auditeur de longues tirades éreintantes.
De manière plus appuyée que dans ses albums de groupe,
on sent les références
80’s 90’s du bonhomme, Sebadoh
ou Dinosaur
Jr en tête mais passées par le filtre d’une
tendance de Crow
à ralentir le tempo, à explorer son moi I
hate you rob Crow. Autant d’indices qui font
partir l’album du côté du marronnier Elliot
Smith et de ses ballades imprégnées, qui font
effectivement aussi partie du bréviaire Crowien.
Pourtant
Living well
est loin d’être un album chiant ou totalement
inutile. Le côté court des compositions y est pour
beaucoup. Le ton très Pinbackien aussi, pour ne rien vous cacher. Car c’est avant tout
un témoignage structurel. Grâce à Living
well on se rend compte avec évidence, des apports
des différents protagonistes au grand œuvre Pinback.
On sent comment Crow
apporte un texte, un ton, sur lequel se pose une
guitare, et sur lesquels une batterie et une basse
vienne rehausser le propos, tourner l’ensemble du côté
du rock, en étirant, triturant et en cadençant
l’ensemble.
Living well ou la genèse d’une rock/pop song indé. Nous on aime.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Bam bam
02.
I hate you, Rob Crow (Album version)
03.
Taste
04.
Over your heart
05.
Up
06.
Chucked
07.
Burns
08.
Liefeld
09.
Leveling
10.
Ring
11.
Focus
12.
If wade would call
13.
No sun
14.
I hate you, Rob Crow (Single version)
Durée:
37’
44’’
Date
de sortie: 22/01/2007
Plus+
L’espace
chez temporary residence
Un
site de fan bien fourni
L’espace
myspace
Rob
Crow sur Youtube
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