Voici
revenir l’autre rejeton du giron de Tucson Arizona,
repaire du revival cow boy
qui infuse l’Europe depuis quelques années. Formé
par le guitariste virtuose
Bill Elm,
la formation a d’ailleurs vu passer en son sein, lors
des précédents albums, quelques têtes connues de ce
revival. Howe Gelb,
de Giant
Sand, est venu partager sa connaissance du clavier,
mais aussi les membres de Calexico
et Naked
Prey, sur les précédents opus…
Suite
de l’acclamé Random
harvest paru en 2004, Lost
Horizon nous dévoile plus encore le versant aérien
et éthéré d’une formation qui s’absout de plus en
plus de ses racines terriennes, de son terroir, pour
s’envoyer tâter du presque post-rock, (ou out-rock
selon la nouvelle terminologie liée à ces envolées éthérées,
rarement nerveuses). Bande son d’un film encore à
tourner, dont la pochette de l’album en forme de
pellicule est sans doute un indice, on y perçoit d’évidentes
références – les nappes, le côté « liquide »-
au surf rock des années 50 ou début 60 de l’Amérique
musicale. On y perçoit aussi – dans les parties de
guitares acoustique- une référence assez immédiate,
volontaire ou non, au Pink
Floyd de Meddle.
Un Pink
Floyd dont on aurait
retiré toutes les expérimentations vocales pour ne
plus se focaliser que sur une guitare en arpège qui
prend le lead des titres
qu’elle colore.
Oscillant
entre les plages presque énergiques et les phases
d’accalmies portées par ces parenthèses acoustiques
mises en évidence; soutenue par le rythme de la
batterie (seul référence marquée au son cow
boy de la ville d’origine) et par la consonance
filmique de l’ensemble, il n’est pas étonnant que
la guitare virtuose semble s’emballer parfois avec ses
différents ingrédients et s’en aille tâter des
solos pleins de gimmick… Et l’album semble du coup
parfois un cousin pas si éloigné, des bandes sons d’Ennio
Morricone.
Grand
moment paisible, où ce qui gronde en sous-sol ne mue
pas l’ordre des choses, comme quelque beau voyage en
train à vapeur, où poudroient
les plaines que regardent un Clint
Eastwood en poncho ;
Lost
Horizon est une petite perle de musique
instrumentale. Sans grande prétention, mais avec une très
grande efficacité.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Landfall
02.
Dawn
03.
Heart of darkness
04.
Somewhere over the waves
05.
All in the golden afternoon
06.
Two hundred miles
07.
Hidden out of sight
08.
Dusk
09.
Departure
Durée
: 37'
Date
de sortie : 25/10/2005
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